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Elections

En Suède, cette fois et ce soupir furtif devant des résultats un petit peu moins pires que ceux anticipés.

Nous voici presque soulagés de voir droite et social-démocratie au coude-à-coude et n'avoir pas été balayées par l'extrême-droite. Après la Hongrie, la Pologne, l'Italie et l'Autriche … après la France qui a quand même offert une seconde place à un Le Pen pour la seconde fois en quinze ans !

Sans même parler des troubles à Chemnitz qui révèlent une extrême-droite allemande relevant la tête pour qui le suprémacisme blanc est une évidence, et le recours à la violence une nécessité. Tout ceci face au désarroi et à l'impuissance de la classe politique. Le prix à payer de la grande coalition est exorbitant.

Qu'on ne tombe pas dans le piège d'une dénonciation de l'Allemagne : nous serions bien mal placés pour le faire mais il est vrai que ce sont là slogans et images que l'on eût aimé ne pas entendre, voir et enregistrer là, de ce côté du Rhin.

Et après ? A qui le tour ?

On sent bien l'Europe craqueler de toute part sous les coups de buttoir de la crise des migrants, de la crise économique et financière ; être incapable de porter une réponse ; non pas même une réponse qui fasse rêver ; seulement une réponse, même triviale, même sordide ; même sans âme. Les uns après les autres évoquent de la quitter - ce qui eût été impensable il y a vingt ans.

Désormais … même la Suède ! Il faut avoir mon âge, ou de la culture historique, pour savoir que la Suède avait été le laboratoire de la social-démocratie dans les années 60 et 70 où il suffisait d'évoquer le nom d'Olof Palme pour évoquer à la fois un modèle, une référence et l'assurance même de la stabilité. Que ce pays qui ne connut pratiquement que des gouvernements sociaux-démocrates depuis 50 ans se voit désormais menacé d'une vague brune, quand même elle serait provisoirement endiguée, est proprement inimaginable et dit beaucoup sur l'état de notre monde.

C'en est affligeant ! désespérant.

Cela fait des années qu'avec d'autres je redoute qu'une fois les périls environnementaux patents venant se surajouter à l'ordinaire cyclique des crises économiques et sociales, il sera nécessaire de prendre des mesures urgentes, radicales qui se prêteront mal aux hésitations, débats et reculades inévitables de la vie démocratique, la tentation soit alors forte de régimes autoritaires - pour ne pas dire tyranniques.

Ceci a commencé !

L'égoïsme qui pousse à fermer les frontières, des remises en questions de l’État de droit, à savoir d'abord, l’empiétement sur la séparation des pouvoirs ; des régimes où l'exécutif tend spontanément à occuper toute la place quitte à réduire le législatif à un décorum désuet ( la Ve) quand il ne s'agit pas sous un euphémisme de couverture - illibéral- de régimes pré-fascistes.

Et cette Europe qui mime des mesures au bout de quoi de toute manière elle n'ira pas. On peut sans grand risque que l'activation de l'article 7 votée par le Parlement Européen se perdra bien vite dans les méandres de la procédures d'autant, qu'en embuscade, pour soutenir la Hongrie, demeure la Pologne à qui se joindront sans doute l'Autriche, l'Italie et …

Je sais que l'Histoire ne se répète jamais ; tout au plus bégaie-y-elle parfois. Néanmoins l'inconscience des uns, la forfanterie des autres, l'aveuglement de tous confinent à une impuissance qui n'est pas sans ressembler à celle d'un N Chamberlain en 34. Daladier eut beau s'écrier les cons, il n'en signa pas moins les accords de Munich. On procrastina outrageusement tant qu'il fut temps encore d'écraser la bête immonde ; on ne fit rien. Le monde le paya très cher.

Il est temps encore ! Mais l'Europe se délite. Le prix demain sera insoutenable.

Qu'en Europe un Macron soit presque devenu le moins pire en dit long sur le délabrement de nos institutions, sur l'épuisement de nos rêves.

Fichtre !