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Jeudi 28 Septembre 2017

Un jour de septembre, presque encore de rentrée, dans une de ces salles sous amphis, trop petite mais donc trop chaude pour tant de monde rassemblé. Il s'agissait d'une de ces petites cérémonies, bien officielles, où l'institution rend hommage à celui qui part.

Sauf que !

Celui qui partait ainsi, ne le faisait pas, perclus de rhumatismes, pour une chiche retraite plus ou moins méritée ; ne terminait pas une décennie de direction ; s'en allait simplement, appelé à d'autres fonctions - qu'il avait souhaitées certes mais qui l'arrachèrent à l'IUT sans préavis, sans délai, sans deuil !

Chacun y alla de son petit discours, comme il est d'usage mais d'émotions aussi écrasées furtivement au coin de l'œil, comme il l'est moins ; et même l'hôte du jour. Mais l'écrire ainsi ne brosse qu'une toute petite partie de la chose. L'habitude - en réalité le souci de ne pas en rester aux nécessaires mais un peu trop convenus discours - voulut que j'y allasse moi-même de mon irréductible babil. Je l'ai fait pour d'autres déjà mais l'exercice fut un peu plus difficile pour moi cette fois-ci : faire un peu sourire, être légèrement taquin, laisser transpirer, mais sans trop la dévoiler, l'affection amicale et tout ceci en trois malheureuses minutes qu'on m'accorda …

L'écho me laisse à espérer que je n'y échouai pas totalement.

Voici ici le texte et, pire encore, une vidéo …

 

C'est que, justement, en deçà des circonlocutions élogieuses d'usage, une affection, une bien réelle tendresse que l'on débusque à la dérobée dans les regards, les sourires émus, ces têtes discrètement penchées … autant d'émotion peu en usage en ces lieux universitaires, en ces rituels officiels. ( quelques photos ici)

Ce ne m'a pas réellement surpris mais vraiment fait plaisir

Cela tient bien sûr à l'acteur principal dont charme et charisme sont irréfragables ; qui en joue parfois - oh rien qu'un peu - mais avec indéniable sincérité. Quand on sait, au delà de ses relations personnelles, susciter un tel attachement, ce ne saurait être ni anodin ni accidentel. Par talent naturel ou simplement souci de l'autre, cet homme, qui aime le pouvoir et l'exercer ; qui ne déteste pas la lumière même si parfois il revendique l'ombre, reste tout d'émotion et d'humanité pétri ; ne l'oublie jamais qui sut mettre rondeurs utiles même aux décisions les plus roides. Un homme qui sait faire cela et susciter tant d'attachements ne saurait être mauvais. Mais, qu'on me pardonne de le rappeler, jamais il ne fut technicien ou gestionnaire : musique et lettres, quand même, contribuent à la hauteur et au recul qui en firent le poids.

Mais ceci tint au lieu aussi : décidément l'IUT n'a jamais été un lieu de travail quelconque ! A quoi ceci tint-il ? je ne sais ! aux talents des uns et des autres, sans doute ; aux pionniers des tout premiers temps qui surent inventer en donnant de leur temps, énergie et patience au delà parfois de toute mesure ; mais surent le transmettre à leurs successeurs ; à cet engagement que je trouve chez tous, enseignants ou non, à faire de cet espace un lieu où il fait bon travailler, bien sûr ; vivre. Je sais l'IUT être la plus jolie chose qui me soit arrivée professionnellement ; et n'être pas le seul à le savoir. Et à vouloir en perpétuer le miracle. Lui le sut ; je devine son successeur le désirer : plût au destin qu'il y parvienne demain.

Voudrions-nous décliner ici les attributs de la réussite que c'en serait scandaleusement aisé. Ils ne tiennent ni aux titres ni aux grades ; ni aux promotions ni aux quolifichets. A cet orbe de l'humain, à cette chaleur des regards.

Celui-là peut partir ! il n'a vraiment pas raté son coup ! mais où retrouvera-t-il demain si accueillante pléiade ?