index précédent suivant

 

 

De la cléricature, de la trahison, de l'aveuglement et autres amabilités …

A propos, toujours des relations entre le pouvoir et les intellectuels.

Entendu une fois pour toute que je ne m'interroge pas sur l'opportunité encore moins sur la légitimité qu'eurent les uns ou des autres de s'engager ou de ne pas le faire ; pas du tout sur les inévitables erreurs qu'ils eussent pu commettre que des journalistes, toujours bien intentionnés et à la coulpe d'autant mieux battue qu'elle ne les concerne pas ou plus. Ci-dessous, un exemple : il en est tant d'autres. Oui, bien sûr beaucoup se sont trompés ! Trop ont soutenu - et trop longtemps - l'URSS de Staline alors que tout semble avoir été visible dès avant-guerre : Gide l'avait vu : pourquoi pas les autres ? Furent-ils aveugles ou jugèrent-ils inopportun, contre-productif de le faire à l'heure où sonnaient les premiers espérances du Front Populaire ? Les deux en même temps, parfois ! On trouvera toujours des bonnes âmes pour expliquer ce qu'il aurait fallu dire, penser et faire. Après coup c'est toujours facile. Je n'arrive pas à oublier l'inénarrable culot d'un Glucksmann fustigeant ses prédécesseurs de ne pas avoir condamné assez tôt le stalinisme quand quelques années auparavant - si peu d'années - il entonnait encore le grand air de la révolution culturelle à la Mao et la gloire du grand Timonier !

Je n'aime décidément pas les donneurs de leçons !

Le réel n'est jamais ce qu'on pourrait croire mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser.
Bachelard

Nous le savons depuis Hegel, pour l'histoire, et depuis Bachelard, pour les sciences : les choses ne sont simples et compréhensibles qu'après coup. Le vrai est toujours ce qu'on aurait du voir et qu'on n'a pu voir. Qu'il y entre aussi une part d'aveuglement parce que décidément l'on ne voit que ce que nous sommes préparés à voir et ce que nos désirs nous invitent à regarder est évident ; comme est patent que nous succombions au même penchant au moment même où nous en faisons grief à nos prédécesseurs.

Je n'aime décidément pas l'outrecuidance de ces donneurs de leçons ! encore moins leur culot

Je sais qu'il est des situations plus claires que d'autres : sans doute était-il assez facile de reconnaître dans le nazisme l'ennemi absolu. Etait-il plus simple pour autant de déterminer la manière de combattre contre lui ? Qui plus est, compatible avec l'extrême cruauté de l'ennemi et appropriée aux faiblesses et contraintes d'un intellectuel ? Un Marc Bloch n'hésita pas non plus qu'un JP Vernant et tant d'autres. Certains se tinrent coi ; d'autres enfin hurlèrent avec les loups. Certains naviguèrent entre les deux ! L'ironie voulut même que le chantre de l'engagement - Sartre - s'essaya à la résistance mais fut à ce point maladroit qu'il valut mieux qu'il s'en abstînt !

Alors quoi , qu'eût-il fallu faire en 36 ? Regarder passer l'espérance, la moue boudeuse ou dubitative, et ratiociner à l'infini de sa caverneuse amertume que les hommes ne sont jamais à la hauteur de l'histoire ?

Pouvait-on regarder ces femmes, ces hommes, se lever, enfin espérer qu'on ne les considérât plus comme des bêtes, oublier, rien qu'un peu, tout juste un instant, qu'au dehors montaient les périls que de toute manière personne n'avait véritablement anticipés, et imaginer que le soleil se lèverait pour eux aussi demain. J'ai trop entendu mes grands-parents raconter ces premiers jours à prendre le tram les conduisant au pieds des Vosges, à enchanter leurs excursions pour ergoter : 36, avec tous ses défauts faiblesses et contradictions, aura été une aube. Et il fallait en être. Que ceux-là qui disputent leur assentiment et mégotent leur plaisir, les éternels ratiocineurs de pureté, sont ceux-là même qui, alors, eussent clamé, ivres de certitudes fates, qu'il ne fallait pas y aller ; ni soutenir ni participer. Sont les mêmes qui toisèrent de leurs superbes les maîtres-chanteurs comme si, à leur place, ils ne fussent pas tombés dans le piège !

L'intellectuel est déjà ridicule quand il se prend au jeu de toujours critiquer son voisin de certitudes ; il en devient odieux quand il toise le peuple en marche. Oui, c'est vrai, le peuple ça sent trouble - et parfois même ça pue. Oui, ce n'a pas été élevé dans les convenances des beaux quartiers ; pas même dans les rêves de beaux quartiers. Il n'est pas de corporation qui ne compte ses faiseurs, ses usurpateurs ; s'y entremêlent chez les intellectuels, les faux prophètes : ils sont légions et se reconnaissent à ceci qu'ils n'avancent rien jamais qui leur fût propre se contentant de faire grise mine à la pensée des autres.

Non décidément ces petites querelles d'orgueil infatué où l'on place sa petite affaire en dégommant la réputation d'un autre, cette affaire sordide ressemblant par trop au jeu de massacre des fêtes foraines de notre enfance pour ne pas faire sourire si la chose ne finissait par se prendre au sérieux et son promoteur pour un éclaireur populaire.

M'impressionne plus le parcours étonnant d'un Julien Benda qui pourfend les intellectuels d'abandonner leur vraie mission et de s'enrôler en des causes bien souvent frelatées … mais qui ne pourra défendre cette thèse qu'en s'engageant lui-même dans la lutte anti-engagement et, pour finir, en s'engageant lui-même avant-guerre dans la lutte anti-fasciste.

Il est difficile d'être un Kant demeurant à son bureau et sa promenade fidèle précautionneusement rivé à ses habitudes. Même Benda n'y parvint. Il est impossible de ne pas se tromper. Voilà tout.

Alors quoi ? Que faire ? Se taire ? Sortir de ses maigres compétences et agir tout en prenant le risque de l'erreur, ce qui n'est pas grave, mais de l'errance, ce qui l'est beaucoup plus ? Pourquoi alors que montent les périls, à la fois cette mauvaise conscience de ne rien faire et la répugnance endémique à faire ? Seulement le souci du confort ? Seulement l'âge qui désabuse ?

Quoi ? l'intellectuel ne devrait-il vraiment pas quitter la rive des Idées ( je devrais écrire de l'Idée ) et se contenter juste de penser, peindre, écrire et sculpter l'universel ? On se méprend souvent sur la trahison des clercs de J Benda : la trahison qu'il pointe du doigt est l'engagement de certains dans un nationalisme étroit, dans la défense de l'ordre à tout prix qui les aura éloignés de l'universel à quoi les destine leur activité. Ceux qu'il pointe ce sont avant tout Barrès et Maurras et, avouons-le, ce qui se passera durant l'occupation ne lui donnera pas vraiment tort. Evidemment après guerre, dans la tradition d'un Voltaire ou d'un Zola, d'autres s'engagèrent Sartre notamment … et se trompèrent parfois de combat.

Mais ce n'est pas cela qui m'intrigue, je l'ai dit.

Plutôt cette incroyable impuissance à agir à quoi les condamne l'art de la question juste et qui les éloigne tant des politiques qui eux, à l'inverse, s'obligent à une réponse immédiate. Ce qui ne serait pas grave si, au moins, le regard qu'ils porteraient sur le monde avait le mérite du recul, de la lucidité et des problèmes bien posés … à défaut des solutions éclairantes. Las, tant s'égarèrent. Tant s'aveuglèrent eux-mêmes.

Il y a quelque chose de résolument désespérant à comprendre combien la posture intellectuelle, combien l'usage tempéré, prudent, résolu de la raison ne vous épargne même pas du pire ! Qu'un philosophe incline plutôt à droite qu'à gauche, rien que de très normal puisqu'après tout le politique n'est pas affaire de certitude ; en tout cas pas de science ; beaucoup de sensibilité. Mais que celui-ci en vînt à parler de la grandeur interne du nazisme sans jamais retirer la phrase ; celui-là à vanter les mérites du grand Staline, ou de Mao ; à taire en tout cas ou à ne même pas voir ce qu'il y eut de décidément totalitaire dans le système soviétique en dit trop sur notre aveuglement ; sur nos faiblesses. Nos présomptions.

Je sais trop les pièges, les enchaînements, les boucles infernales qui font qu'à la fin, l'action est l'inverse de l'action, où l'on verse, s'incline et bientôt s'écrase. Je sais au moins quelques unes des stances odieuses de la pensée où l'on achève de ne plus penser que ce qu'on veut bien voir, que nos épuisements, lâchetés ou étroitesse d'esprit nous autorisent encore à penser quoiqu'avec le filtre tellement efficace . Je sais trop l'innocence où l'on se calfeutre de présumer l’innocuité des mots : sottise ! les mots aussi peuvent tuer ; meurtrir en tout cas.

En réalité si la Critique de la Raison Pure nous aura appris l'humaniste tolérance, elle nous aura surtout interdit l'accès à l'en soi ! nous aura en tout cas fait prendre conscience que la pierre là devant nous est bien un objet, dur ; noir ; impénétrable ; qui nous met en échec.

Voici qui devrait nous troubler mais ne le fait plus ; qui devrait nous faire réfléchir mais n’entraîne que nos vaines et parfois inutilement sarcastiques critiques. Leurs échecs sont les nôtres. Les nôtres auraient amplement pu être les leurs. Ce que nous voyons et parfois fustigeons chez eux ou en leurs actes ou encore dans leurs lignes, n'est autre que nous-mêmes. Tu vois la paille dans l'œil de ton voisin

Je ne sais si l'homme habite le monde en poète comme aimait à le répéter Heidegger reprenant un vers de Hölderlin ; il y avance en aveugle en tout cas. La liberté éclairant le monde est le leurre un peu balourd d'une Nation trop jeune pour s'être encore trop égarée ! Que l'ancien monde l'offrit au nouveau en dit long sur les aveuglements respectifs. La comète frayant le chemin des rois-mages une délicieuse imagerie pour enfants. Non, décidément ! nous marchons sans trop savoir où aller ni où nous allons ! Marx énonçait que nous ne savons pas l'histoire que nous faisons ! Et le Christ intercéda en priant : ils ne savent pas ce qu'ils font !

Cet aveuglement n'excuse rien ; n'explique assurément pas tout ! mais il est la basse continue ponctuant nos cheminements. Où ce mur contre quoi, inéluctablement achoppent nos rodomontades. J'ignore si c'est faiblesse ou lâcheté que de s'y résoudre ou élégant habillage que de le revêtir de tragique comme seuls les grecs surent le faire avec émotion non feinte ; j'ignore tout autant si c'est plutôt effet de l'âge ou du courage que d'y regimber avec l'ardeur de l'insolence.

Je sais aujourd'hui, c'est peu et tant à la fois, qu'il n'est pas de moments où nous n'ayons de questions à affronter pour lesquels nous n'avons nulle réponse à fournir - ou trop ! - pas de croisée où nous perdre où nous n'ayons épreuves et problèmes à surmonter pour quoi nous sommes désespérément désarmés. Il m'arrive de m'en réjouir ! Quand j'entends ces éloges de la puissance entonnés par des thuriféraires nietzschéens aussi perfides que sots, aussi présomptueux que candides, constate déferlante de fureur qui s'en suivit, il m'arrive, je l'avoue, de lui préférer les soupirs de l'impuissance. Et songer que l'humanité de l'homme gît sans doute dans cet entre-deux, cet inconfort prolongé de n'être chez soi nulle part, toujours trop éclairé pour pouvoir s'assoupir au soir, apaisé du devoir accompli ; jamais assez pour extrapoler comment y parvenir. Pensée et conscience sont assurément des grâces ouvrant l'horizon mais vous interdisant à jamais de plus vous sentir jamais chez vous nulle part ; des leviers vous permettant de saisir enfin le monde de vos mains habiles mais jamais assez pour qu'à la fin il ne vous échappe. Qui vous enracinent en cet enfourchure qui fort opportunément vous interdit de vous prendre pour des dieux.

Que c'est une malédiction que d'être sot, ignorant ! Que c'est tragédie de ne point l'être !

Est-ce pour ceci que j'aime ces figures d'impénitents errants ?

 

 


 

La grande illusion des «compagnons de route»
Par Laurent Joffrin — 20 octobre 2017
(retour)

C’est l’histoire d’une fascination et celle d’un aveuglement. Dès octobre 1917, la « grande lueur à l’Est » capte les regards de ces intellectuels ulcérés par cette guerre barbare que mènent les nations les plus civilisées du globe et par les injustices d’un système économique impitoyable, qui broie la classe ouvrière et maintient le peuple dans la misère. Groupés autour de Lénine et de Trotski, une poignée de révolutionnaires se sont lancés, à l’assaut du ciel. Ils ont jeté bas l’ordre ancien, collectivisé la production, partagé la terre, affronté les forces de la réaction ameutées contre eux. Ils ont donné chair à l’ancienne utopie socialiste qui a plané si longtemps, tel un spectre attirant, sur la vieille Europe. Drapeau rouge à la main et Marseillaise à la bouche, les bolcheviks en manteau de cuir ont réincarné, dans la violence, les souvenirs glorieux de la Révolution française. Ainsi, dans le fracas de la chute du vieux monde, on pouvait s’y tromper : la révolution russe, sanglante et héroïque, ouvrait les voies lumineuses de l’avenir.

Romantique attraction

Ils sont plusieurs grands intellectuels, grands écrivains, à rallier cette force impérieuse : Henri Barbusse, l’auteur du Feu, le grand roman de la guerre ; Romain Rolland, le pacifiste ; Malraux, le fébrile scribe de l’aventure ; Gide, le contempteur subtil des tares bourgeoises ; Georges Duhamel, le grand écrivain populaire et russophile ; les surréalistes, enfin, Aragon et Breton en tête, qui dynamitaient la littérature comme les bolcheviks pulvérisaient l’antique tyrannie. Ce dont Marx, Engels, Proudhon, Jaurès ou Kautsky avaient rêvé, Lénine l’avait fait. Voilà qui exaltait chez ces hommes de cabinet et d’écriture leur besoin d’histoire, leur romantique attraction pour les soirs grandioses et les lendemains qui chantent. Alors, dans cet après-guerre déchiré de mille conflits, ils prêtaient leur plume, leur gloire, leur intelligence, à ce nouveau pouvoir qui avait l’immense mérite d’horrifier les bourgeois étriqués qu’ils dénonçaient à longueur de pages. Congrès, meetings, défilés ouvriers se paraient du prestige annexé de ces géants littéraires devenus militants ou, selon le terme bientôt créé, «compagnons de route».

Pourtant, dès les premières semaines, Lénine avait mis en place les instruments d’une dictature de fer. On la croyait de toute nécessité, comme l’était celle du Comité de salut public. Mais chacun pouvait voir qu’elle instaurait surtout une nouvelle tyrannie, celle du Parti, nouveau Léviathan, qui prétendait libérer les classes laborieuses par une autre servitude. Les journaux conservateurs, les exilés «russes blancs» décrivaient les duretés de l’ordre nouveau, les crimes de Lénine puis ceux de Staline. A Tours, en 1920, lors du congrès de scission du vieux parti socialiste, Léon Blum, intellectuel raffiné et militant inépuisable, avait résumé dans un discours les refus socialistes devant la brutalité des bolcheviks. «La dictature du prolétariat, avait-il lancé, se changera en dictature du Parti sur le prolétariat, et bientôt en dictature d’un homme sur le Parti !» Ses phrases prophétiques, annonçant le stalinisme, prolongeaient les débats qui avaient divisé les socialistes avant-guerre, quand Jaurès, Bernstein, Kautsky avaient mis en garde contre les accélérations volontaristes et les penchants répressifs de Lénine. Nous y étions. Mais les grands esprits trompés par le mythe du Grand Soir ne voulaient pas les écouter. Il n’est pire sourd que l’intellectuel qui ne veut pas entendre.

L’illusion fut encore favorisée par les impératifs de la lutte antifasciste. Au milieu des années 30, Staline, ayant compris que l’hitlérisme devenait une menace mortelle, avait favorisé partout l’union de la gauche contre les périls nazis, fascistes ou franquistes. Le mouvement «Amsterdam-Pleyel», l’esprit du Front populaire, qui unifiait la gauche républicaine, encouragea aussi l’aveuglement d’origine. Les agents d’influence du communisme, actifs en France dans les milieux intellectuels, eurent leur part dans cette stratégie. Mais c’est l’impératif de sauvetage de la démocratie qui joua le rôle principal. Le front antifasciste tendait à absoudre les crimes commis en URSS au nom de la lutte contre l’ennemi principal, le fascisme.

Pourtant, là encore, la réalité du régime stalinien était facilement accessible. En 1935, Boris Souvarine, ancien chef bolchevique, livrait une biographie de Staline lucide et édifiante. Dans l’Espagne de 1936, George Orwell dénonçait les exactions des communistes à Barcelone. Gide, plus intelligent que les autres, livrait dans Retour d’URSS un diagnostic réaliste de la situation dans la «patrie du socialisme». Rien n’y fit. «L’opium des intellectuels» (Raymond Aron), autrement dit la fascination pour la révolution violente, était plus fort que toutes les démonstrations.

«Hyène dactylographe»

La situation s’aggrava encore après la Seconde Guerre mondiale. Cette fois, l’URSS bénéficiait du prestige indicible né de son héroïsme face au nazisme et de sa contribution décisive à la victoire des Alliés. Sartre en tête, suivi par une longue myriade d’écrivains et de penseurs, vit dans le communisme l’avenir de l’humanité. Après avoir abattu Hitler, Staline offrait aux classes opprimées la grande alternative aux turpitudes du capitalisme occidental. «Tout anticommuniste est un chien», disait Sartre, qui ne serait pas payé de retour. Quand il s’avisa d’émettre des objections à l’ordre stalinien, les communistes russes le renvoyèrent dans ses buts existentialistes en le traitant de «hyène dactylographe», ce qui n’était guère aimable.

En France, le PCF dominait la scène intellectuelle. De François Furet à Edgar Morin, d’Annie Kriegel à Emmanuel Le Roy-Ladurie, de Sartre à Althusser, une nouvelle génération d’universitaires et d’écrivains se firent les «intelligents utiles» de la tyrannie soviétique. Malgré Orwell, fabuliste génial de 1984, malgré Camus, libertaire et socialiste, insulté pour ces crimes, malgré Koestler et le prophétique le Zéro et l’Infini,malgré «Socialisme ou barbarie» des lucides Castoriadis et Lefort, malgré d’innombrables témoignages, ceux de Kravchenko, ancien haut fonctionnaire soviétique passé à l’Ouest, de David Rousset, d’Arthur London, de Charles Tillon, l’aveuglement se perpétua longtemps sur la réalité du Goulag et les échecs économiques dramatiques du «socialisme réel», qui donnaient raison, avec cinquante ans de retard, à l’avertissement historique de Blum.

C’est la trompette Soljenitsyne qui fit tomber - si tardivement ! - les murailles mentales du Jéricho communisant. Amplifié par Glucksmann, BHL et les nouveaux philosophes, le fracas de l’Archipel du Goulag précipita, à la fin des années 70, le totalitarisme intellectuel dans les poubelles de l’histoire des idées.

Aujourd’hui, quelques dinosaures en vogue dans l’ultragauche bobo, Badiou, Zizek et quelques autres, tentent de revenir à ces temps préhistoriques. Ceux qui sont tentés de les écouter doivent relire l’histoire du compagnonnage des intellectuels avec Staline. Ils y trouveront tous les antidotes à l’aveuglement des intelligences et à la domestication des talents.

 


exemple de sottise :

"Quand on voit des types qui tabassent à coup de pied un malheureux policier par terre, que (les policiers) se servent de leurs armes une bonne fois! Ça suffit, ces nervis d'extrême droite et extrême gauche ou des quartiers qui viennent taper des policiers. (...) On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies"
Luc Ferry sur Radio Classique le 7 janvier