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Désillusions

Soulagement, c'est bien ce que ressentent certains à l'annonce de la défaite de Trump … bien avant la joie ressentie devant la victoire de son adversaire J Biden. Rien d'étonnant à ceci me dira-t-on : le personnage étant à ce point atypique, détestable, dangereux.

A quoi servirait que je rajoute mon petit grain de sel aux commentaires qui se déversent sur les médias et les réseaux ? A peu si je me contentais d'abonder en leurs sens …

Je m'interroge seulement sur cette retenue, qui m'agace moi-même, cette disposition à contrefaire le sage qui ne se ferait plus d'illusions sur rien, n'espérerait plus rien ; verrait le fond des choses quand les autres se contenteraient de la surface.

Il ne s'agit pas de ceci même si les ans s'accumulant, le risque est de plus en plus grand de ce regard, revenu de tout …

Je n'en sais pas plus que les autres ; je sais ou j'observe seulement ceci :

ILS n'étaient pas si nombreux, du temps de la Troisième. A peine les entendions-nous venir. Ils appartenaient à l'espèce rassurante des présidents du Sénat, des ministres des Travaux Publics, de la Marine ou du Commerce : l'espèce des serviteurs modestes qui ne se signalent pas par des gestes illustres, mais non plus par des désastres. Comme la tortue, ils s'étaient mis en route très tôt, d'un train si lent qu'on ne les voyait pas avancer, jusqu'au jour où leur effacement même les désigrnait tout à coup : ils étaient arrivés. « Je vote pour le plus bête », la boutade fameuse de Clemenceau n'est cruelle qu'en apparence. Elle ·signifiait : « Je vote pour le plus inoffensif. » Mauriac, Bloc-Notes, Novembre 1953 ou en vidéo

"Le drame de Giscard, c'est qu'il ne sait pas que l'histoire est tragique. Il donne l'impression qu'à ses yeux tous les problèmes peuvent être résolus par raisonnement, discussion.."

 

 

Alors se réjouir de la mise à l'écart de la vulgarité insane, oui, évidemment.

En espérer des lendemains qui chantent ? J'ai du mal !