Bloc-Notes 2018
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Décidément, ignoble indignité …

Ce n'est pas la première fois que je pointe le quidam ni la première fois surtout qu'il se fait remarquer en enflammant les tréteaux médiatiques. Après tout sait-il faire autre chose ?

Ce coup-ci une sombre et inepte affaire de prénom : celui de son interlocutrice - Hapsatou - n'ayant pas l'heur de trouver grâce française à ses oreilles fragiles et suspicieuses. La dame n'ayant pas apprécié - et pour cause - l'altercation, se mit en peine de la diffuser alors que les producteurs avaient pris soin de la supprimer avant diffusion sur les antennes/

Je n'aurais pas relevé cette somptueuse preuve de la bassesse de l'animal si la mort de l'écrivain-cinéaste Marceline Loridan-Ivens n' était venu s'y télescoper.

Tout ce que représentait cette femme qui, du monde, avait vu et enduré le visage le plus hideux mais n'en perdit ni le goût de vivre, ni la rage de témoigner ni la force surtout d'en assumer le destin venait ici échouer devant cette bave haineuse de bonimenteur hoqueteux.

Nul n'est besoin, utile ou même souhaitable de débattre ou discuter - rien ici ne le mérite ni justifie. Mais au-delà des remugles blessantes des années trente qui vous feraient presque croire en un débat entre Céline, Rebatet et quelque Doriot malencontreusement ressuscités, on peut vraiment s'interroger sur la moralité de ces médias, de ces producteurs surtout, à l'affût de tout invité susceptible de faire le buzz ; l'audience. A tout prix ! A n'importe quel prix !

Nous savions depuis longtemps que ce type d'émissions, bavardes, spontanément racoleuses, vite vulgaires n'avait d'autre intérêt que d'être support de publicités rémunératrices et qu'elles ne pouvaient que proliférer avec la multiplication des chaînes de TV. Qu'elles descendissent si bas, et offrissent ainsi, pour prix d'une notoriété fugace et d'une présence prolongée sur les écrans, un écho aux haines recuites et aux préjugés les plus dangereux et fossilisés du dernier siècle a de quoi désespérer de la dignité humaine. Est-ce véritablement le moment de tendre le micro à ces oiseaux de sinistre augure lors même que les temps se crispent autour de la menace climatique, de la crise des migrants et de cette rampante crise économique qui semble ne devoir jamais en finir.

Nous avons écrit à plusieurs reprises déjà - dont récemment - que les temps étaient au péril et que la démocratie invariablement souffrirait ; faut-il vraiment que ressentiment funeste y surajoute son macabre refrain ?

Ce triste sire se déclare polémiste - dans le mot il y a la guerre ; effectivement il la cherche systématiquement et ne voit dans l'autre qu'un aggresseur potentiel, dans l'interlocuteur qu'un contradicteur. Ce monsieur est assiégé, assailli systématiquement par tout … ce qui n'est pas lui. C'est à ceci que l'on reconnaît la mesquinerie mais aussi le fascisme.

Entre la lâcheté et la paresse intellectuelle des producteurs TV, et le petit esprit si étroit que nulle idée n'y parvient à respirer, nous voilà bien !

Fallait-il une preuve supplémentaire que la peste est de retour ? fallait-il cette hideuse provocation qu'elle atteigne même les anciennes victimes ?

Il y a heureusement des réponses qui consolent. Je trouve celle-ci- de F Morel - d'autant plus brillante que tout en implicite