Guy Baudon

Interview

Certains le connaissent, tous l’ont vu à l’occasion traînant sa barbe et son délicieux sourire derrière une caméra, casque aux oreilles lors de manifestations du type Forum PME/PMI ...
J’avais envie de vous le faire connaître : cet homme est plein de ressources

 

Quelles sont tes activités à l’IUT ?

D’un côté, je suis chargé de cours au département Info-Com . Cela fait 25 ans que je suis à l’IUT. J’ai commencé en Carrières Sociales à faire de l’audio-visuel, du cinéma. L’idée était de faire des petits documents vidéo avec les étudiants pour les initier à la pratique de la vidéo, à la réflexion sur l’image. Utile dans la mesure où ces étudiants étaient amenés à travailler dans des municipalités, des associations. Puis dix ans après j’ai commencé à intervenir en Info com en Publicité et en Communication . En Pub, je leur fait faire des petits films de 2 à 4 mn qui prennent la forme de publicités . On est donc dans la pratique.
Aujourd’hui on a projeté les productions de cette année : il y en a quand même seize !

Ces films sont visibles ?

Ils sont vus par les étudiants en Pub ! Cela reste plutôt interne!

C’est volontaire ?

Non mais cette projection a lieu dans le cadre du cours. Je tiens juste à ce que cette projection soit faire devant tous les étudiants réunis.
En Communication, je les fais travailler sur l’entretien. Autour du cinéma puisque c’est ma spécialité. Chaque année je choisis un film sur lequel je fais travailler les étudiants . Je fais venir un des techniciens, créateurs pour un entretien sur le film auquel il a participé. J’ai ainsi fait venir un réalisateur de documentaires, un de fictions, une costumière, un script, une monteuse, un ingénieur du son, un bruiteur.
Cela donne lieu à un entretien qui dure deux heures qui a lieu dans une salle ici avec deux caméras. C’est moi qui fait le montage .Un montage qui est totalement diffusable. Ces films font entre 30 et 60 mn . J’ai appelé cela le son de cinéma.
J’en ai fait un d’ailleurs avec Youssef Ishaghpour sur un film japonais d’Ozou.

Si je comprends bien tu as une seconde face ?

Oui ! Depuis que s’est créé Polino, j’y ai été associé et suis depuis cette année co-responsable avec M Briot et F Mesatfa. Ma spécialité étant plutôt l’aspect technique et donc je suis le prof responsable qui couvre tout l’audio-visuel . J’assure la synergie entre des projets proposés par exemple par des enseignants et les techniciens. Moi dans ce cadre j’assure la réalisation, la mise en forme ... tout ce qui peut faire gagner du temps.

De quel moyens dispose-t-on ?

Les moyens ont les la ! Il y a eu un fort investissement l’année dernière. Il y a deux salles qui sont équipées pour une diffusion directe : par exemple, un professeur peut venir s’enregistrer ; les Powerpoint avec quoi il travaille sont filmés et cela peut partir directement sur la médiathèque et le soir même les étudiants peuvent regarder cela chez eux. Il y a aussi une troisième salle qui est spécialisée sur les tournages plateau avec 2 caméras (la V1-15)et il y a enfin un petit studio qui est équipé pour du son ( il y a une cabine son qui permet de produire un son très propre) et où se trouve aussi tout le matériel pour faire du montage.

Tu travaille sur quel logiciel pour le montage ?

Sur Final Cut qui a été conçu initialement pour faire concurrence à Adobe Première, lequel est sans doute un bon outil mais une véritable usine à gaz.
Final Cut a été conçu à la fois par des informaticiens mais aussi par des monteurs films. Ce qui fait qu’après avoiur fait du montage, je me suis trouvé tout de suite de plain pied dans Final Cut où j’ai retrouvé les mêmes mécanismes, la même logique que dans le montage film. Depuis dix ans que le produit existe il est utilisé ici grâce à Info Comm et Carrières Sociales qui ont investi dans des ordinateurs Apple et dans ce logiciel de montage.
On a donc une vraie cellule à l’IUT de production de film dans d’excellente condition puisqu’on a toute la chaine de la pruduction à la mise sur un site ou l’édition de DVD . Etant sur Apple on n’est donc pas lié au réseau

Mais en face de ces beaux outils, y a-t-il une demande de la part des enseignants ?

Oui, il y en a sur des événements un peu extraordinaire . Il y a trois ans par exemple on a filmé une série de conférences dans le cadre d’un colloque où avaient été convoqués des entreprises ayant accueilli des étudiants en stage. Soit en France soit à l’étranger. Tout a été filmé et est accessible sur la médiatèque soit par les titres soit par le nom des intervenants . Et D Gascon a tenu à ce que un DVD de cette journée soit envoyé à chaque participant et à tous les IUT.
Depuis, ce que j’essaie d’apporter c’est une dimension professionnelle : les films sont quand même faits pour être vus et nécessitent donc une certaine qualité.
Il y a eu aussi en Novembre dernier le Forum PME/PMI : de la même manière j’ai réalisé un montage de cette journée qui est désormais sur la médiathèque. Enfin il y eu la soirée avec Youssef Ishaghpour. Ce monsieur qui est un ponte en cinéma, qui était à l’IUT depuis des années me semblait mériter un hommage qui laisse des traces.
Sur un plan strictement pédagogique, il y a encore assez peu de demandes d’enseignants parce que les salles ne sont pas encore opérationnelles .
Mon idée est que, dès qu’elles le seont, et ce sera en avril, j’espère, à partir de mai, pour tous les profs qui le souhaiteraient, organiser une visite de ces salles, les faire fonctionner devant eux, leur montrer tout ce qu’on faire, comment ils peuvent les utiliser. Il faut que ces salles soient opérationnelles à partir de la rentrée prochaine.
C’est en leur montrant ce qu’on a fait et qu’on peut faire qu’on suscitera des projets chez les enseignants. M A Matioli en est un excellent exemple : depuis l’opération avec les entreprises, parce qu’on est allé jusqu’au bout avec elle, elle a sans cesse de nouveaux projets .
Polino est le lieu où devraient arriver les projets .
Il y a eu aussi des choses faites avec les étudiants. Ils savent qu’à Polino il y a du matériel de tournage et de montage. ainsi, à l’occasion de la journée Portes Ouvertes, des étudiants GEA ont décidé de faire un film à partir d’interviews d’anciens qu’ils avaient menés. On a travaillé avec eux leur scenario et leur montage.
Ce qui s’est passé au Café des Arts tout à l’heure (voir ci après) aurait pu tout à fait dans le petit amphi où il y a tout ce qu’il faut pour filmer et enregistrer et ce qui s’y est passé à midi aurait pu d’ores et déjà être sur la médiathèque.

Donc si je comprends bien ce qui est filmable c’est ou bien un cours ou bien un événement ?

Oui! Il y a eu une expérience avec Martin Briot. Il a travaillé avec un cadre de la Société Générale sur les produits dérivés. Cela s’est fait en quatre cours. J’ai tout enregistré et tout remonté.
L’intérêt est que cela peut servir d’une année sur l’autre. On a eu l’idée, cette année, de faire un supplément, dans le cadre de la crise.
Ce qui veut dire que pour les enseignants ces films peuvent être à la fois une mémoire et un outil pour les années suivantes.

Mais cela exige énormément de moyens, non ?

Oui ! Le matériel, je l’ai dit, on l’a ! Mais cela demande énormément de temps. Tant qu’il s’agit de filmer cela ne pose pas de problème, mais le montage demande beaucoup de temps. 8 à 10 jours de montage pour 1h30 de film !
Or cela n’est pas qu’une affaire de technique. Il faut quelqu’un qui conçoive le produit : il y a un gros travail de réalisation à mener.
L’université était partie pour faire du live. Cela dit on s’aperçoit que durant un cours les étudiants posent des questions; on entend mal et que surtout le rythme d’un cours sur deux heures se prête mal à un film. Il faut le resserrer, le rythmer pour l’image. Ca, c’est un vrai problème

Si je comprends bien, tu ne pourrais pas suivre une trop forte demande ?

Non effectivement ! Sur des gros projets, j’y passe mes vacances ! Il faudrait sans doute que des enseignants qui s’intéressent à la réalisation soient intégrés au projet

Appel à collaboration, donc ?

Oui et des deux côtés ! aussi de celui des étudiants ! Je m’aperçois que les étudiants continuent à faire des petits films les montent et les publient sur Dailymotion.
On pourrait par exemple parfaitement imaginer que dans le cadre de projets tutorés les enseignants leur demandent de réaliser de petits films et que ceux-ci soient montrés en public et sur la médiathèque, bien sûr.
Mais on pourrait monter aussi une Web TV au moins une Web radio. Diffuser en live des informations sur des écrans se situant dans les halls et couloirs des départements etc ....
Il y a plein de choses que l’on pourrait faire ...
A l’IUT il se passe bien de choses qu’on ne voit jamais et qui ne sont pas toujours bien relayées . Un enseignant qui fait intervenir quelqu’un d’extérieur ( M Briot par exemple qui avait fait venir le directeur de l’hôtel Dieu) : on pourrait imaginer de faire un film de cette intervention et de le diffuser.

L’autre partie de ta vie ?

Je suis réalisateur ! Je fais du cinéma documentaire ! (32) Je suis dans la pratique... Je viens d’ailleurs de finir un film dont la projection devrait avoir lieu en mai.

Tes films sont visibles où ?

Dans certaines médiathèques; ça a été diffusé sur France 5 ou Planète mais une fois diffusés, ces films disparaissent.
Celui qui va sortir, les TV n’en veulent pas parce qu’il fait 70mn or le formatage TV est de 52 mn . Je l’ai fait tout seul. Mais j’y tenais. Il porte sur le billard. Mais je vais l’envoyé dans les festivals et on verra bien ... car c’est là que se rencontrent les diffuseurs.
Le problème est que aujourd’hui si on parle beaucoup des documentaires en réalité on ne les voit plus en dehors des grands festivals. Au dernier festival du Réel on a vi plus de 150 films mais sur ceux-là il y en aura peut-être deux qu’on verra sur les chaînes de TV ... à 2h du matin ! Et pourtant il y a de petit chefs-d’oeuvre.
J’ai fait trois film sur l’autisme ! Ceux-là sont accessible en DVD à la bibliothèque de l’IUT.
Le dernier qui s’appelle le Pari d’Angélique sera donné à la médiathèque d’ici 3 semaines. Je m’y engage. Et pourquoi pas une projection à l’IUT en mai ou juin.