Sous la présidence d' Émile Loubet (1838 - 1929)

Docteur en droit de la faculté de Paris, il se fait inscrire au barreau de Montélimar où il sera successivement maire, conseiller général, et président de l'assemblée départementale et enfin député le 20 février 1876. Réélu en 1877, il se prononce pour la liberté de la presse et pour le droit de réunion. Après les législatives de 1881 il soutient les politiques de Gambetta et de Jules Ferry. En 1885 il entre au Sénat où il siège sur les bancs de la gauche modérée. Ministre des travaux publics dans le gouvernement Tirard (12 décembre 1887), il refuse une place dans le gouvernement Floquet dont il désapprouve les choix. En 1892, après la chute du cabinet Freycinet, Sadi Carnot demande successivement à Maurice Rouvier puis à Léon Bourgeois de constituer un gouvernement sans succès Émile Loubet y parviendra.

 

Émile COMBES ( 1835 - 1921)

Fils d'un fabricant de bonnets et de bas de laine du Tarn, il soutient une thèse de théologie sur Saint Thomas d'Aquin ainsi qu'une thèse de latin sur Saint Bernard et Abélard. Il perd la foi et renonce à la prêtrise et à 30 ans il commence des études de médecine. Déjà républicain sous l'Empire, il implante le radicalisme en Charente inférieure avant d' en devenir une des figures nationales.

Président du Sénat en 1894-95, ministre de l'éducation publique en 1895-96 (gouvernement Bourgeois sous Félix Faure) anticlérical, il n'est pas hostile à la religion, il apparaît comme le successeur naturel de Waldeck-Rousseau. Sa politique consistera surtout à remplacer les fonctionnaires hostiles à la république par des amis du radicalisme. Il cherchera à modifier la loi sur les associations pour exclure les congrégations de l'enseignement, il y gagnera une réputation d'anticlérical forcené . Il entretiendra pourtant une correspondance suivie avec la mère supérieure d'un couvent d'Alger.

 

 

 

 

 

 

 

Cabinet Combes

 

 

du 7 JUIN 1902 au 18 janvier 1905

 

Portefeuille Titulaire Parti
Président du Conseil Émile Combes PRRRS
Ministres
Ministre de l'Intérieur et des Cultes Émile Combes PRRRS
Ministre de la Justice Ernest Vallé PRRRS
Ministre des Affaires étrangères Théophile Delcassé1 RI
Ministre des Finances Maurice Rouvier ARD
Ministre de la Guerre Louis André1 (jusqu'au 15 novembre 1904) SE
Maurice Berteaux2 PRRRS
Ministre de la Marine Camille Pelletan PRRRS
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts Joseph Chaumié ARD
Ministre des Travaux publics Émile Maruéjouls PRRRS
Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes Georges Trouillot RI
Ministre de l'Agriculture Léon Mougeot PRRRS
Ministre des Colonies Gaston Doumergue ARD
Sous-secrétaires d’État
Sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes Alexandre Bérard (à partir du 10 juin 1902) PRRRS

 

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Depuis le 28 octobre 1904 le gouvernement est secoué par "l' Affaire des fiches". Le ministre André est soupçonné d'avoir organisé un service occulte de renseignement sur les opinions politiques et religieuses des officiers dont l'avancement en aurait été tributaire. Plusieurs officiers sont mis en cause.

Le 4 novembre Guyot de Villeneuve qui avait lancé l'affaire interpelle à nouveau le gouvernement. Des incidents ont lieu dans l'hémicycle. Leygues dénonce un régime de délation officielle et de démoralisation sociale. Gabriel Syveton, député nationaliste du 2ème arrondissement de Paris gifle à deux reprises le ministre de la guerre le Général André qui démissionne le 15 novembre. Syveton soupçonné de détournements de fonds se suicide le 8 décembre, les nationalistes font répandre le bruit d'un assassinat.

En janvier 1905 Paul Deschanel député républicain progressiste interpelle à nouveau le gouvernement sur l'affaire des fiches, Combes obtient la confiance par 289 voix contre 279 mais la juge trop étroite et démissionne le 19 janvier 1905