μεταφυσικά

Ἡράκλειτος ὁ Ἐφέσιος
Héraclite d'Ephèse, Fragments

 

HÉRACLITE : VIE (d'après L'aurore de la philosophie grecque de John Burnet, Ed. 1919 pour la traduction française par A. Reymond).
Héraclite d'Ephèse, fils de Blyson, « florissait », dit-on, dans la LXIXe Olympiade (504/3-501/0 av. J.-C.)1, c'est-à-dire juste au milieu du règne de Darius, et plusieurs traditions le mettent en rapport avec ce souverain 2. Nous verrons que Parménide était placé dans la même Olympiade, quoique pour une autre raison (§ 84). Il est plus important, toutefois, pour le but que nous nous proposons, de noter que tandis qu'Heraclite parle de Pythagore et de Xénophane au passé (fig. 16), il est à son tour l'objet d'une allusion de Parménide (fig. 6). Ces références sont suffisantes pour marquer sa place dans l'histoire de la philosophie. Zeller soutient, il est vrai, qu'il ne peut avoir publié son oeuvre qu'après 478, en se fondant sur le fait que l'expulsion de son ami Hermodore, à laquelle il fait allusion dans le fragment 114, ne peut avoir eu lieu avant l'écroulement de la domination perse. S'il en était ainsi, il serait difficile de comprendre comment Parménide pourrait avoir connu les doctrines d'Heraclite ; mais il n'y a assurément aucune difficulté à supposer que les Ephésiens aient banni un de leurs plus éminents citoyens à l'époque où ils payaient encore le tribut au Grand Roi. Les Perses n'enlevèrent jamais aux cités ioniennes leur autonomie interne, et les lettres apocryphes d'Heraclite montrent que, selon l'opinion reçue, Hermodore fut exilé au cours du règne de Darius 3. Sotion dit qu'Heraclite fut élève de Xénophane 4, mais cela n'est pas probable, attendu que Xénophane paraît avoir quitté pour toujours l'Ionie avant qu'Heraclite fût né. Il est plus vraisemblable qu'il ne fut l'élève de personne, mais il est clair, en même temps, qu'il était au courant de la cosmologie milésienne, et qu'il avait lu les poèmes de Xénophane. Il savait aussi quelque chose des théories enseignées par Pythagore (frg. 17). De la vie d'Heraclite, en réalité, nous ne savons rien, sauf peut-être qu'il appartenait à l'ancienne maison royaie, et qu'il résigna en faveur de son frère la dignité de roi attachée à son nom 5. L'origine des autres renseignements relatifs à sa vie est tout à fait transparente 6.


LXIV. — SON LIVRE.
Nous ne connaissons pas le titre de l'œuvre d'Heraclite 7 — si toutefois elle en avait un — et il n'est pas très facile de se faire une idée claire de son contenu. On nous dit qu'elle se divisait en trois discours : un traitant de l'univers, un de politique et un de théologie 8. Il n'est pas probable que cette division soit due à Heraclite lui-même; tout ce que nous pouvons inférer de cette indication, c'est que ce livre, de par sa nature, se divisait en ces trois parties quand les commentateurs stoïciens se mirent à en faire leurs éditions. Le style d'Heraclite est proverbialement énigmatïque, et il lui valut, à une date postérieure, le surnom d'« Obscur 9». Les fragments relatifs au dieu delphique et à la Sibylle (frg. 11 et 12 = 9 et 92 D.) semblent montrer qu'il avait conscience d'écrire en style oraculaire, et nous avons à nous demander pourquoi il le fit. En premier lieu, c'était la manière du temps 10. Les événements impressionnants de cette époque et l'influence de la renaissance religieuse faisaient prendre un ton quelque peu prophétique à tous les conducteurs de la pensée. Pindare et Eschyle en usent de même. Ils sentent tous qu'ils sont en quelque mesure inspirés. C'est aussi l'époque des grandes individualités, qui sont portées à la solitude et au dédain. C'était, du moins, le cas d'Heraclite. Si les hommes veulent se donner la peine de creuser pour avoir de l'or, ils peuvent le trouver (frg. 8 = 22 D.) ; sinon il faut qu'ils se contentent de paille (frg. 51 = 9 D). Telle paraît avoir été l'opinion représentée par Théophraste, qui disait que l'obstination d'Heraclite l’avait conduit parfois à des exposés incomplets et contradictoires. Mais c’est là une chose très différente de l’obscurité voulue et de la disciplina arcani qu’on lui attribue quequefois ; si Héraclite ne se détourne jamais de sa voie pour rendre sa pensée claire, il ne la cache pas non plus (frg. 11 = 93D).



1 Diog. IX, 1 (R. P. 29), sans doute d'après Apollodore, par quelque autorité intermédiaire. Jacoby, p. 227 sq.
2 Bernays, Die Heraklitischen Briefe, p. 13 sq.
3 Bernays, op. cit. p. 20 sq.
4 Sotion ap. Diog. IX, 5 (R. P. 29 c).
5 Diog. IX, 6 (R. P. 31).
6 Voir Patin, Heraklits Einheitslehre, p. 3 sq. Heraclite disait (frg. 68 = 38 Diels) que c'était mort pour les âmes de devenir eau, et l'on nous dit en conséquence qu'il mourut d'hydropisie. Il disait (frg. 114 = 121 D.) que les Ephésiens devraient laisser leur ville à leurs enfants et (frg. 79 = 52 D.), que le Temps était un enfant jouant aux dames. Aussi rapporte-t-on qu'il refusa de prendre une part quelconque à la vie publique, et qu'il allait jouer avec les enfants dans le temple d'Artémis. Il disait (frg. 85 = 96 D.), qu'il valait mieux jeter les cadavres que du fumier, et l'on prétend qu'il se couvrit lui-même de fumier quand il fut atteint d'hydropisie. Enfin, le frg. 58 (58 D.) fit dire qu'il avait longuement disputé avec ses médecins. Sur ces contes, voir Diog. IX, 3-5, et comparez les histoires relatives à Empédocle que nous discutons, chap. V, | 100.
7 La variété des titres énumérés par Diog. IX, 12 (R. P. 30 b) semble prouver qu'aucun n'était authentiquement avéré. Celui de Muses vient de Platon, Soph. 242 d 7. Les autres sont de simples «mottos» préfixés par des éditeurs stoïciens, et avaient pour but de faire ressortir leur opinion que le sujet de l'oeuvre était éthique ou politique (Diog. IX, 15 ; R. P. 30 c).
8 Diog. IX, 5 (R. P. 30). Bywater s'est inspiré de cette manière de voir dans son arrangement des fragments. Les trois sections sont : 1-90; 91-97 ; 98-130.
9 R. P. 30 a. L'épithète ὁ σκοτεινός est de date postérieure, mais Timon de Phlionte l'appelait déjà αἰνικτής (frg. 43, Diels).
10 Voir les précieuses observations de Diels dans l'introduction à son Herakleitos von Ephesos, p. IV sq.

 

 

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
55 60 65 70 75 80 85 90 95 100
105 110 115 120 125 130 135 139    

 

 

Fragment 1 :
[2 Byw.] Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII 132 [s. A 16.]
(τοῦ δὲ) λόγου τοῦδ᾽ ἐόντος (ἀεὶ) ἀξύνετοι γίγνονται ἄνθρωποι καὶ πρόσθεν ἢ ἀκοῦσαι καὶ ἀκούσαντες τὸ πρῶτον· γινομένων γὰρ (πάντων) κατὰ τὸν λόγον τόνδε ἀπείροισιν ἐοίκασι, πειρώμενοι καὶ ἐπέων καὶ ἔργων τοιούτων, ὁκοίων ἐγὼ διηγεῦμαι διαιρέων ἕκαστον κατὰ φύσιν καὶ φράζων ὅκως ἔχει. τοὺς δὲ ἄλλους ἀνθρώπους λανθάνει ὁκόσα ἔγερθέντες ποιοῦσιν, ὅκωσπερ ὁκόσα εὕδοντες ἐπιλανθάνονται. Ce (τοῦ δὲ) verbe (λόγου), qui est (ἐόντος) vrai, est (γίγνονται) toujours (ἀεὶ) incompris (ἀξύνετοι) des hommes (ἄνθρωποι), soit avant (πρόσθεν) qu’ils (ἢ) ne l’entendent (ἀκοῦσαι), soit alors qu’ils (ἢ) l’entendent (ἀκούσαντες) pour la première fois (τὸ πρῶτον). Quoique (γὰρ) toutes choses (πάντων) se fassent (γινομένων) suivant (κατὰ) ce verbe (τὸν λόγον), ils ne semblent (ἐοίκασι) avoir (πειρώμενοι) aucune expérience (ἀπείροισιν) de paroles (ἐπέων) et de faits (ἔργων) tels que (ὁκοίων) je (ἐγὼ) les expose (διηγεῦμαι), distinguant (διαιρέων) leur nature (ἕκαστον κατὰ φύσιν) et (καὶ) disant (φράζων) comme (ὅκως) ils sont (ἔχει). Mais (δὲ) les (τοὺς) autres (ἄλλους) hommes (ἀνθρώπους) ne s’aperçoivent pas (λανθάνει) plus (ὁκόσα) de ce qu’ils font (ποιοῦσιν) étant éveillés (ἐγερθέντες), qu’ils (ὅκωσπερ) ne se souviennent (ἐπιλανθάνονται) de ce qu’ils (ὁκόσα) ont fait en dormant (εὕδοντες). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 2 :
[2 Byw.] Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII 133
διὸ δεῖ ἕπεσθαι τῷ (ξυνῷ, τουτέστι τῷ) κοινῷ· ξυνὸς γὰρ ὁ κοινός. τοῦ λόγου δὲ ἐόντος ξυνοῦ ζώουσιν οἱ πολλοὶ ὡς ἰδίαν ἔχοντες φρόνησιν.
Aussi (διὸ) faut-il (δεῖ) suivre (ἕπεσθαι) le (logos) commun (κοινῷ) ; mais (δὲ) quoiqu’il soit (ἐόντος) commun (ξυνοῦ) à tous, la plupart (οἱ πολλοὶ) vivent (ζώουσιν) comme (ὡς) s’ils avaient (ἔχοντες) une intelligence (φρόνησιν) à eux (ἰδίαν). (Tannery)
Ainsi nous devons suivre le commun, et cependant la plupart vivent comme s’ils avaient une sagesse à eux. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 3 :
Aétius, Opinions, II, 21, 4
[Doxogr. 351, περὶ μεγέθους ἡλίου] εὖρος ποδὸς ἀνθρωπείου.
(le soleil) sa largeur (εὖρος) est d’un pied (ποδὸς ἀνθρω­πείου). (Léon Robin)
Fragment 4 :
Albert le Grand, De uegetabilibus, VI, 401 (p. 545 Meyer)
Si felicitas esset in delectationibus corporis, boues felices diceremus, cum inveniant orobum ad comedendum. Si le bonheur advenait dans les plaisirs du corps, nous dirions que les boeufs sont heureux quand ils découvrent à manger de la vesce. (Burnet, traduit par Samuel Béreau)
Fragment 4a :
Anatolius [cod. Mon.gr.384, f, 58]
κατὰ λόγον δὲ ὡρέων συμϐάλλεται ἑϐδομὰς κατὰ σελήνην, διαιρεῖται δὲ κατὰ τὰς ἄρκτους, ἀθανάτου Μνήμης σημείω [?].  
Fragment 5 :
Fragmente Griechischer Theosophien, 68
καθαίρονται δ᾽ ἄλλως αἵματι μιαινόμενοι οἷον εἴ τις εἰς πηλὸν ἐμϐὰς πηλῷ ἀπονίζοιτο. μαίνεσθαι δ᾽ ἂν δοκοίη, εἴ τις αὐτὸν ἀνθρώπων ἐπιφράσαιτο οὕτω ποιέοντα. καὶ τοῖς ἀγάλμασι δὲ τουτέοισιν εὔχονται ὁκοῖον εἴ τις δόμοισι λεσχηνεύοιτο (οὔ τι γινώσκων θεοὺς οὐδ᾽ ἥρωας οἵτινές εἰσι).
Célébrer des sacrifices (μιαινόμενοι) sanglants (αἵματι) ne sert pas plus a nous purifier (καθαίρονται) que (οἷον) la boue (πηλὸν) ne laverait (ἀπονίζοιτο) la tâche qu’elle a faite. (Léon Robin)
Ils prient (εὔχονται) de telles (τουτέοισιν) images (τοῖς ἀγάλμασι) ; c’est comme (ὁκοῖον) si (εἴ) quelqu’un (τις) parlait (λεσχηνεύοιτο) avec les maisons (δόμοισι), ne sachant (γινώσκων) pas (οὔ) ce que (οἵτινές) sont (εἰσι) les dieux (θεοὺς) ni (οὐδ᾽) les héros (ἥρωας). (Tannery)
C’est en vain qu’ils se purifient en se souillant de sang, tout comme un homme qui eût marché dans la fange voulait se laver les pieds dans la fange.Ils adressent des prières à ces images, comme si un homme voulait parler avec la maison d’un homme, ne sachant pas ce que sont les dieux ou les héros. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 6 :
Aristote, Météorologiques, B 2, 355a 13
ὁ ἥλιος οὐ μόνον, καθάπερ ὁ Ἡ. φησί, νέος ἐφ᾽ ἡμέρῃ ἐστίν, ἀλλ᾽ ἀεί νέος συνεχῶς.
(le soleil, ὁ ἥλιος) chaque (ἐφ᾽) jour (ἡμέρῃ) nouveau (νέος). (Léon Robin)
Le Soleil (ὁ ἥλιος) est nouveau (νέος) chaque (ἐφ᾽) jour (ἡμέρῃ). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 7 :
Aristote, De sensu, 5, 443a 23
εἰ πάντα τὰ ὄντα καπνὸς γένοιτο, ῥῖνες ἂν διαγνοῖεν. Si (εἰ) toutes (πάντα) choses (τὰ ὄντα) devenaient (γένοιτο) fumée (καπνὸς), on connaîtrait (διαγνοῖεν) par les narines (ῥῖνες). (Tannery)
Fragment 8 :
Aristote, Ethique à Nicomaque, Θ, 2, 1155b4
Ἡ. τὸ ἀντίξουν συμφέρον καὶ ἐκ τῶν διαφερόντων καλλίστην ἁρμονίαν καὶ πάντα κατ᾽ ἔριν γίνεσθαι. [s. fr. 80]. Ce qui est taillé en sens contraire (τὸ ἀντίξουν) s’assemble (συμφέρον) ; de (ἐκ) ce qui diffère (τῶν διαφερόντων) naît la plus belle (καλλίστην) harmonie (ἁρμονίαν), et (καὶ) c’est la discorde (κατ᾽ ἔριν) qui produit (γίνεσθαι) toutes les choses (πάντα). (Léon Robin)
Ce qui est contraire (τὸ ἀντίξουν) est utile (συμφέρον) ; ce qui lutte (τῶν διαφερόντων) forme la plus belle harmonie; tout (πάντα) se fait (γίνεσθαι) par (κατ᾽) discorde (ἔριν). (Tannery)
C’est l’opposé qui est bon pour nous. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 9 :
Aristote, Ethique à Nicomaque, K5, 1176a7
ὄνους σύρματ᾽ ἂν ἑλέσθαι μᾶλλον ἢ χρυσόν. Ils aiment mieux la paille que l’or. (Léon Robin)
L’âne (ὄνους) choisirait (ἑλέσθαι) la paille (σύρματ᾽) plutôt que (ἢ) l’or (χρυσόν). (Tannery)
Les ânes aiment mieux avoir de la paille que de l’or. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 10 :
Ps. Aristote, Traité du Monde, 5. 396b7
ἴσως δὲ τῶν ἐναντίων ἡ φύσις γλίχεται καὶ ἐκ τούτων ἀποτελεῖ τὸ σύμφωνον οὐκ ἐκ τῶν ὁμοίων, ὥσπερ ἀμέλει τὸ ἄρρεν συνήγαγε πρὸς τὸ θῆλυ καὶ οὐχ ἑκάτερον πρὸς τὸ ὁμόφυλον καὶ τὴν πρώτην ὁμόνοιαν διὰ τῶν ἐναντίων συνῆψεν, οὐ διὰ τῶν ὁμοίων. ἔοικε δὲ καὶ ἡ τέχνη τὴν φύσιν μιμουμένη τοῦτο ποιεῖν. ζωγραφία μὲν γὰρ λευκῶν τε καὶ μελάνων ὠχρῶν τε καὶ ἐρυθρῶν χρωμάτων ἐγκερασαμένη φύσεις τὰς εἰκόνας τοῖς προηγουμένοις ἀπετέλεσε συμφώνους, μουσικὴ δὲ ὀξεῖς ἅμα καὶ βαρεῖς μακρούς τε καὶ βραχεῖς φθόγγους μείξασα ἐν διαφόροις φωναῖς μίαν ἀπετέλεσεν ἁρμονίαν, γραμματικὴ δὲ ἐκ φωνηέντων καὶ ἀφώνων γραμμάτων κρᾶσιν ποιησαμένη τὴν ὅλην τέχνην ἀπ᾽ αὐτῶν συνεστήσατο. ταὐτὸ δὲ τοῦτο ἦν καὶ τὸ παρὰ τῷ σκοτεινῷ λεγόμενον Ἡρακλείτῳ· συνάψιες ὅλα καὶ οὐχ ὅλα, συμφερόμενον διαφερόμενον, συνᾷδον διᾷδον, καὶ ἐκ πάντων ἓν καὶ ἐξ ἑνὸς πάντα. Unions (συνάψιες) : des entiers (ὅλα) et des non-entiers (οὐχ ὅλα), convergence (συμφερόμενον), divergence (δια­φερό­με­νον), concert (συνᾷδον) ou désaccord (διᾷδον) des voix ; enfin, de (ἐκ) toute (πάντων) chose une (ἓν) seule, et d’ (ἐξ ) une (ἑνὸς) seule, toutes (πάντα). (Léon Robin)
Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses. (Tannery)
Les couples sont des choses entières et des choses non entières, ce qui est réuni et ce qui est désuni, l’harmonieux et le discordant. L’un est composé de toutes choses, et toutes choses sortent de l’un. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 11 :
Ps.- Aristote, Traité du monde, 6, 401, a 8s.
τῶν τε ζώιων τά τε ἄγρια καὶ ἥμερα τά τε ἐν ἀέρι καὶ ἐπὶ γῆς καὶ ἐν ὕδατι βοσκόμενα γίνεταί τε καὶ ἀκμάζει καὶ φθείρεται τοῖς τοῦ θεοῦ πειθόμενα θεσμοῖς· πᾶν γὰρ ἑρπετὸν (θεοῦ) πληγῇ νέμεται, ὥς φησιν Ἡράκλειτος. Tout reptile se nourrit de terre. (Tannery)
Toute (πᾶν) bête (ἑρπετὸν) est poussée (νέμεται) au pâturage par des coups (πληγῇ). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 12 :
Arius Didyne dans Eustèbe, Préparation évangélique, XV, 20, 2.
Ζήνων τὴν ψυχὴν λέγει αἰσθητικὴν ἀναθυμίασιν, καθάπερ Ἡ.· βουλόνεμος γὰρ ἐμφανίσαι, ὅτι αἱ ψυχαὶ ἀναθυμιώμεναι νοεραὶ ἀεὶ γίνονται, εἴκασεν αὐτὰς τοῖς ποταμοῖς λέγων οὕτως· ποταμοῖσι τοῖσιν αὐτοῖσιν ἐμϐαίνουσιν ἕτερα καὶ ἕτερα ὕδατα ἐπιρρεῖ· καὶ ψυχαὶ δὲ ἀπὸ τῶν ὑγρῶν ἀναθυμιῶνται [vgl. 91]. A ceux qui descendent (ἐμϐαίνουσιν) dans les mêmes (αὐτοῖσιν) fleuves (ποταμοῖσι) surviennent (ἐπιρρεῖ) toujours d’autres (ἕτερα) et d’autres (ἕτερα) eaux (ὕδατα). (Tannery)
Tu ne peux pas descendre deux fois dans les mêmes fleuves, car de nouvelles eaux coulent toujours sur toi. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 13 :
Athen. V p. 178 f
δεῖ γὰρ τὸν χαρίεντα μήτε ῥυπᾶν μήτε αὐχμεῖν μήτε βορϐόρῳ χαίρειν καθ᾽ Ἡράκλειτον. [Vgl. B 9].
CLEM. Strom. I 2 (II 4, 3 St.)
ὕες βορϐόρῳ ἥδονται μᾶλλον ἢ καθαρῷ ὕδατι. [Vgl. B 37. 68 B 147. Plotin. I 6, 6.]
Les porcs (ὕες) sont plus (μᾶλλον) contents (ἥδονται) dans la boue (βορϐόρῳ) que (ἢ) dans l’eau (ὕδατι) pure (καθαρῷ). (Burnet, traduit par Samuel Béreau)
Fragment 14 :
Clément, Protreptique, 22, 2.
τίσι δὴ μαντεύεται Ἡ. ὁ Ἐφέσιος; νυκτιπόλοις, μάγοις, βάκχοις, λήναις, μύσταις· τούτοις ἀπειλεῖ τὰ μετὰ θάνατον, τούτοις μαντεύεται τὸ πῦρ· τὰ γὰρ νομιζόμενα κατ᾽ ἀνθρώπους μυστήρια ἀνιερωστὶ μυεῦνται. Rhôdeurs dans la nuit (νυκτιπόλοις): les mages (μάγοις), les bacchants (βάκχοις), les lènes (λήναις), les mystes (μύσταις). (Burnet, traduit par Samuel Béreau)
Noctambules, mages, prêtres de Bakchos et prêtresses des pressoirs ; traficants de mystères pratiqués parmi les hommes. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 15 :
Clément, Protreptique, 34, 5 .
εἰ μὴ γὰρ Διονύσῳ πομπὴν ἐποιοῦντο καὶ ὕμνεον ᾆσμα αἰδοίοισιν, ἀναιδέστατα εἴργαστ᾽ ἄν· ὡυτὸς δὲ Ἀίδης καὶ Διόνυσος, ὅτεῳ μαίνονται καὶ ληναΐζουσιν.
Car, si (εἰ) ce n’était pas (μὴ) en l’honneur de Dionysos (Διονύσῳ) qu’ils faisaient (ἐποιοῦντο) une procession (πομπὴν) et (καὶ) chantaient le honteux (αἰδοίοισιν) hymne (ὕμνεον) phallique (ᾆσμα), ils s’agiraient (εἴργαστ᾽ ἄν) de manière la plus éhontée (ἀναιδέστατα). Mais (δὲ) Hadès (Ἀίδης) est le même (ὡυτὸς) que Dionysos (Διόνυσος), en l’honneur de qui (ὅτεῳ) ils tombent en démence (μαίνονται) et (καὶ) célèbrent la fête des pressoirs (ληναΐζουσιν). (Burnet, traduit par Reymond)
Car, si ce n’était pas de Dionysos qu’on mène la pompe, en chantant le cantique aux parties honteuses, ce serait l’acte le plus éhonté, dit Héraclite ; mais c’est le même, Hadès ou Dionysos, pour qui l’on est en folie ou en délire. (Tannery)
Fragment 16 :
Clément; Pédagogue, 99, 5.
λήσεται μὲν γὰρ ἴσως τὸ αἰσθητὸν φῶς τις, τὸ δὲ νοητὸν ἀδύνατόν ἐστιν, ἢ ὥς φησιν Ἡ. · τὸ μὴ δῦνόν ποτε πῶς ἄν τις λάθοι; Qui (τις) se cachera (λάθοι) du feu qui ne se couche (τὸ μὴ δῦνόν) pas (ποτε) ? (Tannery)
Comment pourrait-on se cacher de ce qui ne se couche jamais ? (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 17 :
Clément, Stromates, II, 8, 1.
οὐ γὰρ φρονέουσι τοιαῦτα (οἱ) πολλοί, ὁκοίοις ἐγκυ­ρεῦσιν, οὐδὲ μαθόντες γινώσκουσιν, ἑωυτοῖσι δὲ δοκέουσι.
Ce n’est pas (οὐ) ce que pensent (φρονέουσι) la plupart de ceux (πολλοί) que l’on rencontre (ἐγκυ­ρεῦσιν); ils apprennent (μαθόντες), mais ne savent (γινώσκουσιν) pas (οὐδὲ), quoiqu’ils (δὲ) se le figurent (δοκέουσι) à part eux (ἑωυτοῖσι). (Tannery)
La foule ne prend pas garde aux choses qu’elle rencontre, et elle ne les remarque pas quand on attire son attention sur elles, bien qu’elle s’imagine le faire. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 18 :
Clément, Stromates, II, 24, 5.
ἐὰν μὴ ἔλπηται, ἀνέλπιστον οὐκ ἐξευρήσει, ἀνεξερεύνη­τον ἐὸν καὶ ἄπορον.
Sans (ἐὰν μὴ ) l’espérance (ἔλπηται), vous ne trouverez (ἐξευρήσει) pas (οὐκ) l’inespéré (ἀνέλπιστον) qui est (ἐὸν) introuvable (ἀνεξερεύνη­τον) et inaccessible (ἄπορον). (Tannery)
Si tu n’attends pas l’inattendu, tu ne le trouveras pas, car il est pénible et difficile à trouver. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 19 :
Clément, Stromates, II, 24, 5.
ἀπίστους εἶναί τινας ἐπιστύ­φων Ἡ. φησιν· ἀκοῦσαι οὐκ ἐπιστάμενοι οὐδ᾽ εἰπεῖν. Ils ne savent (ἐπιστάμενο) ni (οὐκ ) écouter (ἀκοῦσαι) ni (οὐδ᾽ ) parler (εἰπεῖν). (Tannery)
Ne sachant ni écouter ni parler. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 20 :
Clément, Stomates, III, 14, 1.
Ἡ. γοῦν κακίζων φαίνεται τὴν γένεσιν, ἐπειδὰν φῇ· γενόμενοι ζώειν ἐθέλουσι μόρους τ᾽ ἔχειν, μᾶλλον δὲ ἀναπαύεσθαι, καὶ παῖδας καταλείπουσι μόρους γεν­έσθαι. Quand ils sont nés (γενόμενοι), ils veulent (ἐθέλουσι) vivre (ζώειν) et subir (ἔχειν) la mort (μόρους) et laisser (καταλείπουσι) des enfants (παῖδας) pour (γεν­έσθαι) la mort (μόρους). (Tannery)
Quand ils naissent, ils désirent vivre et subir leur destinée (μόρους) -ou plutôt jouir du repos- et ils laissent après eux des enfants pour qu’ils subissent à leur tour leur destinée (μόρους). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 21 :
Clément, Stromaques, III, 3, 21, 1.
οὐχὶ καὶ Ἡ. θάνατον τὴν γένεσιν καλεῖ ... ἐν οἷς φησι· θάνατός ἐστιν ὁκόσα ἐγερθέντες ὁρέομεν, ὁκόσα δὲ εὕδοντες ὕπνος.
Toutes (ὁκόσα) les choses que nous voyons (ὁρέομεν) étant éveillés (ἐγερθέντες) sont (ἐστιν) mort (θάνατός), de même que toutes (ὁκόσα) celles que nous voyons étant assoupis (εὕδοντες) sont sommeil (ὕπνος). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 22 :
Clément, Stromates, IV, 2, 4, 2.
χρυσὸν γὰρ οἱ διζήμενοι γῆν πολλὴν ὀρύσσουσι καὶ εὑ­ρίσκουσιν ὀλίγον. Ceux qui cherchent (οἱ διζήμενοι) l’or (χρυσὸν) fouillent (ὀρύσσουσι) beaucoup (πολλὴν) de terre (γῆν) pour trouver (εὑ­ρίσκουσιν) de petites (ὀλίγον) parcelles. (Tannery)
Ceux qui cherchent de l’or remuent beaucoup de terre et n’en trouve que peu. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 23 :
Clément, Stromates, IV, 10, 1.
Δίκης ὄνομα οὐκ ἂν ᾔδεσαν, εἰ ταῦτα μὴ ἦν. On ne connaîtrait (ᾔδεσαν) pas (οὐκ) le mot (ὄνομα) de justice (Δίκης), s’il (εἰ) n’y avait (ἦν) pas (μὴ) de perversité (ταῦτα). (Tannery)
Les hommes n’auraient pas connu le nom de justice, si ces choses n’étaient pas. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 24 :
Clément, Stromates, IV, 4, 16, 1.
ἀρηιφάτους θεοὶ τιμῶσι καὶ ἄνθρωποι. Les dieux (θεοὶ) et les hommes (ἄνθρωποι) honorent (τιμῶσι) ceux qui succombent à la guerre (ἀρηιφάτους). (Tannery)
Les dieux et les hommes honorent ceux qui tombent dans la bataille. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 25 :
Clément, Stromates, IV, 7, 49, 3.
μόροι γὰρ μέζονες μέζονας μοίρας λαγχάνουσι. Les plus grands (μέζονες) morts (μόροι) obtiennent (λαγχάνουσι) les plus grands (μέζονας) sorts (μοίρας). (Tannery)
De plus grands morts gagnet de plus grandes portions. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 26 :
Clément, Stomates, IV, 141, 2.
ἄνθρωπος ἐν εὐφρόνῃ φάος ἅπτεται ἑαυτῷ ἀποθανών, ἀποσϐεσθείς [ὄψεις], ζῶν δὲ ἅπτεται τεθνεῶτος εὕδων, [ἀποσϐεσθεὶς ὄψεις], ἐγρη­γορὼς ἅπτεται εὕδοντος.

L’homme (ἄνθρωπος) dans (ἐν) la nuit (εὐφρόνῃ), allume (ἅπτεται) une lumière (φάος) pour lui-même (ἑαυτῷ) ; mort (ἀποθανών), il est éteint (ἀποσϐεσθείς). Mais (δὲ) vivant (ζῶν), dans son sommeil (εὕδων) et les yeux (ὄψεις) éteints (ἀποσϐεσθεὶς), il brûle (ἅπτεται) plus que le mort (τεθνεῶτος) ; éveillé (ἐγρη­γορὼς), plus que s’il dort (εὕδοντος). (Tannery)
L’homme est allumé et éteint comme une lumière pendant la nuit. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 27 :
Clément, Stromates, IV, 22, 144, 3.
ἀνθρώπους μένει ἀποθανόντας ἅσσα οὐκ ἔλπονται οὐδὲ δοκέουσιν.
Les hommes (ἀνθρώπους) n’espèrent (οὐκ ἔλπονται) ni ne croient (οὐδὲ δοκέουσιν) ce qui (ἅσσα) les attend (μένει) après la mort (ἀποθανόντας). (Tannery)
Quand les hommes meurent, des choses les attendent, qu’ils ne prévoient pas et auxquelles ils ne songent pas. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 28 :
Clément, Stromaque, V, 1, 9, 3.
δοκέοντα γὰρ ὁ δοκιμώτατος γινώσκει, φυλάσσει· καὶ μέντοι καὶ Δίκη κατὰ­λήψεται ψευδῶν τέκτονας καὶ μάρτυρας. L’homme éprouvé (ὁ δοκιμώτατος) sait (γινώσκει) conserver (φυλάσσει) ses opinions (δοκέοντα) ; le châtiment (Δίκη) atteindra (κατὰ­λήψεται) les artisans de mensonge (ψευδῶν τέκτονας) et les faux témoins (ψευδῶν μάρτυρας). (Tannery)
Le plus estimé d’entre eux ne connaît que des contes ; mais en vérité la justice atteindra les artisans de mensonges et les faux témoins. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 29 :
Clément, Stromaque, V, 9, 59, 5.

αἱρεῦνται γὰρ ἓν ἀντὶ ἁπάντων οἱ ἄριστοι, κλέος ἀέναον θνητῶν, οἱ δὲ πολλοὶ κεκόρηνται ὅκωσπερ κτή­νεα. (αἱρεῦνται γὰρ ἓν ἀντία πάντων οἱ ἄριστοι, κλέος ἀέναον θνητῶν, οἱ δὲ πολλοὶ κεκόρηνται ὅκωσπερ κτήνεα).
Car même les meilleurs (ἄριστοι) d’entre eux choisissent (αἱρεῦνται) une (ἓν) seule chose de préférence (ἀντὶ) à toutes (ἁπάντων) les autres, une gloire (κλέος) immortelle (ἀέναον) parmi les mortels (θνητῶν), tandis (δὲ) que la plupart (οἱ πολλοὶ) se gavent (κεκόρηνται) de nourriture comme (ὅκωσπερ) des bêtes (κτήνεα). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 30 :
Clément, Stromaque, V, 14, 104, 2.
κόσμον (τόνδε), τὸν αὐτὸν ἁπάντων, οὔτε τις θεῶν, οὔτε ἀνθρώπων ἐποίησεν, ἀλλ᾽ ἦν ἀεὶ καὶ ἔστιν καὶ ἔσται πῦρ ἀείζωον, ἁπτόμενον μέτρα καὶ ἀπο­σϐεννύμενον μέτρα. Ce monde-ci (κόσμον), le même (τὸν αὐτὸν) pour tous (ἁπάντων) les êtres, aucun (οὔτε τις) des dieux (θεῶν) ni des hommes (ἀνθρώπων) ne l’a fait (ἐποίησεν) ; mais (ἀλλ᾽) il a toujours (ἀεὶ) été (ἦν), et il est (ἔστιν), et il sera (ἔσται) un feu (πῦρ) toujours vivant (ἀείζωον), s’allumant (ἁπτόμενον) avec mesure (μέτρα) et s’éteignant (ἀπο­σϐεννύμενον) avec mesure (μέτρα). (Léon Robin)
Ce monde été fait, par aucun des dieux ni par aucun des hommes ; il a toujours été et sera toujours feu éternellement vivant, s’allumant par mesure et s’éteignant par mesure. (Tannery)
Ce monde qui est le même pour tous, aucun des dieux ou des hommes ne l’a fait ; mais il a toujours été, il est et sera toujours un feu éternellement vivant, qui s’allume avec mesure et s’éteint avec mesure. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 31 :
Clément, Stromaque, V, 14, 104, 3.
(ὅτι δὲ καὶ γενητὸν καὶ φθαρτὸν εἶναι ἐδογμάτιζεν, μηνύει τὰ ἐπιφερόμενα·) πυρὸς τροπαὶ πρῶτον θάλασσα, θαλάσσης δὲ τὸ μὲν ἥμισυ γῆ, τὸ δὲ ἥμισυ πρηστήρ. δυνάμει γὰρ λέγει ὅτι τὸ πῦρ ὑπὸ τοῦ διοικοῦντος λόγου καὶ θεοῦ τὰ σύμπαντα δι᾽ ἀέρος πρέπεται εἰς ὑγρὸν τὸ ὡς σπέρμα τῆς διακοσμήσεως, ὃ καλεῖ θάλασσαν, ἐκ δὲ τούτου αὖθις γίνεται γῆ καὶ οὐρανὸς καὶ τὰ ἐμπερι­εχόμενα. ὅπως δὲ πάλιν ἀναλαμϐάνεται καὶ ἐκ­πυροῦται, σαφῶς διὰ τούτων δηλοῖ· [23] (γῆ) θάλασσα διαχέεται καὶ μετρέεται εἰς τὸν αὐτὸν λόγον, ὁκοῖος πρόσθεν ἦν ἢ γενέσθαι γῆ.
Les changements (τροπαὶ) du feu (πυρὸς) sont d’abord (πρῶτον) la mer (θάλασσα), et, de la mer, pour moitié (ἥμισυ) terre (γῆ), moitié (ἥμισυ) prestère (πρηστήρ). La mer (θάλασσα) se répand (διαχέεται) et se mesure (μετρέεται) au (εἰς) même (τὸν αὐτὸν) compte (λόγον) qu’avant (πρόσθεν) que la terre (γῆ) ne fût (γενέσθαι). (Tannery)
Les transformations du feu sont, en premier lieu, mer ; et la moitié de la mer est terre, la moitié vent tourbillonnant. Elle devient mer liquide, et est mesurée avec la même mesure qu’avant de devenir terre. (Burnet, traduit par Reymond)

Fragment 32 :
Clément, Stromates, V, 115, 1.
ἓν τὸ σοφὸν μοῦνον λέγ­εσθαι οὐκ ἐθέλει καὶ ἐθέλει Ζηνὸς ὄνομα. Une sagesse unique veut être appelée du nom de Zeus, qui ne le veut pas. (Léon Robin)
L’un (ἓν), qui seul (μοῦνον) est sage (τὸ σοφὸν), veut (ἐθέλει) et ne veut pas (οὐκ ἐθέλει ) être appelé (λέγ­εσθαι) du nom (ὄνομα) de Zeus (Ζηνὸς). (Tannery)
Le sage est un, seulement. Il ne veut pas et veut être appelé du nom de Zeus. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 33 :
Clément, Stromates, V, 14, 115, 2.
νόμος καὶ βουλῇ πείθεσθαι ἑνός. La loi (νόμος) et la sentence (βουλῇ) est d’obéir (πείθεσθαι) à l’un (ἑνός). (Tannery)
Et c’est une loi, aussi, d’obéir au conseil d’un seul. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragments 34 :
Clément, Stromates, V, 115, 3. & Préparation évangélique, XIII, 13, 42.
ἀξύνετοι ἀκούσαντες κω­φοῖσιν ἐοίκασι· φάτις αὐτοῖσιν μαρτυρεῖ παρ­εόντας ἀπεῖναι.
Les inintelligents (ἀξύνετοι) qui écoutent (ἀκούσαντες) ressemblent (ἐοίκασι) à des sourds (κω­φοῖσιν) ; le proverbe (φάτις) témoigne (μαρτυρεῖ) que, tout (αὐτοῖσιν) présents (παρ­εόντας) qu’ils soient, ils sont absents (ἀπεῖναι). (Tannery)
Les fous, quand ils entendent, sont comme des sourds ; c’est d’eux que le proverbe témoigne qu’ils sont absents quand ils sont présents. (Burnet, traduit par Reymond)

Fragment 35 :
Clément, Stromates, V, 140, 6.
χρὴ γὰρ εὖ μάλα πολλῶν ἵστορας φιλοσόφους ἄνδρας εἶναι καθ᾽ Ἡράκλειτον. Les hommes (ἄνδρας) qui aiment la sagesse (φιλοσόφους) doivent (χρὴ), en vérité (εὖ μάλα), être au courant (ἵστορας) d’une foule (πολλῶν) de choses. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 36 :
Clément, Stromates, VI, 17, 2.

ψυχῇσιν θάνατος ὕδωρ γενέσθαι, ὕδατι δὲ θάνατος γῆν γενέσθαι, ἐκ γῆς δὲ ὕδωρ γίνεται, ἐξ ὕδατος δὲ ψυχή.
Pour les âmes (ψυχῇσιν), la mort (θάνατος) est de devenir (γενέσθαι) eau (ὕδωρ) ; pour l’eau (ὕδατι), la mort (θάνατος) est de devenir (γενέσθαι) terre (γῆν) ; mais de (ἐκ) la terre (γῆς) vient (γίνεται) l’eau (ὕδωρ), de (ἐξ) l’eau (ὕδατος) vient l’âme (ψυχή). (Tannery)
Car c’est la mort pour que de devenir eau, et mort pour l’eau que de devenir terre. Mais l’eau vient de la terre, de l’eau, l’âme. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 37 :
Columelle, Res rustica, VIII, 4, 4.
si modo credimus Ephesio Heracleto qui ait sues caeno [Vgl. B 13 ] , cohortales aves pulvere vel cinere lavari. Les porcs se baignent dans la fange, et les oiseaux de basse-cour dans la poussière. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 38 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, I, 23.
δοκεῖ δὲ κατά τινας πρῶτος ἀστρολογῆσαι ... μαρτυρεῖ δ᾽ αὐτὸ καὶ Ἡράκλειτος καὶ Δημόκριτος.
 
Fragment 39 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, I, 88.
ἐν Πριήνῃ Βίας ἐγένετο ὁ Τευτάμεω, οὗ πλέων λόγος ἢ τῶν ἄλλων. Dans Priène (ἐν Πριήνῃ), vivait (ἐγένετο) Bias (Βίας), fils de Teutame (Τευτάμεω), dont on parle (λόγος) plus (πλέων) que (ἢ) des autres (τῶν ἄλλων). (Tannery)
A Priène vivait Bias, fils de Teutamas, qui est de plus de considération que les autres. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 40 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.

πολυμαθίη νόον (ἔχειν) οὐ διδάσκει· Ἡσίοδον γὰρ ἂν ἐδίδαξε καὶ Πυθαγόρην αὖτις τε Ξενοφάνεά (τε) καὶ Ἑκαταῖον.
La polymathie (πολυμαθίη) n’enseigne (διδάσκει) pas l’intelligence (νόον) ; elle eût enseigné (ἐδίδαξε) à Hésiode (Ἡσίοδον), Pythagore (Πυθαγόρην), Xénophane (Ξενοφάνεά) et Hécatée (Ἑκαταῖον). (Tannery)
Le fait d’apprendre beaucoup de choses n’instruit pas l’intelligence; autrement il aurait instruit Hésiode etPythagore, ainsi que Xénophane et Hécatée. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 41 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.
εἶναι γὰρ ἓν τὸ σοφόν, ἐπίστασθαι γνώμην, ὁτέη ἐκυϐέρνησε πάντα διὰ πάντων. (La sagesse est de) savoir le dessein dans lequel tout est régi dans sa totalité. (Léon Robin)
II n’y a qu’une (ἓν) chose sage (τὸ σοφόν), c’est de connaître (ἐπίστασθαι) la pensée (γνώμην) qui (ὁτέη) peut tout (πάντα) gouverner (ἐκυϐέρνησε) partout (πάντων). (Tannery)
La sagesse est une seule et même chose. Elle consiste à connaître la pensée par laquelle toutes choses sont dirigées par toutes choses. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 42 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 1.
τόν τε Ὅμηρον ἔφασκεν ἄξιον ἐκ τῶν ἀγώνων ἐκϐάλλεσθαι καὶ ῥαπίζεσθαι καὶ Ἀρχίλοχον ὁμοίως. Homère (Ὅμηρον) devrait (ἄξιον) être banni (ἐκϐάλλεσθαι) des concours (ἐκ τῶν ἀγώνων) et fouetté (ῥαπίζεσθαι), et Archiloque (Ἀρχίλοχον) pareillement (ὁμοίως). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 43 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.
ὕϐριν χρὴ σϐεννύναι μᾶλλον ἢ πυρκαϊήν Mieux (μᾶλλον) vaut (χρὴ) étouffer (σϐεννύναι) la démesure (ὕϐριν) qu’(ἢ) un incendie (πυρκαϊήν). (Tannery)
Le dérèglement doit être éteint, plus encore qu’une maison en feu. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 44 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.

μάχεσθαι χρὴ τὸν δῆμον ὑπὲρ τοῦ νόμου ὅκωσπερ τείχεος.
Le peuple (τὸν δῆμον) doit (χρὴ) combattre (μάχεσθαι) pour (ὑπὲρ) la loi (νόμου) comme (ὅκωσπερ) pour ses murailles (τείχεος). (Tannery)
Fragment 45 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 2.

ψυχῆς πείρατα ἰὼν οὐκ ἂν ἐξεύροιο, πᾶσαν ἐπιπορευόμενος ὁδόν· οὕτω βαθὺν λόγον ἔχει.
Tu ne découvreras (ἐξεύροιο) pas les limites (πείρατα) de l’âme (ψυχῆς). (Burnet, traduit par Samuel Béreau)

Fragment 46 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 7.
τήν τε οἴησιν ἱερὰν νόσον ἔλεγε καὶ τὴν ὅρασιν ψεύδεσθαι. La présomption (οἴησιν) est une maladie (νόσον) sacrée (ἱερὰν), et la vue (ὅρασιν) induit en erreur (ψεύδεσθαι). (Burnet, traduit par Samuel Béreau)
Fragment 47 :
Diogène Laërce, Vies des philosophes, IX, 73.
μὴ εἰκῆ περὶ τῶν μεγίστων συμϐαλλώμεθα. Ne conjecturons (συμϐαλλώμεθα) pas à tort et à travers (εἰκῆ) sur (περὶ) les grandes (μεγίστων) questions. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 48 :
Etymologicum magnum,
Article : βιός
τῷ οὖν τόξῳ ὄνομα βίος, ἔργον δὲ θάνατος. L’arc (τῷ τόξῳ=βιός) est appelé (ὄνομα) vie (βίος), mais son œuvre (ἔργον) est mort (θάνατος). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 49 :
Théodore Prodrome, Lettres, I.
εἷς ἐμοὶ μύριοι, (ἐὰν ἄριστος ᾖ.) Un (εἷς) seul est dix mille (μύριοι) pour moi (ἐμοὶ), s’il (ἐὰν) est (ᾖ) le meilleur (ἄριστος). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 49 a :
Héraclite, Questions Homériques, 24

ποταμοῖς τοῖς αὐτοῖς ἐμϐαίνομέν τε καὶ οὐκ ἐμϐαίνομεν, εἶμέν τε καὶ οὐκ εἶμεν.
Nous entrons (ἐμϐαίνομέν) et nous n’entrons (ἐμϐαίνομεν) pas (οὐκ) dans les mêmes (τοῖς αὐτοῖς) fleuves (ποταμοῖς), nous sommes (εἶμέν) et nous ne sommes (εἶμεν) pas (οὐκ). (Burnet, traduit par Samuel Béreau)
Fragment 50 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 1.
Ἡ. μὲν οὖν ἕν φησιν εἶναι τὸ πᾶν διαιρετὸν ἀδιαίρετον, γενητὸν ἀγένητον, θνητὸν ἀθάνατον, λόγον αἰῶνα, πατέρα υἱόν, θεὸν δίκαιον· οὐκ ἐμοῦ, ἀλλὰ τοῦ λόγου ἀκού­σαντας ὁμολογεῖν σο­φόν ἐστιν ἓν πάντα εἶναί
[οὐκ ἐμοῦ, ἀλλὰ τοῦ λόγου ἀκού­σαντας ὁμολογεῖν σο­φόν ἐστιν ἓν πάντα εἰδέναι]
Ce n’est pas a moi qu’il est sage de prêter l’oreille, mais à la Pensée, en reconnaissant que tout est un. (Léon Robin)
Ce n’est pas à moi, mais au logos qu’il est sage d’accorder que l’un devient toutes choses. (Tannery)
Il est (ἐστιν) sage (σο­φόν) d’écouter (ἀκού­σαντας), non pas (οὐκ) moi (ἐμοῦ), mais (ἀλλὰ) mon verbe (τοῦ λόγου), et de confesser (ὁμολογεῖν) que toutes (πάντα) choses sont (εἶναί) un. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 51 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 2.
καὶ ὅτι τοῦτο οὐκ ἴσασι πάντες οὐδὲ ὁμολογοῦσιν, ἐπιμέμφεται ὧδέ τως· οὐ ξυνιᾶσιν ὅκως διαφερόμενον ἑωυτῷ ὁμολογέει· παλίν­τροπος ἁρμονίη ὅκωσπερ τόξου καὶ λύρης.

Le discordant, s’accorde avec soi-même ; accord de tensions inverses, comme dans l’arc ou la lyre. (Léon Robin)
Ils ne comprennent pas comment ce qui lutte avec soi-même peut s’accorder. L’harmonie du monde est par tensions opposées, comme pour la lyre et pour l’arc. (Tannery)
Les hommes ne savent (ξυνιᾶσιν) pas (οὐ) comment (ὅκως) ce qui varie (διαφερόμενον) est d’accord (ὁμολογέει) avec soi (ἑωυτῷ). Il y a une harmonie (ἁρμονίη) de tensions opposées (παλίν­τροπος), comme (ὅκωσπερ) celle de l’arc (τόξου) et de la lyre (λύρης). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 52 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.
αἰὼν παῖς ἐστι παίζων, πεσσεύων· παιδὸς ἡ βασιληίη.
C’est un enfant qui s’amuse à jouer aux dames : souveraineté d’un enfant. (Léon Robin)
L’Éternel est un enfant qui joue à la pettie ; la royauté est a un enfant. (Tannery)
Le temps (αἰὼν) est (ἐστι) un enfant (παῖς) jouant (παίζων) aux dames (πεσσεύων) ; la puissance royale (ἡ βασιληίη) est celle d’un enfant (παιδὸς). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 53 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.
Πόλεμος πάντων μὲν πατήρ ἐστι, πάντων δὲ βασιλεύς, καὶ τοὺς μὲν θεοὺς ἔδειξε τοὺς δὲ ἀνθρώπους, τοὺς μὲν δούλους ἐποίησε τοὺς δὲ ἐλευθέρους. Le conflit est le père de toute chose, roi de toute chose. (Léon Robin)
La guerre est père de tout, roi de tout, a désigné ceux-ci comme dieux, ceux-là comme hommes, ceux-ci comme esclaves, ceux-la comme libres. (Tannery)
Guerre (Πόλεμος) est (ἐστι) le père (πατήρ) de toutes (πάντων) choses, roi (βασιλεύς) de toutes (πάντων) choses : de quelques-uns (καὶ μὲν) il a fait (ἐποίησε) des dieux (θεοὺς), de quelques-uns des hommes (ἀνθρώπους) ; de quelques-uns (δὲ) des esclaves (δούλους), de quelques-uns des libres (ἐλευθέρους). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 54 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 5.
ἁρμονίη ἀφανὴς φανερῆς κρείττων.
L’Harmonie invisible supérieure à l’harmonie visible. (Léon Robin)
Il y a une harmonie dérobée, meilleure que l’apparente et ou le dieu a mêlé et profondément caché les différences et les diversités. (Tannery)
L’harmonie (ἁρμονίη) cachée (ἀφανὴς) vaut mieux (κρείττων) que l’harmonie ouverte (φανερῆς). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 55 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 15.
ὅσων ὄψις ἀκοὴ μάθησις, ταῦτα ἐγὼ προτιμέω.
Ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on apprend, voilà ce que j’estime davantage. (Tannery)
Les choses (ὅσων) qui peuvent être vues (ὄψις), entendues (ἀκοὴ) et apprises (μάθησις) sont celles (ταῦτα) que j’ (ἐγὼ) estime (προτιμέω) le plus. (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 56 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 6.

ἐξηπάτηνται, (φησίν) οἱ ἄνθρωποι πρὸς τὴν γνῶσιν τῶν φανερῶν παραπλησίως Ὁμήρῳ, ὃς ἐγένετο τῶν Ἑλλήνων σοφώτερος πάντων. ἐκεῖνόν τε γὰρ παῖδες φθεῖρας κατακτείνοντες ἐξηπάτησαν εἰπόντες· ὅσα εἴδομεν καὶ ἐλάϐομεν, ταῦτα ἀπο­λείπομεν, ὅσα δὲ οὔτε εἴδομεν οὔτ᾽ ἐλάϐομεν, ταῦτα φέρομεν.
Les hommes (οἱ ἄνθρωποι) se trompent (ἐξηπάτηνται) pour (πρὸς) la connaissance (τὴν γνῶσιν) des choses évidentes (τῶν φανερῶν), comme Homère (Ὁμήρῳ) qui fut le plus sage (σοφώτερος) des Grecs (τῶν Ἑλλήνων). Des enfants (παῖδες), qui faisaient la chasse (κατακτείνοντες) à leur vermine (φθεῖρας), l’ont trompé (ἐξηπάτησαν) en disant (εἰπόντες): « Ce que (ὅσα) nous voyons (εἴδομεν) et prenons (ἐλάϐομεν), nous le laissons (ἀπο­λείπομεν) ; ce que (ὅσα) nous ne voyons (οὔτε εἴδομεν) ni prenons (οὔτ᾽ ἐλάϐομεν), nous l’emportons (φέρομεν)». (Tannery)
Fragment 57 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 2.
διδάσκαλος δὲ πλείστων Ἡσίοδος· τοῦτον ἐπίστανται πλεῖστα εἰδέναι, ὅστις ἡμέρην καὶ εὐφρόνην οὐκ ἐγίνωσκεν· ἔστι γὰρ ἕν.
Hésiode (Ἡσίοδος) est le maître (διδάσκαλος) de la plupart (πλείστων) des hommes. Les hommes (τοῦτον) pensent (ἐπίστανται) qu’il savait (εἰδέναι) beaucoup (πλεῖστα) de choses, lui qui (ὅστις) ne connaissait (οὐκ ἐγίνωσκεν) pas le jour (ἡμέρην) ou la nuit (εὐφρόνην). Ils ne font (ἔστι) qu’un (ἕν). (Burnet, traduit par Reymond)
La foule a pour maître Hésiode ; elle prend pour le plus grand savant celui qui ne sait pas ce qu’est le jour ou la nuit ; car c’est une même chose. (Tannery)
Fragment 58 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 3.
καὶ ἀγαθὸν καὶ κακόν [näml. ἕν ἐστιν] . οἱ γοῦν ἰατροί, (φησίν ὁ Ἡ.,) τέμ­νοντες, καίοντες, πάντῃ βασανίζοντες κακῶς τοὺς ἀρρωστοῦντας, ἐπαιτέονται μηδὲν ἄξιοι μισθὸν λαμ­ϐάνειν παρὰ τῶν ἀρρω­στούντων, ταὐτὰ ἐργαζό­μενοι, τὰ ἀγαθὰ καὶ τὰς νόσους. Les médecins (οἱ ἰατροί) qui coupent (τέμ­νοντες), brûlent (καίοντες), percent et torturent (βασανίζοντες) les malades (τοὺς ἀρρωστοῦντας) demandant (ἐπαιτέονται) pour cela un salaire (μισθὸν) qu’ils ne méritent (ἄξιοι) pas (μηδὲν) de recevoir (λαμ­ϐάνειν). (Burnet, traduit par Reymond)
Les médecins taillent, brûlent, torturent de toute façon les malades et, leur faisant un bien qui est la même chose qu’une maladie, réclament une récompense qu’ils ne méritent guère. (Tannery)
Fragment 59 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 9, 4.
γναφείῳ ὁδὸς εὐθεῖα καὶ σκολιὴ (ἡ τοῦ ὀργάνου τοῦ καλουμένου κοχλίου ἐν τῷ γναφείῳ περιστροφὴ εὐθεῖα καὶ σκολιή· ἄνω γὰρ ὁμοῦ καὶ κύκλῳ περιέρχεται) μία ἐστί, (φησί,) καὶ ἡ αὐτή.
Le sentier (ὁδὸς) droit (εὐθεῖα) et le sentier courbe (σκολιὴ) que suit le peigne du foulon (γναφεῖον) est (ἐστί) un (μία) et le même (ἡ αὐτή). (Burnet, traduit par Reymond)
Fragment 60 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 4.
ὁδὸς ἄνω κάτω μία καὶ ὡυτή. Une route vers en haut et une vers en bas. (Léon Robin)
Un (μία) même (ὡυτή) chemin (ὁδὸς) en haut (ἄνω), en bas (κάτω).
Le chemin en haut, et le chemin en bas sont un et le même.
Fragment 61 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 5.

θάλασσα ὕδωρ καθα­ρώτατον καὶ μιαρώτατον, ἰχθύσι μὲν πότιμον καὶ σωτήριον, ἀνθρώποις δὲ ἄποτον καὶ ὀλέθριον.
La mer est l’eau la plus pure et la plus souillée ; potable et salutaire aux poissons, elle est non potable et funeste pour les hommes. (Tannery)
L’eau (ὕδωρ) de la mer (θάλασσα) est la plus pure (καθα­ρώτατον) et la plus impure (μιαρώτατον). Les poissons (ἰχθύσι) peuvent la boire (πότιμον) et elle leur est salutaire (σωτήριον) ; elle est imbuvable (ἄποτον) et funeste (ὀλέθριον) aux hommes (ἀνθρώποις). (B).
Fragment 62 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 6.
ἀθάνατοι θνητοί, θνητοὶ ἀθάνατοι, ζῶντες τὸν ἐκεί­νων θάνατον, τὸν δὲ ἐκείνων βίον τεθνεῶτες.
Les immortels sont mortels et les mortels, immortels ; la vie des uns est la mort des autres, la mort des uns, la vie des autres. (T.)
Les mortels (θνητοί) sont immortels (ἀθάνατοι) et les immortels (ἀθάνατοι), mortels (θνητοὶ) ; l’un (ἐκείνων) vivant (ζῶντες) la mort (θάνατον) de l’autre, et mourant (τεθνεῶτες) la vie (βίον) de l’autre (ἐκείνων). (B.)
Fragment 63 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 6.
λέγει δὲ καὶ σαρκὸς ἀνάστασιν ταύτης (τῆς) φανερᾶς, ἐν ᾗ γεγενήμεθα, καὶ τὸν θεὸν οἶδε ταύτης τῆς ἀναστάσεως αἴτιον οὕτως λέγων· ἔνθα δ᾽ ἐόντι ἐπ­ανίστασθαι καὶ φύλακας γίνεσθαι ἐγερτὶ ζώντων καὶ νεκρῶν. λέγει δὲ καὶ τοῦ κόσμου κρίσιν καὶ πάντων τῶν ἐν αὐτῷ διὰ πυρὸς. De là ils s’élèvent et deviennent gardiens vigilants des vivants et des morts. (T.)
Qu’ils (ἔνθα) s’élèvent (ἐπ­ανίστασθαι) et deviennent (γίνεσθαι) les vigilants (ἐγερτὶ) gardiens (φύλακας) des vivants (ζώντων) et des morts (νεκρῶν). (B.)
Fragment 64 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
πυρὸς γίνεσθαι λέγων οὕτως· τὰ δὲ πὰντα οἰακίζει κεραυνός, τουτέστι κατευθύνει, κεραυνὸν [τὸ πῦρ λέγων τὸ αἰώνιον. λέγει δὲ καὶ φρόνιμον τοῦτο εἶναι] τὸ πῦρ καὶ τῆς διοικήσεως τῶν La foudre est au gouvernail de l’univers. (T.)
C’est la foudre (κεραυνός) qui dirige (οἰακίζει) le cours de toutes choses (τὰ πὰντα). (B.)
Fragment 65 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
ὄλων αἴτιον· καλεῖ δὲ αὐτὸ χρησμοσύνην καὶ κόρον χρησμοσύνη δὲ ἐστιν ἡ διακόσμησις κατ΄ αὐτον, ἡ δὲ ἐκπύρωσις Le feu est indigence et satiété.(Léon Robin)
Le feu est manque (χρησμοσύνη) et excès (κόρον). (B.)
Fragment 66 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
κόρος. πάντα γάρ, φησί, τὸ πῦρ ἐπελθὸν κρινεῖ καὶ καταλήψεται. En s’avançant le feu jugera et condamnera toutes choses. (Léon Robin)
Le feu survenant jugera et dévorera toutes choses. (T.)
Le feu (τὸ πῦρ), dans son progrès (ἐπελθὸν), jugera (κρινεῖ) et condamnera (καταλήψεται) toutes choses. (B.)
Fragment 67 :
Hippolyte, Réfutation des toutes les hérésies, IX, 10, 7.
ὁ θεὸς ἡμέρη εὐφρόνη, χειμὼν θέρος, πόλεμος εἰρήνη, κόρος λιμός (τἀναντία ἅπαντα· οὗτος ὁ νοῦς), ἀλλοιοῦται δὲ ὅκωσπερ (πῦρ), ὁπόταν συμμιγῇ θυώμασιν ὀνομάζεται καθ΄ ἡδονὴν ἑκάστου. Il est en effet jour et nuit, hiver et été, guerre et paix, satiété et faim. (Léon Robin)
Le dieu est jour-nuit, hiver-été, guerre-paix, satiété-faim. Il se change comme quand on y mêle des parfums ; alors on le nomme suivant leur odeur. (T.)
Le dieu (ὁ θεὸς) est jour (ἡμέρη) et nuit (εὐφρόνη), hiver (χειμὼν) et été (θέρος), guerre (πόλεμος) et paix (εἰρήνη), surabondance (κόρος) et famine (λιμός) ; mais il prend (ἀλλοιοῦται) des formes variées, tout de même (ὅκωσπερ) que le feu (πῦρ), quand (ὁπόταν) il est mélangé (συμμιγῇ) d’aromates (θυώμασιν), est nommé (ὀνομάζεται) suivant (καθ΄) le parfum (ἡδονὴν) de chacun (ἑκάστου) d’eux. (B.)
Fragment 67a :
Hidosus scholasticus, Commentaire de Timée, 34 b. ss.
ita vitalis calor a sole procedens omnibus quae vivunt vitam subministrat. cui sententiae Heraclitus adquiescens optimam similitudinem dat de aranea ad animam, de tela araneae ad corpus, sic(ut) aranea, ait, stans in medio telae sentit, quam cito musca aliquem filum suum corrumpit itaque illuc celeriter currit quasi de fili persectione dolens, sic hominis anima aliqua parte corporis laesa illuc festine meat quasi impatiens laesionis corporis, cui firme et proportionaliter iuncta est.  
Fragment 68 :
Jamblique, Des mystères, I, 11.
καὶ διὰ τοῦτο εἰκότως αὐτὰ ἄκεα Ἡ. προσεῖπεν ὡς ἐξακεσόμενα τὰ δεινὰ καὶ τὰς ψυχὰς ἐξάντεις ἀπεργαζόμενα τῶν ἐν τῇ γενέσει συμφορῶν.  
Fragment 69 :
Jamblique, Des mystères, I, 15.
θυσιῶν τοίνυν τίθημι διττὰ εἴδη· τὰ μὲν τῶν ἀποκεκαθαρμένων παν­τάπασιν ἀνθρώπων, οἷα ἐφ΄ ἑνὸς ἄν ποτε γένοιτο σπανίως, ὥς φησιν Ἡ., ἤ τινων ὀλίγων εὐαριθμήτων ἀνδρῶν· τὰ δ΄ ἔνυλα κτλ.  
Fragment 70 :
Jamblique, De l’âme, dans Stobée, II, 1, 16.
πόσῳ δὴ οὖν βέλτιον Ἡ. παίδων ἀθύρματα νενόμικεν εἶναι τὰ ἀνθρώπινα δοξάσ­ματα. Les opinions (δοξάσ­ματα) humaines (ἀνθρώπινα) sont (εἶναι) des jouets (ἀθύρματα) d’enfants (παίδων). (S.B)
Fragment 71 :
Marc-Aurèle, Pensées, IV, 46.
μεμνῆσθαι δὲ καὶ τοῦ ἐπιλανθανομένου ᾗ ἡ ὁδὸς ἄγει.  
Fragment 72 :
Marc-Aurèle, Pensées, IV, 46.
ᾧ μάλιστα διηνεκῶς ὁμιλοῦσι λόγῳ τῷ τὰ ὅλα διοικοῦντι, τούτῳ διὰ­φέρονται, καὶ οἷς καθ΄ ἡμέραν ἐγκυροῦσι, ταῦτα αὐτοῖς ξένα φαίνεται. Ils sont étrangers aux choses avec lesquelles ils ont commerce constant.
Fragment 73 :
Marc-Aurèle, Pensées, IV, 46.
οὐ δεῖ ὥσπερ καθεύδοντας ποιεῖν καὶ λέγειν· καὶ γὰρ καὶ τότε δοκοῦμεν ποιεῖν καὶ λέγειν. Il ne rien d’agir et de parler comme gens endormis.
Fragment 74 :
Marc-Aurèle, Pensées, IV, 46.
οὐ δεῖ (ὡς) παῖδας τοκεών, ὧν τοῦτ᾿ ἔστι κατὰ ψιλόν· καθότι παρειλήφαμεν.  
Fragment 75 :
Marc-Aurèle, Pensées, IV, 42.
τοὺς καθεύδοντας οἶμαι ὁ Ἡ. ἐργάτας εἶναι λέγει καὶ συνεργοὺς τῶν ἐν τῷ κόσμῳ γινομένων. Ceux qui dorment sont des compagnons de travail…

Fragment 76 :
Marc-Aurèle, Pensées, IV, 46

Maxime de Tyr. XII 4 p.489

([ Plutarque de E. 18. 392c.

Marc. IV. 46

ζῇ πῦρ τὸν ἀέρος θάνατον καὶ ἀὴρ ζῇ τὸν πυρὸς θάνατον, ὕδωρ ζῇ τὸν γῆς θάνατον, γῆ τὸν ὕδατος.

πυρὸς θάνατος ἀέρι γένεσις, καὶ ἀέρος θάνατος ὕδατι γένεσις.

ὅτι γῆς θάνατος ὕδωρ γενέσθαι καὶ ὕδατος θάνατος ἀέρα γενέσθαι καὶ ἀέρος πῦρ καὶ ἔμπαλιν.]

76. Mort du feu, naissance pour l’air ; mort de l’air, naissance pour l’eau.
Fragment 77 :
Porphyre, Antre des Nymphes, 10 & Numénius, fr. 35.

ὅθεν καὶ Ἡράκλειτονψυχῇσι φάναι τέρψιν ἢ θάνατονὑγρῇσι γενέσθαιν, τέρψιν δὲ εἶναι αὐταῖς τὴν εἰς γένεσιν πτῶσιν, ἀλλαχοῦ δὲ φάναι ζῆν ἡμᾶς τὸν ἐκείνων θάνατον καὶ ζῆν ἐκείνας τὸν ἡμέτερον θάνατον.
C’est plaisir pour les âmes de devenir humides.
Fragment 78 :
Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 12.
ἦθος γὰρ ἀνθρώπειον μὲν οὐκ ἔχει γνώμας, θεῖον δὲ ἔχει. Le naturel humain n’a pas de raison, le divin en a.
Fragment 79 :
Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 12.
ἀνὴρ νήπιος ἤκουσε πρὸς δαίμονος ὅκωσπερ παῖς πρὸς ἀνδρός. Marmot ! l’homme s’entend appeler ainsi par les dieux, comme l’enfant par l’homme. (Léon Robin)
Fragment 80 :
Celse, dans Origène, Contre Celse, VI, 42.
εἰδέναι δὲ χρὴ τὸν πόλεμον ἐόντα ξυνόν, καὶ δίκην ἔριν, καὶ γινόμενα πάντα κατ΄ ἔριν καὶ χρεώμενα [χρεών?]. Le conflit est communauté et la discorde est règlement. (Léon Robin)Il faut savoir que la guerre est commune, la justice discorde, que tout se fait et se détruit par discorde.
Fragment 81 :
Diogène de Babylone dans Phylodème, Rhétorique, I, col. 62.
ἡ δὲ τῶν ῥητόρων εἰσαγωγὴ πάντα τὰ θεωρήματα πρὸς τοῦτ΄ ἔχει τείνοντα καὶ κατὰ τὸν Ἡράκλειτον κοπίδων ἐστὶν ἀρχηχός.

[ Schol. κοπίδας τὰς λόγων τέχνας ἔλεγον ἄλλοι τε καὶ ὁ Τίμαιοςοὕτως γράφων.
« ὥστε καὶ φαίνεσθαι μὴ τὸν Πυθαγόραν εὑρετὴνὄντα τῶν ἀληθινῶν κοπίδων μηδὲ τὸν ὑφ΄ Ἡρακλείτουκατ­ηγορούμενον, ἀλλ΄ αὐτὸν τὸν Ἡράκλειτον εἶναι τὸν ἀλαζονευόμενον ».]
 
Fragment 82 :
Platon, Hippias majeur, 289 a.
πιθήκων ὁ κάλλιστος αἰσχρὸς ἀνθρώπων γένει συμϐάλλειν. Le plus beau singe est laid en regard du genre humain.
Fragment 83 :
Platon, Hippias majeur, 289 b.
ἀνθρώπων ὁ σοφώτατος πρὸς θεὸν πίθηκος φανεῖται καὶ σοφίᾳ κάλλει καὶ τοῖς ἄλλοις πᾶσιν. L’homme le plus sage parait un singe devant Dieu.
Fragment 84 :
Plotin, Ennéades, IV, 8(6), 1.14.

μεταϐάλλον ἀναπαύεται καὶ κάματός ἐστι τοῖς αὐτοῖς μοχθεῖν καὶ ἄρχεσθαι.
 
Fragment 85 :
Aristote, Ethique à Eudème, B 7, 1223 b 23 s.
θυμῷ μάχεσθαι χαλεπόν· ὅτι γὰρ ἂν θέλῃ, ψυχῆς ὠνεῖται. Il est difficile de résister à la colère ; elle fait bon marché de l’âme.
Fragment 86 :
Clément, Stromates, V, 13, 88, 4.

ἀλλὰ τῶν μὲν θείων τὰ πολλά, καθ΄ Ἡράκλειτον, ἀπιστίῃ διαφυγγάνει μὴ γιγνώσκεσθαι.
Cacher les profondeurs de la science est une bonne défiance ; elle ne se laisse pas méconnaître.
Fragment 87 :
Plutarque, De audientis poetis, 28 D.
βλὰξ ἄνθρωπος ἐπὶ παντὶ λόγῳ ἐπτοῆσθαι φιλεῖ. L’homme niais est mis hors de lui par tout discours.
Fragment 88 :
Plutarque, Consolation d’Apollonius, 106 E.
ταὐτό τ΄ ἔνι ζῶν καὶ τεθνηκὸς καὶ [τὸ] ἐγρηγορὸς καὶ τὸ καθεῦδον καὶ νέον καὶ γηραιόν· τάδε γὰρ μετὰ­πεσόντα ἐκεῖνά ἐστι κἀκεῖνα πάλιν μεταπεσόντα ταῦτα.
C’est le même en nous, d’être ce qui est vivant et d’être ce qui est mort, éveillé ou endormi, jeune ou vieux; car, par le changement, ceci est cela, et par le changement, cela est à son tour ceci.(Léon Robin)
88. Même chose ce qui vit et ce qui est mort, ce qui est éveillé et ce qui dort, ce qui est jeune et ce qui est vieux ; car le changement de l’un donne l’autre, et réciproquement.
Plutarque, De la superstition, 3, 166 C. ὁ Ἡ. φησι τοῖς ἐγρηγορόσιν ἕνα καὶ κοινὸν κόσμον εἶναι, τῶν δὲ κοιμωμένων ἕκαστον εἰς ἴδιονἀποστρέφεσθαι. …unité de la communauté du cosmos. (Léon Robin)
Fragment 90 :
Plutarque, Sur l’E de Delphes, 388 DE.
πυρός τε ἀνταμοιϐὴ τὰ πάντα καὶ πῦρ ἁπάντων ὅκωσπερ χρυσοῦ χρήματα καὶ χρημάτων χρυσός. De toutes choses il y a échange contre le feu, et du feu contre toutes choses, commes des marchandises contre de l’or, et de l’or contre des marchandises. (Léon Robin)
90. Contre le feu se changent toutes choses et contre toutes choses le feu, comme les biens contre l’or et l’or contre les biens.

Fragment 91 :
Plutarque, Sur l’E de Delphes, 392 B.

Aristote, Métaphysique. Γ 5. 1010a12c

ποταμῷ γὰρ οὐκ ἔστιν ἐμϐῆναι δὶς τῷ αὐτῷ καθ΄ Ἡράκλειτον.

οὐδὲ θνητῆς οὐσίας δὶς ἅφασθαι κατὰ ἕξιν· ἀλλ΄ ὀξύτητι καὶ τάχει μεταϐολῆς σκίδνησι καὶ πάλιν συνάγει καὶ πρόσεισι καὶ ἄπεισι.

On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve.
Fragment 92 :
Plutarque, Sur les oracles de la Pythie 397 A.
[Οὐχ ὁρᾶις . . , ὅσην χάρινἔχει τὰ Σαπφικὰ μέλη, κηλοῦντα καὶκαταθέλγοντα τοὺς ἀκροωμένους ;]
Σίϐυλλα δὲ μαινομένῳ στόματι καθ΄ Ἡράκλειτον ἀγέλαστα καὶ ἀκαλλώπιστα καὶ ἀμύριστα φθεγγομένη χιλίων ἐτῶν ἐξικνεῖται τῇ φωνῇ διὰ τὸν θεόν.
La sibylle, de sa bouche en fureur, jette des paroles qui ne font pas rire, qui nesont pas ornées et fardées, mais le dieu prolonge sa voix pendant mille ans.
Fragment 93 :
Plutarque, Sur les oracles de la Pythie 404 D.
ὁ ἄναξ οὗ τὸ μαντεῖόν ἐστι τὸ ἐν Δελφοῖς,οὔτε λέγει οὔτε κρύπτει ἀλλὰ σημαίνει. Le dieu dont l’oracle est à Delphes ne révèle pas, ne cache pas, mais il indique.
Fragment 94 :
Plutarque, Sur l’exil, 604 AB.

Ἥλιος γὰρ οὐχ ὑπερϐήσεται [τὰ] μέτρα· εἰ δὲ μή, Ἐρινύες μιν Δίκης ἐπίκουροι ἐξευρήσουσιν.
Le Soleil ne dépassera pas les mesures ; sinon, les Erynnies, suivantes de Zeus, sauront bien le trouver.

Fragment 95 :
Plutarque, De audiendo, 43 D.

[Stob. Flor.I 175.

ἀμαθίην γὰρ ἄμεινον κρύπτειν, (τὰ) ἔργον δὲ ἐν ἀνέσει καὶ παρ΄ οἶνον.

κρύπτειν ἀμαθίην κρέσσον ἢ ἐς τὸ μέσον φέρειν.]

II vaut mieux cacher son ignorance; mais cela est difficile quand on se laisse aller à l’inattention ou a l’ivresse.
Fragment 96 :
Plutarque, Propos de table, IV, 4, 3, 669A.

νέκυες γὰρ κοπρίων ἐκϐλη­τότεροι.
Les morts sont à rejeter encore plus que le fumier.
Fragment 97 :
Plutarque, S’il revient aux vieillards de gouverner l’Etat, 787 C.

κύνες γὰρ καὶ βαΰζουσινὃν, ἂν μὴ γινώσκωσι.
Les chiens aboient après ceux qu’ils ne connaissent pas.
Fragment 98 :
Plutarque, De facie in orbe de lunae, 28, 943 E.
αἱ ψυχαὶ ὀσμῶνται καθ΄ Ἅιδην. Les âmes flairent dans l’Hadès.
Fragment 99 :
Clément, Protreptique, 113, 3.
εἰ μὴ ἥλιος ἦν,( ἕνεκα τῶν ἄλλων ἄστρων) εὐφρόνη [ἄν] ἦν. Sans le Soleil, on aurait la nuit.
Fragment 100 :
Plutarque, Questions platoniciennes, 4, 1007 D-E.
… περιόδους· ὧν ὁ ἥλιοςἐπιστάτης ὢν καὶ σκοπὸς ὁρίζειν καὶ βραϐεύειν καὶ ἀναδεικνύναι καὶ ἀνα­φαίνειν μεταϐολὰς καὶ ὥρας αἳ πάντα φέρουσι καθ΄ Ἡράκλειτον κτλ. … les saisons qui apportent toutes choses.
Fragment 101 :
Plutarque, Contre Colotès, 1118 C.
ἐδιζησάμην ἐμεωυτόν. Je me suis cherché moi-même.
101a Polyb. XII 27 [ δυεῖν γὰρ ὄντων κατὰ φύσιν ὡσανεί τινων ὀργάνων ἡυῖν, οἷς πάντα πυνθανόμεθα καὶ πολυπραγμονοῦμεν, ἀκοῆς καὶ ὁράσεως, ἀληθινωτέραςδ΄ οὔσης οὐ μικρῷ τῆς ὁράσεως κατὰ τὸν Ἡράκλειτον· ὀφθαλμοὶ γὰρ τῶν ὤτων ἀκριϐέστεροι μάρ­τυρες.]  
Fragment 102 :
Scholia Graeca in Homeri Iliadem, ad Λ 4.
τῷ μὲν θεῷ καλά πάντα καὶ ἀγαθὰ καὶ δὶκαια, ἄνθρωποι δὲ ἅ μὲν ἄδικα ὑπειλήφασιν ἃ δὲ δίκαια. Pour Dieu, toutes choses sont justes, bonnes et droites, mais les hommes tiennent certaines choses pour mauvaises et certaines pour droites.
Fragment 103 :
Porphyre, Questions Homériques, ad, 200.
ξυνὸν γὰρ ἀρχὴ καὶ πέρας ἐπὶ κύκλου περιφερείας Dans la circonférence d’un cercle, le commencement et la fin se confondent.
Fragment 104 :
Proclus, Commentaire de l’Alcibiade, 256.
τίς γὰρ αὐτῶν νόος ἢ φρήν; δήμων ἀοιδοῖσι πείθονται καὶ διδασκάλῳ χρείωνται ὁμίλῳ οὐκ εἰδότες ὅτι οἱ πολλοὶ κακοί, ὀλίγοι δὲ ἀγαθοί . Quel est leur esprit ou leur intelligence?
Fragment 105 :
Scholies d’Homère, ad Σ 251.
Ἕκτορι δ΄ ἦεν ἑταῖρος, [näml. Πουλυδάμας], ἰῇ δ΄ ἐν νυκτὶ γένοντο ) Ἡ. Ἐντεῦθεν ἀστρολόγον φησὶτὸν Ὅμὴ­ρον καὶ ἐνοἷς φησι τὸν «μοῖραν δ΄ οὔ τινά φημι πεφυγμένον ἔμμεναι ἀν­δρῶν » κτλ.  
Fragment 106 :
Seneca ep. 12,7 :
[ Plutarque, Vie de Camille, 19, 3.
περὶ δ΄ ἡμερῶν ἀποφράδων εἴτεχρὴ τίθεσθαί τινας εἴτε ὀρθῶς Ἡράκλειτος ἐπέπληξεν Ἡσιόδῳ τὰς μὲν ἀγαθὰς ποιουμένῳ, τὰς δὲ φαύλας, ὡς ἀγνοοῦντι φύσιν ἡμέρας ἁπάσης μίαν οὖσαν, ἑτέρωθι διηπόρηται.] Un jour est pareil à tout autre.
Fragment 107 :
Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII, 126.
κακοὶ μάρτυρες ἀνθρώποι­σιν ὀφθαλμοὶ καὶ ὦτα βαρϐάρους ψυχὰς ἐχόντων. Ce sont de mauvais témoins pour les hommes que les yeux et les oreilles quand les âmes sont barbares.
Fragment 108 :
Stobée, Anthologie, III, 1, 174.
Ἡρακλείτου. ὁκόσων λόγους ἤκουσα,οὐδεὶς ἀφικνεῖται ἐς τοῦτο, ὥστε γινώσκειν ὅτι σοφόν ἐστι πάντων κεχωρισμένον. De tous ceux dont j’ai entendu les discours, aucun n’est arrivé à savoir que ce qui est sage est séparé de toutes choses.
Fragment 109 :
[108] = B 95.
κρύπτειν ἀμαθίην κρέσσον ἢ ἐς τὸ μέσον φέρειν. Le mieux est de cacher sa folie ; mais cela est difficile au moment où l’on s’abandonne auprès des coupes.
Fragment 110 :
Stobée, Anthologie, III, 1, 176.
ἀνθρώποις γίνεσθαι ὁκόσα θέλουσιν οὐκ ἄμεινον. Il n’en vaudrait pas mieux pour les hommes qu’il arrivât ce qu’ils souhaitaient. (Léon Robin)
110 II n’est pas préférable pour les hommes de devenir ce qu’ils veulent.
Fragment 111 :
Stobée, Anthologie, III, 1, 177.
νοῦσος ὑγιείην ἐποίησεν ἡδὺ, κακὸν ἀγαθόν, λιμὸς κόρον, κάματος ἀνάπαυ­σιν. C’est la maladie qui rend la santé douce et bonne ; c’est la faim qui fait de même désirer la satiété, et la fatigue, le repos.
Stobée, Anthologie, III, 1, 178. τὸ φρονεῖν ἀρετὴ μεγίστη, καὶ σοφίη ἀληθέα λέγειν καὶ ποιεῖν κατὰ φύσιν ἐπαΐον­τας.
La sagesse c’est dire des choses vraies, et agir selon la nature en écoutant sa voix. (Léon Robin)
Fragment 113 :
Stobée, Anthologie, III, 1, 179.
ξυνόν ἐστι πᾶσι τὸ φρονέειν.
La pensée est commune à tous.
Fragment 114 :
Stobée, Anthologie, III, 1, 179.
ξὺν νόῳ λέγοντας ἰσχυρίζεσθαι χρὴ τῷ ξυνῷ πάντων, ὃκωσπερ νόμῳ πόλις, καὶ πολὺ ἰσχυροτέ­ρως. τρέφονται γὰρ πάντες οἱ ἀνθρώπειοι νόμοι ὑπὸ ἑνὸς τοῦ θείου· κρατεῖ γὰρ τοσοῦτον ὁκόσον ἐθέλει καὶ ἐξαρκεῖ πᾶσι καὶ περὶ­γίνεται. L’obscur n’exprime ni ne cache la pensée, mais l’indique.
Prendre ses forces, comme la cité dans la loi ; c’est quelque chose de commun à tous, qui domine tout, autant qu’il lui plaît, suffit en tout et surpasse tout. (Léon Robin)
114. Ceux qui parlent avec intelligence doivent s’appuyer sur l’intelligence commune à tous, comme une cité sur la loi, et même beaucoup plus fort. Car toutes les lois humaines sont nourries par une seule divine, qui domine autant qu’elle le veut, qui suffit à tout et vient à bout de tout.
Fragment 115 :
Stobée, Anthologie, III, 1, 180.
ψυχῆς ἐστι λόγος ἑαυτὸν αὔξων. (La pensée) se donne à elle-même son propre accroissement. (Léon Robin)
Fragment 116 :
Stobée, Anthologie, III, 5, 6.
ἀνθρώποισι πᾶσι μέτεστι γινώσκειν ἑωυτοὺς καὶ φρονεῖν.  
Fragment 117 :
Stobée, Anthologie, III, 5, 7.
ἀνὴρ ὁκόταν μεθυσθῇ, ἄγεται ὑπὸ παιδὸς ἀνήϐου σφαλλόμενος, οὐκ ἐπαΐων ὅκη βαίνει, ὑγρήντὴν ψυχὴς ἔχων. L’homme ivre est guidé par un jeune enfant ; il chancelle, ne sait où il va ; c’est que son âme est humide.
Fragment 118 :
Stobée, III, 5, 8.

αὔη ψυχὴ σοφωτάτη καὶ ἀρίστη

[ (où davantage) αὔη ψυξὴ σοφωτάτη καὶ ἀρίστη.]

Où la terre est sèche, est l’âme la plus sage et la meilleure.
L’âme sèche est la plus sage et la meilleure.
L’âme la plus sage est une lueur sèche.
C’est l’âme sèche, la meilleure, celle qui traverse le corps comme un éclair la nuée.
Fragment 119 :
Plutarque, Questions platoniciennes, 999 E.
[ Ἡ. ἔφη ὡς ] ἦθος ἀνθρώπῳ δαίμων. Le caractère pour l’homme est le daimone.
Fragment 120 :
Strabon, Géographie, I, 1, 6.
[ βέλτιον δ΄· Ἡ. καὶ ὁμηρικωτέρως ὁμοίως ἀντὶ τοῦ ἀρκτιτοῦ τὴν ἄρκτον ὀνομάζων·]
ἠοῦς καὶ ἑσπέρας τέρματα ἡ ἄρκτος καὶ ἀντίον τῆς ἄρκτου οὖρος αἰθρίου Διός.
[ ὁ γὰρ ἀρκτικός ἐστι δύσεως καὶ ἀνατολῆς ὅρος, οὐχ ἡ ἄρκτος.]
De l’aurore et du soir les limites sont l’Ourse, et, en face de l’Ourse, le Gardien de Zeus sublime (l’Arcture).
Fragment 121 :
Diogène Laërce, Vies ds philosophes, IX, 2.
ἄξιον Ἐφεσίοις ἡϐηδὸν ἀπάγξασθαι (πᾶσι καὶ τοῖς ἀνήϐοις τὴν πόλιν καταλιπεῖν), οἵτινες Ἑρμό­δωρον ἄνδρα ἑωυτῶν ὀνήιστον ἐξέϐαλον φάντες· ἡμέων μηδὲ εἷς ὀνήιστος ἔστω, εἰ δὲ μή, ἄλλη τε καὶ μετ΄ἄλλων. Les Ephésiens méritent que tous ceux qui ont âge d’homme meurent, que les enfants perdent leur patrie, eux qui ont chassé Hermodore, le meilleur d’entre eux, en disant: « Que parmi nous il n’y en ait pas de meilleur; s’il y en a un, qu’il aille vivre ailleurs ».
Fragment 122 :
Souda, s.v.
ἀγχιϐατεῖν / ἀμφισϐατεῖν : ἀγχιϐασίην Ἡράκλειτος.  
Fragment 123 :
Proclus, Commentaire de la République II .
φύσις δὲ καθ΄ Ἡράκλειτον κρύπτεσθαι φιλεῖ. La narure aime à se cacher
Fragment 124 :
Théophraste, Métaphysique, 15.
ἄλογον δὲ κἀκεῖνοδόξειεν ἂν, εἰ ὁ μὲν ὅλος οὐρανὸς καὶἕκαστα τῶν μερῶν ἅπαντ΄ ἐν τάξει καὶ λόγῳ, καὶ μορφαῖς καὶ δυνάμεσιν καὶ περιόδοις, ἐν δὲ ταῖς ἀρχαῖς μηθὲν τοιοῦτον, ἀλλ΄ ὥσπερ σάρμα εἰκῆ κεχυ­μένον ὁ κάλλιστος, φησὶν Ἡράκλειτος, [ὁ] κόσμος.  

Fragment 125 :
Théophraste, Traité du vertige, 9-10.

125a [ Tzétzès, Commentaire de Plutus, 90 a.

καὶ ὁ κυκεὼν διίσταται (μὴ) κινούμενος.

τυφλὸν δὲ τὸν Πλοῦτον ποιεῖ ὡς οὐκ ἀρετῆς, κακίας δὲ παραιτίου. ὅθεν καὶ Ἡ. ὁ Ἐφέσιος ἀρώμενος Ἐφεσίοις, οὐκ ἐπευχόμενος· μὴ ἐπι­λίποι ὑμᾶς πλοῦτος, ἔφη, Ἐφἑσιοι, ἵν΄ ἐξελέγχοισθε πονηρευόμενοι.]

Même la bière se décompose si elle n’est pas remuée.

Fragment 126 :
Tzétzès, Scholis ad Exegesin in Iliadem.

126a [ Anatolius, De decade.

126b Anonyme

τὰ ψυχρὰ θέρεται, θερμὸν ψύχεται, ὑγρὸν αὐαίνεται, καρφαλέον νοτίζεται.

κατὰ λόγον δὲ ὡρέων συμϐάλλεται ἑϐδομὰς κατὰ σελήνην, διαιρεῖται δὲ κατὰ τὰς ἄρκτους, ἀθανάτου Μνήμης σημείω.

Ἐπίχαρμος ὁ (ὁμιλή) σας τοῖς Πυθα (γορείοις) ἄλλα τ(έ) τινα ἐ(πινενόη)κεν δ(ειν)ὰ τ(όν τε περὶ τὸ)ῦ αὐξο (μένον λόγον). Ἐφοδ(εύει δὲ κατὰ τὸ) Ἡρα (κλείτου) «ἄλλως ἄ(λλο ἀεὶ αὔξε)ται πρὸς ὃ (ἂν ᾖ ἐλλι)πές ».εἰ οὖν (μηδεὶς) (παύε)ται (ῥέων καὶ ἀλ)λ(άτ)των (τὸ εἶδος, αἱ) οὐσίαι ἄλλ(οτε ἄλλαι) γίνονται (κατὰ συν)εχῆ ῥύσιν.]

 

Les choses froides deviennent chaudes, et ce qui est chaud se refroidit ; ce qui est humide se sèche, et ce qui est désséché devient humide.
Fragment 127 :
Fragmente Griechischer Theosophien, 69.
ὁ αὑτὸς πρὸς Αἰγυπτίους ἔφη· εἰ θεοί εἰσιν, ἵνα τί θρηνεῖτε αὐτούς; εἰ δὲ θρηνεῖτε αὐτούς, μηκέτι τούτους ἡγεῖσθε θεούς.
 
Fragment 128 :
Fragmente Griechischer Theosophien, 74.
ὅτιὁἩράκλειτος ὁρῶν τοὺς Ἕλληνας γέρα τοῖς δαίμοσιν ἀπονέμοντας εἶπεν· δαιμό­νων ἀγάλμασιν εὔχονται οὐκ ἀκούουσιν, ὥσπερ ἀκού­οιεν, οὐκ ἀποδιδοῦσιν, ὥσπερ [οὐκ] ἀπαιτοῖεν.  
Fragment 129 :
Diogène, Laërce, Vies des philosophes, VIII, 6.
Πυθαγόρης Μνησάρχου ἱστορίην ἤσκησεν ἀνθρώ­πων μάλιστα πάντων καὶ ἐκλεξάμενος ταύτας τὰς συγγραφὰς ἐποιήσατο ἑωυ­τοῦ σοφίην, πολυμαθείην, κακοτεχνίην.
Pythagore, fils de Mnésarque, plus que tout homme s’est appliqué a l’étude, et recueillant ces écrits il s’est fait sa sagesse, polymathie, méchant art.
Fragment 130 :
Gnomologium Monacense Latinum, I, 19.
non convenit ridiculum esse ita, ut ridiculus ipse videaris.  
Fragment 131 :
Gnologium Parisium.
ὁ δὲ γε Ἡ. ἔλεγε τὴν οἴησιν προκοπῆς ἐγκοπήν.  
Gnologium Vaticanum. 743 n.312 τιμαὶ θεοὺς καὶ ἀνθρώπους καταδουλοῦνται.  
Fragment 133 :
Gnologium Vaticanum. n.313
ἄνθρωποικακοὶἀληθινῶνἀντίδικοι  
Fragment 134 :
Gnologium Vaticanum. n.314

τὴν παιδείαν ἕτερον ἥλιον εἶναι τοῖς πεπαιδευμένοις.

συντομωτάτην ὁδὸν ἔλεγεν εἰς εὐδοξίαν τὸ γενέσθαι ἀγαθόν.

 
Fragment 136 :
Maxim. Serm.
8 p.557
ἡεὔκαιροςχάριςλιμῷκαθάπερτροφὴἁρμόττουσα τὴν τῆς ψυχῆς ἔνδειαν ἰᾶται.  
[ Scholie ad Epicteti Dissertationes, IV, 7, 27. Ἡρακλείτου· ψυχαὶ ἀρηί­φατοι καθερώπεραι (ainsi) ἢ ἐνὶ νούσοις.]  
Fragment 137 :
Stobée, Anthologie, I, 5, 15.

γράφει γοῦν « ἔστι γὰρ εἱμαρμένα πάντως . . .»
 
Fragment 138 :
Codex Parisinus 1630.
Ἡρακλείτου φιλοσόφου κατὰ τοῦ βίου. Ποίην τις βιότοιο τάμοι τρίϐον κτλ.]  
[ Fragment 139 :
Catal.Codd.Astrol.Graec. IV 32 VII 106
Ἡρακλείτου φιλοσόφου. Ἐπειδὴ φασί τινες εἰς ἀρχὰς κεῖσθαι τὰ ἄστρα . . . μέχρις οὗ ἐθέλει ὁ ποιήσας αὐτόν.]