Il y a 100 ans ....

Zurich / Strasbourg

 

Il y a dans les icones représentant le siège et le bombardement de Strasbourg en 1870 une image qui pourrait surprendre et qui est pourtant logique : la présence de délégués suisses, qui au péril de leurs vies, et sous la seule protection de leur drapeau blanc, intercédèrent auprès de l'assaillant pour qu'il laisse sortir de la ville les civils.

Ainsi, le 11 sepembre 1870 une délégation de parlementaires suisses, obtient de l’assiégeant prussien qu’il laisse passer femmes, enfants et vieillard retenus dans Strasbourg bombardée. Cette scène représente l'accueil à Strasbourg de la délégation par le maire de la ville nouvellement nommé, le républicain docteur Emile Kuss revêtu de son écharpe tricolore.

La tour de la porte nationale est encore fumante de l'incendie qui l'a détruite. Le courage admirable des Suisses venus sous les bombes sous la seule protection de leur drapeau neutre pour faire oeuvre de charité est donné ici en exemple. A rapprocher du rôle de la Suisse qui permit à l'armée de Bourbaki d'échapper à la captivité en se réfugiant sur son territoire, au prix d'abandonner toutes ses armes à la Confédération. L'échec de cette expédition amena Strasbourg à capituler une semaine plus tard.

E Kuss, élu dépté, se rendra à Bordeaux : il y décédera le 1 Mars à minuit, lorsqu'il apprend que ses collègues à l'Assemblée ont décidé d'abandonner l'Alsace et la Lorraine.

En réalité la présence des Suisses n'est que la suite logique d'une vieille alliance contractée entre Zurich et Strasbourg en 1576.

En 1576, lorsque cet accord d'assistance mutuelle avait été signé, les Zurichois avaient démontré leur capacité à apporter leur aide dans les plus brefs délais en effectuant par voie fluviale le trajet entre Zurich et Strasbourg en moins de temps qu'il n'en fallait à une marmite de bouille pour refroidir.

Depuis cet exploit, la marmite était conservée dans la partie muséale de la bibliothèque de la ville ; lors du bombardement et de l'incendie, ce pot fut gravement endommagé ; ses restes sont actuellement conservés au musée Historique.

 

 

 

 

 

Il y a, dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg, longeant la rue de Zurich, précisément, une fontaine qui commémore l'événement.