Chronique du quinquennat

Garaudy

Etrange personnage décidément que R Garaudy qui semble avoir frayé avec à peu près tous les courants de pensée.Cet homme-là se fit d'abord protestant à 14 ans, quoiqu'issu d'une famille athée ; adhère au PC à vingt ans ; fait des études de philosophie et enseigne à Albi ; fait de la Résistance ; rentre au Comité Central du PC en 45 ; est député jusqu'en 1951. Puis de nouveau en 56 où il sera même vice président de l'Assemblée Nationale. Il rejoint le Sénat au début de la Ve République. Fin 62 il abandonne son mandat parlementaire pour se consacrer à la philosophie.

Il est durant toutes ces années qui iront jusqu'en 68, le pendant d'Althusser : pas vraiment penseur du PC, mais influent cependant, il tente d'incarner l'aile humaniste face aux structuralistes liés à Althusser. Il va progressivement s'écarter de la ligne du PC au point d'en être exclu en 70, ce dernier réprouvant en lui une critique droitière du stalinisme. C'est à partir de cette période que celui qui s'était à la Libération converti au catholicisme, rejoint l'Islam.

A partir de là commence une longue dérive qui le mènera au négationnisme via l'antisionisme.

Triste sire, assurément qui prouve une fois de plus que la philosophie ne préserve pas des pires errements. Mais que celui-ci, après avoir goûté aux délices du religieux sous toutes les formes - parce qu'après tout le stalinisme en était aussi - tombe en plus dans le piège du révisionnisme laisse pantois.

Meilleure des armes, pire rempart qui soit, la raison ne parviendrait-elle finalement jamais qu'à être l'ombre portée de nos haines ?

 


 


 

 

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