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Galicie
Une de ces provinces qu'on pourrait presque oublier ; dont l'histoire est mal connue, et qui attire sur elle les feux de l'actualité en cette année 1915 comme en cette année 2014 à l'occasion du conflit ukrainien et de la sécession pro-russe. Terres au confins de tout, elle attire ainsi la convoitise de tous. D'abord possession de la Pologne jusqu'au premier partage de 1772, elle intègre l'empire autrichien jusqu'en 14.
Par son histoire, elle est alors un condensé en miniature de ce qu'est l'empire : une mosaïque de peuples et de religions où se côtoient Ruthènes, Polonais, Allemands, Arméniens, Juifs, Moldaves, Hongrois, Tziganes ....
Aucune autre province autrichienne n'était habitée par autant de peuples que la Galicie : Ruthènes, Polonais, Allemands, Arméniens, Juifs, Moldaves, Hongrois, Tziganes etc. Les Polonais, Ruthènes et Juifs représentaient la majorité de la population. Cela dit, les Polonais habitaient très majoritairement l'Ouest de la province, tandis que les Ruthènes se trouvaient à l'Est. Les Juifs et Arméniens dominaient le commerce. Les Juifs représentaient 8 % de la population de la province.
Après la chute de l'empire se forme une éphémère République populaire d'Ukraine occidentale qui va affronter l'armée polonaise. Les polonais après avoir pris la capitale Lwów - anciennement Lemberg - se livrent à un sanglant pogrom. Ce n'était pas le premier ; ce ne sera pas le dernier !
Les accords secrets de partage de la Pologne entre Staline et Hitler disposent que la Galicie passe sous la coupe de l'URSS. Pas pour longtemps, puisqu'avec l'opération Barbarossa, la Galicie est occupée par les allemands, période où les Einsatzgruppen procéderont, souvent avec la complicité des nationalistes locaux, à des meurtres en masse.
Après 45, la Galicie devient possession de l'URSS - via l'Ukraine, Staline parvenant à imposer aux occidentaux la ligne Curzon comme frontière. Notons quand même qu'entre 45 et 56 les gouvernements russe et polonais - sous influence soviétique - procédèrent à un massif transfert de populations : plus d'un demi-millon de galiciens d'origine polonaise sont déportés en Pologne tandis qu'à l'inverse 600000 ukrainiens sont déportés en Ukraine, le plus souvent en Galicie.
Histoire mouvementée que celle de cette province donc, a priori sans histoire, et qui passa ainsi en un siècle de l'Autriche à la Russie en passant par la Pologne !
Histoire pas toujours très glorieuse
Par ailleurs !
Où les nationalismes échevelés auront été prétexte des pires trahisons, des alliances les plus douteuses, des crimes les plus odieux !
En 19, on l'a dit, les polonais 
tient 150 juifs et en blessent des centaines en même temps qu'ils incendient trois synagogue. La guerre entre Pologne et Ukraine entraînera dans son sillage de nombreux massacres de juifs notamment à Tcherkassy et Jitomir ...
Mais que dire de ce qui se passa en 41 ?
Après les massacres orchestrés par le NKVD, juste avant de quitter la ville, il y eut ceux organisés par les allemands appuyés avec enthousiasme par les nationalistes locaux, milices populaires ukrainiennes qui s'empressèrent de seconder les allemands.
Il faut dire que la ville accueillit les allemands avec enthousiasme escomptant d'eux une autonomie voire une indépendance que les soviétiques leur avaient refusés.
C'est sur le même scénario que quelques temps plus tard eut lieu le Massacre de Babi Yar
Malgré tout l'effroi, il faut les regarder ces photos : ce ne sont pas celles, froides et terrifiantes des camps où la puissance industrielle et l'ordre administratif s'acharnent à défaire l'humain dans l'homme avant de le détruire ! non, ici c'est la haine, simple, épaisse, de la foule enjouée de martyriser.
On peut toujours trouver des explications ; il n'y a pas d'excuses ! il n'y en aura jamais. Le nazisme, décidément, avait trouvé en ces contrées le terreau tout prêt pour appuyer ses projets sataniques où s'épandaient depuis si longtemps les remugles prométhéens de la haine.