Chronique du quinquennat

Faux pas ?

Tel est le sens de ce billet de F Fressoz jugeant les premières mesures du gouvernement Ayrault sur les heures supplémentaires. Que la refiscalisation des heures supplémentaires représente un effort pour ceux qui bénéficiaient de la mesure depuis 2007 est une évidence ; que la mesure soit d'un coût beaucoup trop élevé et insupportable depuis la crise de 2008 en est une autre ; que son efficacité économique soit contestable apparaîtd'autant plus que la mesure dissuade de toute embauche dans une période déjà peu propice.

Où se situerait le faux-pas ? Dans le fait de se couper des couches populaires ?

Voyons !

- que n'eût-on dit si le gouvernement n'avait annoncé que des dépenses et un accroissement de son déficit ? que ne dit-on pas déjà (l'affaiblissement de la France ou déclassement économique et social des Français)

- comment vouloir dénoncer le cynisme politique de ceux qui avancent des promesses que l'on sait ne pas pouvoir tenir ou bien encore déplacèrent sur le terrain idéologique très droitier un débat que l'on savait économiquement peu tenable d'un côté, et fustiger l'erreur politique de celui qui réalise un programme annoncé ? Car, après tout, il n'y a nulle surprise ici tant l'exigence de réduire le déficit budgétaire avait été serinée durant la campagne présidentielle autour du double argument de l'effort fiscal juste et de dépenses nouvelles qui ne seraient acceptables que si préalablement financées. Au reste comment oublier que la gauche et les syndicats avaient été constamment opposés au paquet fiscal de la loi TEPA de 2007 ?

- comment oublier d'ailleurs que ces heures supplémentaires se sont vues considérablement diminuées après la crise de 2008 au point que l'avantage supposé du travailler plus pour gagner plus se révéla un leurre ? S'il est vrai que les enseignants en bénéficièrent largement, les seuls pratiquement à bénéficier dans la Fonction publique d'heures supplémentaires payées, il faut bien considérer que c'est ici le seul biais pour le gouvernement de faire contribuer les fonctionnaires à l'effort puisque leurs salaires sont déjà gelés pour la seconde année consécutive.

Au reste, programme affiché, on peut supposer que l'électorat aura voté en connaissance de cause et donc aura approuvé, au moins implicitement, cet élément du programme. C'est bien d'ailleurs ce que semble suggérer cette enquête soulignant - mais est-ce une telle surprise - que l'électorat approuverait les mesures

 


 


 

 

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