Chronique du quinquennat

Anniversaire

Un anniversaire ! pas tout à fait n'importe lequel, celui de la réconciliation franco-allemande scellée en 1963 par de Gaulle et Adenauer, ritualisée depuis, fêtée aujourd'hi pour son cinquantenaire. Ce partenariat qui fit l'ossature de l'Europe fut d'abord la consition de possibilité de la renaissance du continent. Dans cette période où l'o ne voit plus en l'Allemagne que le grippe-sous acarâtre prompt à tancer les cigales du Sud, est-il tout-à-fait stupide de rappeler que le rêve européen fut d'abord celui de la paix et que ce rêve-là, au moins, est réussi. Que l'idée même d'une guerre entre ces deux pays soit inconcevable est une victoire dont peu mesurent encore la dimension miraculeuse. Sans doute faut-il être alsacien pour le comprendre mieux - le ressentir en tout cas. Les changements successifs de nationalité entre 1871 et 1945 leur apprirent la vanité des guerre et la sottise des hauts faits d'armes. Son adhésion indéniable à la France mêlée à sa profonde culture germanique leur ont appris le plaisir d'être mêlé, la grandeur d'être de la jointure.

L'alsace s'est pris de plein fouet la morgue militaire et la folie nazie à quoi d'aucuns succombèrent même : elle a appris que le manichéisme simpliste ne vaut jamais ; que n'y eut-elle pas aussi appris l'humilité !

Il fallut bien le gouffre où l'Europe était tombée et le culot de ces deux grands là pour tenter ce qui quelques années auparavant eût semblé seulement inconcevable.

 

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J'y vois simplement la grandeur du politique. De celi qui jamais ne se résout ni ne cède ; qui jamais ne pense que ce serait impossible ; de celui qui force le destin. Les drames d'aujourd'hui semblent loin des tragédies d'hier : pourtant ils risquent fort d'avoir les mêmes conséquences inextricables et douloureuses.

Comment se fait-il que seules les guerres savent engendrer les grands hommes ?

Demain il faudra bien reprendre la route et réinventer le chemin qui dessine un horizon à cette Europe qui aura laissé plus de champs de batailles que de grandes oeuvres politiques. *

Reste une oeuvre à construire : de Gaulle avait vu, avec son regard très fin XIXe, que les nations ne s'effaceraient pas aisément et qu'il ne suffisait pas d'instiller de la coopération économique pour que l'Europe prenne immédiatement un sens politique. Toute l'histoire de celle-ci aura été la tentative souvent désordonnée de la construire, comme l'eût dit de Gaulle lui-même, à partir des réalités, c'est-à-dire à partir de l'économie. Presqu'un demi-siècle après, mondialisation aidant, et financiarisation de l'économie y poussant, le moment est peut -etre effectivement venu d'aller au delà. Les fédéralistes poussent effectivement dans ce sens, Merckel fait de la rigueur une condition de la solidarité ; Hollande à l'inverse veut la solidarité d'abord. Au même titre que l'euro aura été une réponse à l'impasse où se trouvait alors la communauté européenne, au même titre, sans doute, une réponse politique se fait-elle résolument attendre qui permettra de sortir de ces sommets de la dernière chance, de ces demi-mesures qui ne font que retarder le moment crucial.

C'est toujours au bord du gouffre que se reconnaissent les grands politiques.

Peut-être aurons-nous demain enfin autre chose qu'une guerre pour en engendrer de tels.


revoir :

De Gaulle

Fédéralisme

réconciliation

 


 

 

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