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Ah les c… !

Je ne les avais pas remarquées auparavant : elles sont pourtant ce qu'il reste d'une campagne d'affichage datant de fin novembre. Je me rapproche : elles émanent de la Manif pour tous qui s'était fait connaître lors du vote de la loi dite du mariage pour tous. On se souvient de l'inénarrable Frigide Barjot que F Morel avait si joliment croquée dans son billet, moins des autres, tout juste que ce collectif d'associations qui se voulait apolitique et aconfessionnel se révèla rapidement pour ce qu'il n'avait jamais cessé d'être catho mais catho tradi - très - de droite -très - pour ne pas dire de droite extrême.

Mea culpa ! L'affiche me gêne un peu - faut-il l'avouer ? - je m'étais moi-même agacé en son temps devant cet usage de genre pour l'anglicisme qu'il supposait surtout sous cette forme genrée plutôt laide … avant de me raviser : après tout si l'on voulait signifier par là que notre identité ne se réduisait pas à notre sexe et que, dans ce sens, genre était concept plus complexe en tout cas plus complet … soit ! Même si études genrées et autre invisibilisation sentent par trop l'importation de concepts sans toujours de précaution scientifique acceptable. Mais quoi ? me retrouver dans le même camp que ces gens-là … Mea maxima culpa !

Vaut-il d'ailleurs la peine de se battre pour des mots ? Je le maintiens à propos de l'écriture inclusive et autres gracieusetés de ce genre : quand il ne restera plus, en terme d'inégalité hommes/femmes que quelques règles de grammaire à changer et quelques termes à remplacer c'est qu'on aura fait le plus gros, non ? Si l'on pouvait s'éviter, de temps à autre, ces affèteries anglomaniaques ce serait évidemment mieux. Ne demandons pas l'impossible.

Cette affiche identité sexuelle vs de genre est idiote pour trois raisons :

Sans doute vaudrait-il mieux en rire. Et je le ferais volontiers si je ne réalisais qu'en ces temps agités, mensonges, intolérance, exclusion, rejet de l'autre et autres parti-pris qui, il y a peu encore, n'eussent agité que quelque inquisiteur d'arrière-boutique et nostalgiques d'absolutismes sulfureux, trouvent aujourd'hui oreilles complaisante et affairements suspects jusque dans les courants réputés jusqu'alors républicains.

Il serait temps qu'on se réveille et, notamment à gauche, qu'on cesse de laisser le champ libre à ces assassins de l'espérance.