Bloc-Notes 2017
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Clichés sexistes
(à propos d'un article du Monde)

Que n'a-t-il été dit ou écrit sur Brigitte Macron et, plus généralement, sur le couple Macron ! Il est toujours piégeux, lorsqu'on est un homme, d'écrire sur un tel sujet, risquant toujours de voir son propos invalidé pour cette seule raison - mais après tout n'est-ce pas le cas pour tout débat concernant quelque ostracisme ou ségrégation que ce soit ?

Je vois dans tout ceci des évidences et une once de mauvaise foi.

Evidences

Elles en disent long sur nos impensés - clichés ou préjugés :

Mauvaise foi

Est-ce l'effet d'une stratégie où l'on ferait la part du feu en donnant à montrer un peu pour préserver l'essentiel ? Toujours est-il que, dès le début de la campagne, en se prêtant à des confidences, en livrant des vidéos personnelles - de leur mariage notammant - le couple Macron aura joué le jeu de la presse people et, dès lors, prêté le flanc à ce type de dérives loin d'être étonnantes dans une presse où dignité, sobriété et intelligence sont très anecdotiquement des préoccupations premières.

Je souhaite qu’un cadre soit défini. Elle a son mot à dire, je crois, sur les droits des femmes pleins et entiers. Je veux sortir d’une hypocrisie française : lorsqu’on est élu président de la République, on vit avec quelqu’un. (…) On donne sa vie publique et sa vie privée (…) et donc il faut que la personne qui vit avec vous ait un rôle. (…) Elle aura un rôle public. Nous en définirons le cadre si je suis élu, dans les premières semaines.
Macron, Avril, TF1

La République en ne fixant aucun statut pour le conjoint de l'élu a sans doute fixé une règle de bon sens démocratique que sans doute les mœurs ont rendue impratiquable. Déclarer vouloir en définir le cadre, expose inévitablement Macron mais pas plus que de faire monter son épouse sur les estrades, en particulier au soir du Ie tour.

Certes, Macron ne se plaint pas et semble assumer les troubles ragots ; mais on le fait pour lui.

Je suis peut-être naïf mais je préférerais que les choses de l'amour, de la conjugalité, tout comme celles de la religion d'ailleurs, restassent dans la sphère de la vie privée mais je connais juste assez l'histoire pour savoir que chaque fois que le pouvoir se pique de légiférer dans ces domaines-là, il écorne, griffe et affaiblit nos libertés. La laïcité a aussi ce sens là ! Assez aussi pour mesurer les dégâts d'une hyper-personnalisation du pouvoir !

Il faudra sans doute revenir sur la question : je ne peux pas oublier la remarque de Levi-Strauss soulignant qu'une société se reconnaissait à la circulation des savoirs, des biens et des femmes. Incontestablement la place faite ou déniée aux femmes, la considération qu'on leur accorde ou dénie, sont des symptômes forts. L'histoire en tout cas montre qu'à chaque grande régression, qu'avec chaque pouvoir réactionnaire ou totalitaire, ce sont les femmes qui trinquent d'abord.

 


1) Il n'est pour le comprendre qu'à entendre la sortie délirante de JMLP suite à l'hommage au policier tué sur les Champs Elysées - une de ces sorties dont il a le secret chaque fois qu'il sent que le pouvoir s'approche de trop près !