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«Quand on est un démocrate de gauche, on ne manifeste pas contre un mouvement social»

Affirmation de Jean-Pierre Mignard pour expliquer qu'il ne défilera pas avec les foulards rouges. Ah bien ! C'est déjà bien de ne pas jeter de l'huile sur le feu - parce que c'est quand même de ceci dont il s'agit. Ces gens-là ne défilent pas pour protester contre les revendications des autres ; voire en avancer de nouvelles mais seulement pour protester contre violences et dégradations et défendre un Etat de droit selon eux menacé.

Heureuse nouvelle ! Celui qui fut un proche de Hollande avant de passer avec armes et bagages du côté de chez Macron n'a pas oublié d'où il venait et refuse de hurler avec les loups.

« Mon souci, c’est l’avenir de la gauche et sa place dans une grande majorité plurielle. Nous ne sommes qu’au début de la recomposition politique. La majorité a besoin de la gauche. Et surtout d’une gauche qui parle. »

Ah enfin ! un de la majorité cessant de proclamer absurdement que la gauche serait morte en tout cas dépassée ! Oui la recomposition du paysage politique est loin d'être achevée : nous n'en sommes vraisemblablement qu'au début - l'actualité donnant même l'impression que nous ne sommes pas sortis encore de la décomposition. Et il ne faut pas oublier qu'elle concerne autant la gauche que la droite. Pour que quelque chose soit possible il faudrait d'abord que les hypothèques les plus lourdes soient levées qui concerne autant le rapport à l'extrême droite que la question climatique et de la transition énergétique. Il faudrait aussi que le pouvoir en place sorte de la démesure hypocondriaque où il patauge depuis bientôt deux ans et n'oublie pas qu'il est assis là presque par accident. Enfin il faudrait rappeler que de tels mouvements sociaux, spontanés autant qu'il se peut être, échappant aux syndicats mais aussi aux partis politiques ne peuvent s'expliquer que par la défaillance organisée des structures intermédiaires et par le cynisme des partis qui, d'alterner au pouvoir depuis 30 ans ont fini par croire que la chose était automatique et simple. Ne peut s'expliquer surtout que par la trahison des instances publiques qui ne finirent de faire passer des régressions sociales pour des réformes avec qui plus est un discours culpabilisant et méprisant totalement insupportable.

Le PS me semble en coma dépassé et aura du mal à s'en remettre - ce qui est incroyable quand on songe aux dernières années qui auraient pu être de belles opportunités. Sans doute est ce cela qu'il paie aujourd'hui - de ne pas les avoir saisies et s'être endormi. La gauche se cherche mais d'abord devrait assurément repenser ses fondamentaux. Elle a tellement flirté avec le libéralisme qu'elle ne sait plus très bien où est l'ennemi ! Or il est bien toujours le même - et toujours à droite ; et même de plus en plus en droite.

La gauche ne doit pas oublier qu'elle fut toujours désunie et au pouvoir seulement dans les rares périodes où elle fut unie, au moins apparemment. Elle a tout à refaire et ce peut aller vite si elle sait ne pas passer à côté des problèmes urgents de la planète et leur proposer des réponses humaines et pas seulement comptables.

Mais M Mignard, quand on est un démocrate de gauche, on réunit autour de soi des gens capables de penser et on se met au travail.

Le voulez vous vraiment !

On cesse de donner des leçons du haut de ses certitudes et on se retrousse les manches ! parce que l'état de la gauche vous et vos affidés en portez aussi la responsabilité de croire qu'elle allait sans encombre pouvoir comme vous s’embourgeoiser !

Alors la gauche ça sent le peuple et le peuple ça ne sent pas toujours bon !

Le voulez-vous toujours ? ou n'était-ce qu'une posture pour protestation dominicale dans un quotidien parisien ?

Regardez seulement l'actualité telle qu'elle apparaît sur la première page du Monde de ce soir. Des mouvements populaires, il y en a ! ils sont même plus puissants quand il s'agit de préserver la planète !

Alors ?