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Acteur …

Quel portrait faire de lui qui vient de disparaître ?

La presse pour l'honorer choisit évidemment des angles et des photos bien différentes

 

Je ne détste pas laisser se télescoper ces deux souvenirs. Aux deux extrêmes de sa longue carrière. Celui du transgresseur patenté, du prince de la démesure mais, d'une certaine manière, symbole de l'impuissance du désir en cette légendaire interprétation de Bluwal en 1965, et, de l'autre côté, celle de ce pape incapable d'entrer dans le rôle qu'on vient de lui confier dans Habemus Papam de Nanni Moretti en 2011.

J'ai, je l'avoue, moins aimé les films de Sautet qui sentaient un peu trop pour moi les troubles inutiles de la bourgeoisie mais sa présence à côté de R Schneider avait néanmoins quelque chose de rafraîchissant.

La biographie dit des choses et d'autres la commenteront. Je veux seulement retenir un artiste complet qui brilla tant au théâtre qu'au cinéma et fut un artiste complet

De Bunuel à la Grande Bouffe, il aura su surprendre ; il était capable de grands cris - comme dans Habemus Papam et de grandes colères. Discret à sa façon ; engagé sans en faire jamais tapage, il aura marqué toute la seconde moitié du XXe.

Je cherchais à comprendre certains de ces portraits d'acteurs ; il m'est arrivé d'en évoquer certains … De lui, on savait peu, qui se confiait rarement. Il savait disparaître derrière ses rôles tout en les habitant pleinement.

C'est cela que j'aime. Qui est si difficile.