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Bouffonnerie, cuistrerie, ou malhonnêteté ?

Il fallait l'entendre hier soir pérorer debout en agitant les mains comme pour mieux ponctuer ses certitudes.

Que ce gamin capricieux autant que prétentieux, assis sur trône trop élevé pour lui, s'essayât à reprendre la main à l'occasion des vœux, après tout pourquoi pas ! c'est la loi du genre. C'est déjà assez que les vœux, de promesse faite à Dieu, se transformassent lentement en supplication, souhait ou désir ; il fallait encore qu'ils devinssent incantation. Comme souvent, on prend acte de la réalité que l'on s'abstient pourtant de nommer directement - une colère qui vient de loin y pourvut - on sermonne un peu - ah ces violences et destructions inacceptables ! - et on vous fait le coup - subliminal ce coup-ci - du Je vous ai compris baptismal !

nous ne sommes pas résignés, notre pays veut bâtir un avenir meilleur reposant sur notre capacité à inventer de nouvelles manières de faire et d’être ensemble.

Cet usage incroyable du nous qui à la fois dit qu'il nous a entendus mais qu'il ne changera rien à son action parce que lui sait mieux que nous ce qu'en définitive nous voulons a quelque chose d'à la fois autiste et de magnifiquement cuistre.

Nous voulons en finir avec le sentiment d’impuissance, à tous les niveaux. C’est une tâche d’une ampleur inédite mais elle est à notre portée. Je nous en sais capables. Et c’est là que réside cet espoir pour 2019. J’ai grandi en province et je connais ces terres qui ont été bousculées durant ces dernières décennies et qui parfois doutent. Et je sais que notre avenir ne se fera pas autrement que par une unité retrouvée et un effort de chacun.

Ce nous, alors qu'il fait l'objet de toutes les animosités ; ce nous, alors que c'est sa politique qui heurte a quelque chose d'olympien. Ce nous sonne la fin de la partie : dans un grand élan de mansuétude, son Altesse aura laissé le peuple s'exprimer. Evidemment il le fit avec excès, violence et débordements. Passons désormais aux choses sérieuses. Lui, qui nous représente, lui qui est comme nous, un bon petit gars de province, va nous expliquer ce que nous ressentons.

Mais ce n'était ici, en fin de compte, qu'afféteries politiques usuelles à quoi le rituel des vœux à un moment où le quidam de base s'attarde à préparer les ultimes agapes de l'année. Une gestuelle volontaire balançant les bras alternativement à gauche et à droite, il ne faisait que dire ceci seul qu'il pouvait dire.

Mais c'est mal connaître le côté prêchi prêcha de Macron, à maintes reprises repéré.

 

Voici que l'animal nous promet la fin du capitalisme libéral : la Pythie va nous délivrer son oracle :

 

Vous le voyez, nous sommes en train de vivre plusieurs bouleversements inédits : le capitalisme ultralibéral et financier trop souvent guidé par le court terme et l’avidité de quelques-uns, va vers sa fin ; notre malaise dans la civilisation occidentale et la crise de notre rêve européen sont là.
Alors faut-il s’en désespérer ? Je ne le crois pas. C’est un défi immense et tout cela est évidemment lié avec le malaise que vit notre pays mais précisément, nous avons une place, un rôle à jouer, une vision à proposer. C’est la ligne que je trace depuis le premier jour de mon mandat et que j’entends poursuivre.

 

On a ici résumées toutes les vieilles recettes élimées de la communication de tréteaux : ces petites incises phatiques tout justes là pour nous chercher - on n'est pas dans l'explication mais la persuasion - et cet admirable Je qui vient sauver un nous en crise.

Mieux encore, pour les savants, les doctes, les snobs - eh après tout il y a bien aussi des parisiens - il faut bien un os à ronger aussi : un petit capitalisme ultralibéral et financier pour séduire la gauche - réminiscence immaîtrisée du la Finance voici mon ennemi 22 janvier 2012 au Bourget ? - et une référence à Freud avec le Malaise dans la civilisation.

J'avoue qu'annoncer la fin du capitalisme ultralibéral - quand on pratique la politique qui est la sienne - relève de la dernière provocation ; se présenter comme l'oracle annonçant les grands bouleversements à venir, de la plus savoureuse mise en boite !!

 

Reste la fin où j'avoue il me bluffe : Vérité, dignité, espoir.

Il y a là comme les ultimes remugles du Je suis le chemin, la vérité et la vie !

Eh Manu cela ne te suffisait pas d'être télévangéliste ! Faut que tu fasses Messie maintenant ?