Gazette Avril 2009

Marie Antoinette versus Sissi l’impératrice

En dix ans à peine, celle qui était encore surnommée avec mépris « l’Autrichienne » et mise à l’index dans l’inconscient collectif, s’est retrouvée propulsée au rang d’icône moderne, d’héroïne glamour dans la lignée des grandes figures féminines rebelles et incomprises de leur temps. Comme le rappelait Nathalie Crom dans un numéro spécial de Télérama consacré à Marie Antoinette, « cet excès irraisonné d’empathie apparaît comme la réponse outrée à l’aversion démesurée qu’elle provoqua longtemps ». Grâce à une habile campagne de communication, la reine la plus abhorrée des Français est devenue en un tournemain la Kate Moss de l’Ancien Régime ! Les nombreuses biographies qui lui ont été récemment consacrées et le film glam-décadent de Sofia Coppola préfèrent, plutôt que de s’interroger sur son rôle politique, la montrer dans toute sa singularité, en avance sur son temps, libérée, hédoniste, mécène, promotrice des petits métiers de la mode (plumassiers, couturiers, chapeliers, parfumeurs…), en créatrice de tendances. A se demander si la starification de Marie Antoinette – ce que les Allemands nomment Hochstilisierung – n’aurait pas réconcilié les Français avec l’Autriche !
Loin du cliché des valses viennoises, des Wiener Schnitzel, de l’Apfelstrudel et de la tyrolienne, Vienne est à l’image de Marie Antoinette : elle nous invite à repenser l’Autriche dans ce qu’elle a de dynamique, d’innovant. Le voyage des étudiants de TC à Vienne au mois de mars a été l’occasion de découvrir une ville somptueuse et remplie d’histoire mais aussi moderne, cosmopolite, au carrefour de l’Europe occidentale et des pays de l’Est. Dans le Café Leopold, haut lieu de la vie nocturne et de la scène électro viennoise, on entendait parler anglais, français ou russe, comme un écho à son rayonnement culturel des années 1900.
A la rentrée prochaine, un échange inédit avec la Fachhochschule (IUT) de Vienne permettra aux étudiants de GEA et de TC de passer le semestre 3 à Vienne, en suivant un cursus en allemand ou en anglais.
L’occasion de rappeler que l’Autriche ne se résume pas qu’à Sissi et que les non germanophones y ont aussi leur place. Marie Antoinette, si tu nous écoutes…

Guillaume Robin

Pour tout renseignement au sujet de l’échange avec Vienne : guillaume.robin@parisdescartes.fr