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Robert Escarpit
Je le connaissais depuis longtemps pour lire avec un plaisir presque toujours renouvelé ses petits billets d'humeur intitulés Au jour le jour. Je crois bie qu'à l'époque, c'était par eux que je commençais ma lecture du quotidien en allant chercher le petit encadré là en bas de la première page. Une époque ! Un souvenir.
C'est bien plus tard, en devenant enseignant d'expression-communication, que je découvris que cet enseignant d'anglais, assez passionné par la presse pour lui livrer plus de trente années durant ses billets, avait jeté sa gourme sur ce qu'on appellera plus tard les nouvelles technologies et qu'il fut même à l'origine de la fondation de la SFSIC .
J’ai sous les yeux un journal daté du 11 mai. Un titre le barre : "Le parti socialiste revendique la direction du gouvernement». Il tire les conséquences de la victoire électorale que vient de remporter la gauche. Ce journal est jaune et poussiéreux, car si le jour est bien le lundi 11 mai, l’année est 1936. Cet exemplaire est tombé sous ma main hier, dans un carton où je garde quelques souvenirs précieux. J’y ai vu un signe. Ce que j’attendais depuis quarante ans est arrivé. Comme dans le film de René Clair, « C’est arrivé demain ».
En attendant je me souviens de quelqu'uns de ces billets et n'oublie pas celui du 12 mai 81 notamment !
Mémoire, ironie, morgue et émotion à l'occasion et tout ceci en quelques si courtes petites lignes ! Chapeau bas !