Ovide, Métamorphoses VI, 146 à 380
Niobé
6, 146 |
Lydia tota fremit, Phrygiaeque per oppida facti |
La Lydie entière frémit ; dans les villes de Phrygie se répand
cette rumeur qui occupe ensuite les conversations dans le vaste monde. Avant son mariage, Niobé avait connu Arachné, quand, jeune fille encore, elle habitait la Méonie et le Sipyle. |
6, 150 |
nec tamen admonita est poena popularis Arachnes, cedere caelitibus uerbisque minoribus uti. Multa dabant animos ; sed enim nec coniugis artes nec genus amborum magnique potentia regni sic placuere illi, quamuis ea cuncta placerent, |
Pourtant, le châtiment de sa compatriote Arachné ne l'incita ni à s'effacer devant les dieux ni à avoir le verbe moins haut. Maintes raisons excitaient son orgueil ; mais, ni le talent de son époux, ni leur naissance à tous deux, ni la puissance de leur vaste royaume, si plaisants soient tous ces avantages, ne la comblaient autant |
6, 155 | ut sua progenies ; et felicissima matrum dicta foret Niobe, si non sibi uisa fuisset. Nam sata Tiresia uenturi praescia Manto per medias fuerat diuino concita motu, uaticinata uias : « Ismenides, ite frequentes |
que sa propre progéniture ; et Niobé aurait été citée comme
la mère la plus heureuse de toutes, n'en eût-elle été persuadée elle-même. Or, Mantô, la fille de Tirésias, qui avait la prescience de l'avenir, poussée par une inspiration divine, avait prophétisé par les rues : « Isménides, allez en foule présenter de pieuses offrandes |
6, 160 |
et date Latonae Latonigenisque duobus cum prece tura pia lauroque innectite crinem ; ore meo Latona iubet. » Paretur et omnes Thebaides iussis sua tempora frondibus ornant turaque dant sanctis et uerba precantia flammis. |
à Latone et aux deux enfants de Latone, de l'encens et des prières, et entrelacez dans vos cheveux des feuilles de laurier : Latone vous l'ordonne par ma bouche. » On obéit à cet ordre, toutes les Thébaines ornent leurs fronts du feuillage prescrit et en priant font des offrandes d'encens sur les flammes sacrées. |
6, 165 |
Ecce uenit comitum Niobe celeberrima turba uestibus intexto Phrygiis spectabilis auro et, quantum ira sinit, formosa ; mouensque decoro cum capite inmissos umerum per utrumque capillos constitit, utque oculos circumtulit alta superbos, |
Voici venir Niobé, très entourée par la foule de ses compagnes, attirant les regards dans sa tenue phrygienne brodée d'or, et belle, autant que le permet la colère. Remuant sa tête parée, et en même temps ses cheveux déployés sur ses épaules, elle s'arrêta et, portant autour d'elle ses regards orgueilleux, |
6, 170 |
« Quis furor auditos » inquit « praeponere uisis caelestes ? Aut cur colitur Latona per aras, numen adhuc sine ture meum est ? Mihi Tantalus auctor, cui licuit soli superorum tangere mensas ; Pleiadum soror est genetrix mea ; maximus Atlas |
déclara, hautaine : « Quelle folie de préférer des dieux dont on parle à des dieux que l'on voit ? Pourquoi honorer Latone sur les autels et priver ma divinité d'encens ? Mon père, Tantale, est le seul qui eut la faveur de s'asseoir à la table des dieux ; ma mère est une soeur des Pléiades ; mon aïeul est le grand Atlas, |
6, 175 |
est auus, aetherium qui fert ceruicibus axem ; Iuppiter alter auus ; socero quoque glorior illo. Me gentes metuunt Phrygiae, me regia Cadmi sub domina est, fidibusque mei commissa mariti moenia cum populis a meque uiroque reguntur. |
qui porte sur sa nuque l'axe du ciel ; mon autre aïeul, c'est Jupiter, que je m'honore aussi d'avoir pour beau-père. Les peuples de Phrygie me respectent, le palais de Cadmos m'a pour maîtresse, et nous régnons en souverains sur les murs élevés au son de la lyre de mon époux et sur leurs populations. |
6, 180 |
In quamcumque domus aduerti lumina partem, inmensae spectantur opes ; accedit eodem digna dea facies ; huc natas adice septem et totidem iuuenes et mox generosque nurusque ! Quaerite nunc, habeat quam nostra superbia causam, |
Dans ma demeure, je puis tourner mes regards n'importe où, j'y contemple d'immenses richesses ; à cela s'ajoute encore ma beauté, digne d'une déesse ; en plus de cela, sept filles et autant de jeunes gens, et bientôt des gendres et des brus ! Cherchez maintenant quelle est la cause de notre orgueil, |
6, 185 |
nescio quoque audete satam Titanida Coeo Latonam praeferre mihi, cui maxima quondam exiguam sedem pariturae terra negauit ! Nec caelo nec humo nec aquis dea uestra recepta est : exsul erat mundi, donec miserata uagantem |
et osez me préférer une Titanide, née de je ne sais quel Céus, cette Latone à qui jadis la terre, si grande pourtant, a refusé un petit endroit, quand elle était près de s'accoucher ! Votre déesse ne fut accueillie ni au ciel, ni sur terre ni sur les ondes : elle fut exclue du monde, jusqu'à ce que, apitoyée par la vagabonde, |
6, 190 |
“ hospita tu terris erras, ego ” dixit “ in undis ” instabilemque locum Delos dedit. Illa duorum facta parens : uteri pars haec est septima nostri. Sum felix (quis enim neget hoc ?) felixque manebo (hoc quoque quis dubitet ?) : tutam me copia fecit. |
Délos lui dit : “ Nous errons en étrangères, toi, sur terre, moi sur l'eau ”, et elle lui donna un endroit mouvant. Latone mit au monde deux enfants : ce n'est que la septième partie de ce qu'ont porté mes entrailles. Je suis comblée – qui en effet pourrait le nier ? – et comblée je resterai – de cela aussi qui douterait ? – : l'abondance m'a donné la sécurité. |
6, 195 |
Maior sum quam cui possit Fortuna nocere, multaque ut eripiat, multo mihi plura relinquet. Excessere metum mea iam bona. Fingite demi huic aliquid populo natorum posse meorum : non tamen ad numerum redigar spoliata duorum, |
Je suis trop grande pour que la Fortune puisse me nuire, et dût-elle m'enlever beaucoup, elle me laissera bien davantage. Les biens qui sont miens désormais sont au-delà de toute crainte. Imaginez qu'on puisse m'enlever une partie de mes nombreux enfants : même dépouillée, je ne serai pas réduite à n'en avoir que deux, |
6, 200 | Latonae turbam ;
qua quantum distat ab orba ? (203) |
comme Latone ; quelle différence entre elle et une mère sans enfants ? Arrêtez ce sacrifice, hâtez-vous, et ôtez le laurier de vos cheveux ! » Les Thébaines obéissent et laissent le sacrifice inachevé ; et tout bas, chose qui reste possible, elles murmurent des hommages à la divinité. |
6, 204 |
Indignata dea est summoque in uertice Cynthi |
La déesse fut indignée et, tout en haut du Cynthe, |
6, 205 | talibus est dictis gemina cum prole locuta : « En ego uestra parens, uobis animosa creatis, et nisi Iunoni nulli cessura dearum, an dea sim dubitor perque omnia saecula cultis arceor, o nati, nisi uos succurritis, aris. |
elle parla en ces termes avec ses deux enfants : « Voici que moi, votre mère, fière de vous avoir mis au monde, et qui ne m'effacerais devant aucune autre déesse que Junon, je vois ma divinité mise en doute et, sans votre secours, mes enfants, je suis écartée des autels où j'ai été vénérée tout au long des siècles. |
6, 210 |
Nec dolor hic solus ; diro conuicia facto Tantalis adiecit uosque est postponere natis ausa suis et me, quod in ipsam decidat, orbam dixit et exhibuit linguam scelerata paternam. » Adiectura preces erat his Latona relatis : |
Et ce n'est pas là ma seule douleur ; à cet acte abominable, la Tantalide a ajouté l'insulte, elle a osé nous placer, vous et moi, derrière ses enfants, et – que cela retombe sur elle ! – elle m'a traitée de mère sans enfant, la scélérate, qui a bien la langue de son père ». Latone allait ajouter à ses paroles des prières, mais Phébus dit : |
6, 215 | «Desine !» Phoebus ait, «poenae mora longa querella est !» Dixit idem Phoebe, celerique per aera lapsu contigerant tecti Cadmeida nubibus arcem. Planus erat lateque patens prope moenia campus, adsiduis pulsatus equis, ubi turba rotarum |
«Arrête ! Se plaindre longuement retarde le moment de sévir !» |
6, 220 | duraque mollierat subiectas ungula glaebas. Pars ibi de septem genitis Amphione fortes conscendunt in equos Tyrioque rubentia suco terga premunt auroque graues moderantur habenas. E quibus Ismenus, qui matri sarcina quondam |
par les passages répétés des roues de chars et des durs sabots. Là certains des sept fils d'Amphion montent des chevaux vigoureux ; fermement installés sur les échines parées de rouge pourpre tyrienne ils les maîtrisent avec des rênes alourdies par les dorures. Parmi eux, Isménus, le premier à avoir pesé jadis dans le ventre |
6, 225 | prima suae fuerat, dum certum flectit in orbem quadripedis cursus spumantiaque ora coercet, « ei mihi ! » conclamat medioque in pectore fixa tela gerit frenisque manu moriente remissis in latus a dextro paulatim defluit armo. |
de sa mère, fait effectuer à son cheval un virage précis, retenant sa course et maîtrisant sa bouche écumante, quand il s'écrie : « Malheur à moi ! ». Il reçoit un trait qui s'est fiché en plein dans sa poitrine, et tandis que sa main mourante lâche les rênes, il glisse du flanc droit de sa monture et s'écroule lentement de côté. |
6, 230 | Proximus audito sonitu per inane pharetrae frena dabat Sipylus, ueluti cum praescius imbris nube fugit uisa pendentiaque undique rector carbasa deducit, ne qua leuis effluat aura : frena tamen dantem non euitabile telum |
Tout proche, lorsqu'il entendit dans l'air un bruit de carquois, Sipyle relâchait la bride, comme un pilote, pressentant l'orage à la vue d'un nuage, laisse pendre toutes ses voiles pour ne pas laisser se perdre le moindre souffle de vent. Mais il a beau lâcher la bride, un trait imparable l'atteint : |
6, 235 | consequitur, summaque tremens ceruice sagitta haesit, et exstabat nudum de gutture ferrum ; ille, ut erat pronus, per crura admissa iubasque uoluitur et calido tellurem sanguine foedat. Phaedimus infelix et auiti nominis heres |
une flèche vint en vibrant se ficher en haut de sa nuque, tandis que le fer nu ressortait de sa gorge. Penché en avant, tel qu'il était, il roule empêtré dans la crinière et les pattes de son cheval débridé, et son sang tout chaud souille la terre. Le malheureux Phédimus et l'héritier du nom de son aïeul, |
6, 240 | Tantalus, ut solito finem inposuere labori, transierant ad opus nitidae iuuenale palaestrae ; et iam contulerant arto luctantia nexu pectora pectoribus, cum tento concita neruo, sicut erant iuncti, traiecit utrumque sagitta. |
Tantale, ayant terminé leurs tâches habituelles, étaient passés aux exercices de la palestre luisante, chers à la jeunesse. En une lutte serrée, torse contre torse, ils s'étaient déjà affrontés, lorsqu'une seule flèche, lancée par la corde tendue d'un arc, |
6, 245 | Ingemuere simul, simul incuruata dolore membra solo posuere, simul suprema iacentes lumina uersarunt, animam simul exhalarunt. Adspicit Alphenor laniataque pectora plangens aduolat, ut gelidos conplexibus adleuet artus, |
Ils gémirent en même temps, en même temps étendirent sur le sol leurs membres tordus de douleur ; ensemble, gisant à terre, ils tournèrent leurs derniers regards, et ensemble, ils rendirent l'âme. Alphénor les aperçoit. Se lacérant et se frappant la poitrine, il vole vers eux, prêt à soulever dans ses bras leurs membres glacés, |
6, 250 | inque pio cadit officio ; nam Delius illi intima fatifero rupit praecordia ferro. Quod simul eductum est, pars et pulmonis in hamis eruta cumque anima cruor est effusus in auras. At non intonsum simplex Damasicthona uulnus |
mais il tombe en accomplissant ce pieux devoir : le dieu Délien, |
6, 255 | adficit : ictus erat, qua crus esse incipit et qua mollia neruosus facit internodia poples. Dumque manu temptat trahere exitiabile telum, altera per iugulum pennis tenus acta sagitta est. Expulit hanc sanguis seque eiaculatus in altum |
aux longs cheveux : il avait été frappé à la naissance de la jambe, et où le jarret nerveux forme une souple jointure Et tandis que sa main tente d'extraire le trait mortel, dans son cou s'enfonce une seconde flèche, jusqu'à l'empenne. Le sang la rejette et, projeté lui aussi en hauteur, |
6, 260 | emicat et longe terebrata prosilit aura. Vltimus Ilioneus non profectura precando bracchia sustulerat « di » que « o communiter omnes » dixerat ignarus non omnes esse rogandos « parcite ! » Motus erat, cum iam reuocabile telum |
il jaillit et s'élance au loin dans l'air où il fraie sa voie. Le dernier, Ilionée, avait levé les bras, en suppliant, geste inutile, et avait dit : « Ô dieux, vous que j'invoque tous ensemble », – il ignorait que tous ne devaient pas être sollicités – « épargnez-moi ! » L'archer avait été ému, au moment où déjà |
6, 265 | non fuit, arcitenens ; minimo tamen occidit ille |
il ne pouvait plus rappeler son trait ; mais le coup qu'il asséna était très atténué, sa flèche n'avait pas percuté profondément le coeur. |
6, 267 |
Fama mali populique dolor lacrimaeque suorum |
Le bruit de ce malheur, la douleur du peuple et les larmes de ses proches avertirent la mère de ce désastre si soudain ; étonnée que cela fût possible, elle s'irritait contre les dieux, |
6, 270 |
hoc essent superi, quod tantum iuris haberent. Nam pater Amphion ferro per pectus adacto finierat moriens pariter cum luce dolorem. Heu ! Quantum haec Niobe Niobe distabat ab illa, quae modo Latois populum submouerat aris |
qui avaient eu cette audace, qui avaient des droits si étendus. Quant à Amphion, le père, s'enfonçant une épée dans le coeur, il avait, par sa mort, mis fin à ses jours comme à sa douleur. Hélas ! Quelle distance séparait cette Niobé de l'autre Niobé, celle qui naguère avait écarté le peuple des autels de Latone |
6, 275 |
et mediam tulerat gressus resupina per urbem |
et, hautaine et enviée par ses proches, avait porté ses pas à travers la ville ; elle était à présent pitoyable, même pour un ennemi ! Elle se couche sur les corps déjà glacés de ses fils et sans suivre aucun ordre, leur dispense à tous ses derniers baisers. Après cela, elle lève vers le ciel ses bras livides : |
6, 280 |
« Pascere, crudelis, nostro, Latona, dolore, pascere » ait « satiaque meo tua pectora luctu ! corque ferum satia ! » dixit. « Per funera septem efferor : exsulta uictrixque inimica triumpha ! Cur autem uictrix ? Miserae mihi plura supersunt, |
« Cruelle Latone, repais-toi de notre douleur, repais-toi et rassasie-toi de mes pleurs ! Rassasie ton coeur cruel », dit-elle. « Leurs sept convois funèbres m'emportent au bûcher. Réjouis-toi et savoure ton triomphe, en ennemie victorieuse ! Mais, pourquoi victorieuse ? Dans mon malheur je garde plus de biens |
6, 285 |
quam tibi felici ; post tot quoque funera uinco ! » Dixerat, et sonuit contento neruus ab arcu ; qui praeter Nioben unam conterruit omnes : illa malo est audax. Stabant cum uestibus atris ante toros fratrum demisso crine sorores ; |
que toi, en pleine félicité ; même après tant de deuils, je suis gagnante ! » Elle venait de parler, et l'on entendit se détendre la corde d'un arc ; cela effraya tout le monde, à l'exception de la seule Niobé : le malheur la rend audacieuse. Debout, en vêtements sombres, les soeurs se tenaient, cheveux défaits, devant les lits de leurs frères. |
6, 290 |
e quibus una trahens haerentia uiscere tela inposito fratri moribunda relanguit ore ; altera solari miseram conata parentem conticuit subito duplicataque uulnere caeco est. [Oraque compressit, nisi postquam spiritus ibat.] |
L'une d'elles, retirant de ses entrailles un trait qui s'y est fiché, s'affaisse mourante, le visage posé sur le cadavre de son frère. Une autre, qui tentait de consoler sa malheureuse mère, se tut soudain, pliée en deux suite à une blessure invisible. [Elle ne ferma la bouche qu'après avoir rendu son dernier souffle.] |
6, 295 |
Haec frustra fugiens collabitur, illa sorori inmoritur ; latet haec, illam trepidare uideres. Sexque datis leto diuersaque uulnera passis ultima restabat ; quam toto corpore mater, tota ueste tegens : « Vnam minimamque relinque ! |
Celle-ci s'écroule, tentant en vain de fuir, celle-là meurt sur sa soeur ; celle-ci se cache, cette autre, on pouvait la voir trembler. Six étaient mortes, frappées de coups divers. Restait la dernière. Sa mère la protégeait de tout son corps, de tous ses vêtements, et criait : « Laisse m'en une, la plus petite ! De toutes, |
6, 300 |
De multis minimam posco » clamauit « et unam. » Dumque rogat, pro qua rogat, occidit. Orba resedit exanimes inter natos natasque uirumque deriguitque malis ; nullos mouet aura capillos, in uultu color est sine sanguine, lumina maestis |
je ne t'en demande qu'une seule, la plus petite. » Pendant qu'elle supplie, celle pour qui elle prie, tombe. Esseulée, Niobé reste assise parmi ses fils et ses filles et son époux sans vie. Elle se figea dans ses malheurs. Le vent n'agite aucun de ses cheveux, le sang ne colore plus son visage ; au-dessus de ses joues tristes, |
6, 305 |
stant inmota genis, nihil est in imagine uiuum. Ipsa quoque interius cum duro lingua palato congelat, et uenae desistunt posse moueri ; nec flecti ceruix nec bracchia reddere motus nec pes ire potest ; intra quoque uiscera saxum est. |
ses yeux sont immobiles, rien de vivant n'anime plus son image. Sa langue même se glace, à l'intérieur de son palais durci, et ses veines ont cessé de pouvoir bouger ; sa nuque ne peut plus se fléchir, ni ses bras faire un mouvement, ni ses pieds marcher ; à l'intérieur aussi ses organes sont pétrifiés. |
Flet tamen et ualidi circumdata turbine uenti in patriam rapta est : ibi fixa cacumine montis liquitur, et lacrimas etiam nunc marmora manant. |
Pourtant, elle pleure. Enveloppée d'un fort tourbillon de vent, elle est enlevée vers sa patrie. Là, fixée au sommet d'une montagne, elle fond en eau, et maintenant encore le marbre verse des larmes. |