Bloc-Notes 2017
index précédent suivant

Accueil ->bloc-notes->2015

- >2016

-> 2017

 

Textes avant 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 1 2 3 4 5 6 7 8 9
photos       B

C et D

                                                     

 

1er jour

On m'avait promis chocs culturel et thermique en signe de bienvenue. J'aurai plutôt eu d'abord la lente et lourde vulgarité des aéroports. Labyrinthe sans doute savant d'organisation et de sécurité, invraisemblable concentré de laideur et d'agitation, dédale d'escalators, d'ascenseurs, de sas de contrôle plus ou moins bienveillants et de vitrines trompeuses du luxe … tout ceci pour en arriver enfin à l'avion, via un bus quand même, qui ne partira que deux heures plus tard d'avoir perdu en route deux tiers de ses passagers dans les contrôles intemédiaires. J'aime assez ces télescopages de la modernité qui en disent long sur ses vanités : il aura déjà fallu presque deux heures pour se rendre à l'aéroport - autant ou presque que le trajet lui-même - deux heures pour passer toutes les formalités ; deux heures pour attendre ; et deux heures encore pour attendre les autres !

Que la vitesse du déplacement se paie ailleurs de lenteur presque immobile.

 

Quand même … ne ronchonnons pas déjà ! La beauté toujours surprenante des côtes survolées et la joie de croire les reconnaître - la Sardaigne ? ; et puis soudain ces terres d'une aridité sans appel vers lesquelles on plonge, qui sont votre destination mais vous font presque peur d'être si obstinément étrangères aux prairies grasses de votre enfance. Pour moi qui ai peu voyagé, l'expérience est d'importance même si pas inédite. Je l'ai ressentie déjà il y a plus de dix ans, en parcourant pour la première fois les terres cathares : décidément tant de rochers à nus à la sauvagerie revendiquée m'avaient effayé. Paysages superbes peut-être mais invivables sans l'ingéniosité humaine.

Trop d'attentes pour ce premier jour pour n'être pas tenté de neutraliser la fin de journée ! un accueil chaleureux, le trajet d'entre aéroport et maison laissant entrevoir sa trainée de maisons basses, souvent blanc sale, devant quoi, des hommes assis semblent moins s'affairer que palabrer, des petits commerces tenant plus du bazar que de l'épicerie où le client se fait rare mais pas inexistant. Peu de femmes.

Et puis la maison …

Une soirée, presque au frais, et hop !