Des avancées ... des reculades

Depuis bientôt deux mois que les universités sont en mouvement, depuis quatre mois que les IUT se sont mobilisés sur l’allocation de leurs moyens, le moins que l’on puisse dire est que la situation reste confuse. L’analyse du système SYMPA 1 suscite toutes les inquiétudes. Mais, en même temps petite reculade du ministère sur la mastérisation que le ministère accepte non de ranger au placard des oubliettes - au moins de reculer. Ce qui est un premier pas.

Confusions pourtant

Celle de l’ADIUT d’abord qui semble à nouveau pouvoir crier victoire lors de son AG du 20 Mars 2 après avoir reçu de la ministre lettre et circulaire définissant les relations Universités/IUT. Mais oubliant un peu vite les menaces que les principes mêmes de la LRU font peser sur les IUT, omettant les contradictions irréfragables entre SYMPA et autonomie des IUT.
Confusion encore que celle de la CPU qui, lors de son colloque annuel appelle à une reprise des cours en estimant que les principales revendications ont été satisfaites ... en même temps que quatre présidents d’Université - et pas des moindres - ripostent dans un communiqué plutôt ferme allant jusqu’à évoquer une fuite à Versailles !
Confusion encore que celle induite par la démarche gouvernementale tous azimuts qui contraint à se battre sur tous les fronts ensemble
Le ministère parle d’une tendance à la baisse des perturbations tout en dénonçant des noyaux de radicalisation. Le ministère surtout tente des coups de force en essayant notamment de comptabiliser les grévistes en appelant à la reprise des cours, en dénonçant la radicalisation.
Confusions enfin que celle de la mobilisation, d’autant plus difficile à cerner - si elle reste néanmoins forte - qu’elle prend des formes très diverses, loin des classiques grèves et blocages.
A titre d’exemple, l’occupation jeudi 26 mars du CNRS et d’une partie de la Sorbonne.

L’imagination a la parole

Ce qui est certain, en tout cas, est que la contestation prend des formes variées: on avait eu les freeze cet hiver; on observe ainsi :
- Université hors les murs : des cours dans les lieux publics
- La ronde infini des obstinés place de l’hôtel de ville
- Die in ( toutes les personnes participant à l’action s’allongent sur le sol, là où elles se trouvent, et ne prononcent plus un mot pendant cinq longues minutes)
- Rétention de notes, jurys non tenus
- Appel à démission des fonctions pédagogiques et administratives le 5 Mai
J’en oublie, assurément. Ce qui est certain en revanche c’est la profonde nouveauté de ce type de mouvement.
C’est bien la première fois depuis longtemps - 68 - que l’ensemble de la communauté universitaire, l’ensemble des personnels s’unissent contre ce qui est perçu comme une véritable agression, une remise en question des fondements mêmes de la mission des universités.
Parce que ce mouvement est long, il suscite des rencontres, des réflexions, des synergies. L’Université est en train de changer : bien aveugle celui qui ne le voit pas; bien imprudent celui qui ne le veut pas voir. L’université sortira changée, profondément de ce mouvement !
Grandie? On l’espère .

1) D Gascon a réuni l’ensemble du personnel le 17 Mars voir plus loin

2) Le texte du communiqué : L’ADIUT a entendu le message d’inquiétude des coordinations représentées lors de l’Assemblée Générale des directeurs tenue à Cachan le 20 mars.
Elle souligne l’attachement montré par tous les participants au système IUT et leur volonté de le préserver et le faire évoluer dans le contexte des universités auxquelles ils sont rattachés.
L’assemblée des directeurs reconnait les avancées obtenues par les dernières négociations (texte règlementaire et association à l’évolution du système d’allocation des moyens) et donne quitus au bureau de l’ADIUT pour son travail.
L’ADIUT sera particulièrement vigilante à la stricte application de la circulaire et à l’élaboration d’ici fin juin 2009 d’un système d’allocation des moyens qui prenne en compte les besoins de fonctionnement et de développement des IUT.
L’ADIUT engagera une réflexion sur l’évolution des formations technologiques et professionnelles universitaires, avec l’ensemble des acteurs concernés, dès son assemblée générale de mai à Lorient.
Le bureau de l’ADIUT veillera à associer à ses réflexions les représentants des personnels des IUT.