Textes

EURIPIDE : Trois extraits de Ion

Apollon à Hermès :

"Mon frère, va chez le peuple autochtone de l'illustre Athènes (car tu connais la cité de la déesse), recueille au creux d'un rocher l'enfant nouveau né et avec lui son berceau et les langes dans lesquels il est enveloppé et orte le dans mon sanctuaire de Delphes. Le reste, car il est mon fils, comme tu le vois, je m'en charge."

(Ion, vers 29 à 36)

"Σύγγον΄, ἐλθὼν λαὸν εἰς αὐτόχθονα κλεινῶν Ἀθηνῶν (οἶσθα γὰρ θεᾶς πόλιν) λαβὼν βρέφος νεογνὸν ἐκ κοίλης πέτρας αὐτῶι σὺν ἄγγει σπαργάνοισί θ΄ οἷς ἔχει ἔνεγκε Δελφῶν τἀμὰ πρὸς χρηστήρια καὶ θὲς πρὸς αὐταῖς εἰσόδοις δόμων ἐμῶν. Τὰ δ΄ ἄλλ΄ (ἐμὸς γάρ ἐστιν, ὡς εἰδῆις, ὁ παῖς) ἡμῖν μελήσε

Ion :

"Moi, je rends grâce à l'heureux destin qui me permet de retrouver en toi un père, mais voici ce dont je me rends compte, père, écoute. On dit que, née du sol-même, l'illustre Athènes ne titre pas on origine de l'étranger. Et c'est ici que je vais tomber, chargé d'un double deshonneur, fils d'un étranger et enfant illégitime !"

(Ion, vers 589 à 594)

Eγὼ δὲ τὴν μὲν συμφορὰν ἀσπάζομαι͵ πατέρα σ΄ ἀνευρών· ὧν δὲ γιγνώσκω, πάτερ͵ ἄκουσον. Εἶναί φασι τὰς αὐτόχθονας κλεινὰς Ἀθήνας οὐκ ἐπείσακτον γένος͵ ἵν΄ ἐσπεσοῦμαι δύο νόσω κεκτημένος, πατρός τ΄ ἐπακτοῦ καὐτὸς ὢν νοθαγενής"

Le vieillard à Créuse :

"Ma fille, tu gardes des vertus dignes de tes nobles aïeux et tu n'as pas deshonnoré les tiens,ceux qui t'ont engendrée et sont nés de la terre-même. Traîne-moi, conduis-moi jusqu'au sanctuaire. C'est tout en haut que se tient l'oracle. Aide-moi à marcher, sois le médecin de ma vieillesse."

(Ion, vers 735à 742)

"Θύγατερ, ἄξι΄ ἀξίων γεννητόρων ἤθη φυλάσσεις κοὐ καταισχύνασ΄ ἔχεις τοὺς σούς, παλαιῶν ἐκγόνους αὐτοχθόνων. Ἓλχ΄ ἕλκε πρὸς μέλαθρα καὶ κόμιζέ με. Αἰπεινά μοι μαντεῖα· τοῦ γήρως δέ μοι συνεκπονοῦσα κῶλον ἰατρὸς γενοῦ."