SERMON CCCXXXII
Précédente Accueil Remonter Suivante

 Abbaye Saint Benoît de Port-Valais
rte de l'église 38 - CH-1897 Le Bouveret (VS)

Accueil
Remonter
SERMON CLXXXIV
SERMON CLXXXV
SERMON CLXXXVI
SERMON CLXXXVII
SERMON CLXXXVIII
SERMON CLXXXIX
SERMON CXC
SERMON CXCI
SERMON CXCII
SERMON CXCIII
SERMON CXCIV
SERMON CXCV
SERMON CXCVI
SERMON CXCVII
SERMON CXCVIII
SERMON CXCIX
SERMON CC
CHAPITRE CCI
SERMON CII
SERMON CCIII
SERMON CCIV
SERMON CCV
SERMON CCVI
SERMON CCVII
SERMON CCVIII
SERMON CCIX
SERMON CCX
SERMON CCXI
SERMON CCXII
SERMON CCXIII
SERMON CCXIV
SERMON CCXV
SERMON CCXVI
SERMON CCXVII
SERMON CCXVIII
SERMON CCXIX
SERMON CCXX
SERMON CCXXI
SERMON CCXXII
SERMON CCXXIII
SERMON CCXXIV
SERMON CCXXV
SERMON CCXXVI
SERMON CCXXVII
SERMON CCXXVIII
SERMON CCXXIX
SERMON CCXXX
SERMON CCXXXI
SERMON CCXXXII
SERMON CCXXXIII
SERMON CCXXXIV
SERMON CCXXXV
SERMON CCXXXVI
SERMON CCXXXVII
SERMON CCXXXVIII
SERMON CCXXXIX
SERMON CCXL
SERMON CCXLI
SERMON CCXLII
SERMON CCXLIII
SERMON CCXLIV
SERMON CCXLV
SERMON CCXLVI
SERMON CCXLVII
SERMON CCXLVIII
SERMON CCXLIX
SERMON CCL
SERMON CCLI
SERMON CCLII
SERMON CCLIII
SERMON CCLIV
SERMON CCLV
SERMON CCLVI
SERMON CCLVII
SERMON CCLVIII
SERMON CCLIX
SERMON CCLX
SERMON CCLXI
SERMON CCLXII
SERMON CCLXIII
SERMON CCLXIV
SERMON CCLXV
SERMON CCLXVI
SERMON CCLXVII
SERMON CCLXVIII
SERMON CCLXIX
SERMON CCLXX
SERMON CCLXXI
SERMON CCLXXII
SERMON CCLXXIII
SERMON CCLXXIV
SERMON CCLXXV
SERMON CCLXXVI
SERMON CCLXXVII
SERMON CCLXXVIII
SERMON CCLXXIX
SERMON CCLXXX
SERMON CCLXXXI
SERMON CCLXXXII
SERMON CCLXXXIII
SERMON CCLXXXIV
SERMON CCLXXXV
SERMON CCLXXXVI
SERMON CCLXXXVII
SERMON CCLXXXVIII
SERMON CCLXXXIX
SERMON CCXC
SERMON CCXCI
SERMON CCXCII
SERMON CCXCIII
SERMON CCXCIV
SERMON CCXCV
SERMON CCXCVI
SERMON CCXCVII
SERMON CCXCVIII
SERMON CCXCIX
SERMON CCC
SERMON CCCI
SERMON CCCII
SERMON CCCIII
SERMON CCCIV
SERMON CCCV
SERMON CCCVI
SERMON CCCVII
SERMON CCCVIII
SERMON CCCIX
SERMON CCCX
SERMON CCCXI
SERMON CCCXII
SERMON CCCXIII
SERMON CCCXIV
SERMON CCCXV
SERMON CCCXVI
SERMON CCCXVII
SERMON CCCXVIII
SERMON CCCXIX
SERMON CCCXX
SERMON CCCXXI
SERMON CCCXXII
SERMON CCCXXIII
SERMON CCCXXIV
SERMON CCCXXV
SERMON CCCXXVI
SERMON CCCXXVII
SERMON CCCXXVIII
SERMON CCCXXIX
SERMON CCCXXX
SERMON CCCXXXI
SERMON CCCXXXII
SERMON CCCXXXIII
SERMON CCCXXXIV
SERMON CCCXXXV
SERMON CCCXXXVI
SERMON CCCXXXVII
SERMON CCCXXXVIII
SERMON CCCXXXIX
SERMON CCCXL

SERMON CCCXXXII. POUR UNE FÊTE DE MARTYRS. VII. L'A CHARITÉ CHRÉTIENNE.

570

 

ANALYSE. — Les martyrs sont les amis de Dieu pour avoir accompli le précepte de la. charité chrétienne dans toute sa perfection, en mourant par charité. Demandons à Dieu cette charité ; elle sera pour nous un titre qui nous fera recevoir dans la cité sainte, d'où sont bannis les impudiques.

 

1. Quand nous honorons les martyrs, nous honorons en eux les amis du Christ. Vous voulez savoir comment ils sont devenus les amis du Christ ? Le Christ nous l'enseigne lui-même lorsqu'il dit : « Voici mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres ». Ne s'aiment-ils pas les uns les autres, ceux- qui se réunissent, soit pour contempler des histrions, soit pour s'enivrer dans les tavernes, soit pour former une association coupable? Aussi, après ces mots : « Voici mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres », le Christ a dû faire connaître la nature spéciale de cet amour. C'est ce qu'il a fait; écoutez-le. Après donc ces paroles : « Voici mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres », il ajoute aussitôt : « Comme je vous ai aimés » ; oui, aimez-vous les uns les autres, en vue du royaume de Dieu, en vue de l'éternelle vie; aimez-moi tous ensemble. Ce serait aimer ensemble que d'aimer ensemble un histrion ; ensemble aimez davantage Celui qui ne saurait vous déplaire en rien, votre Sauveur.

2. Ce n'est pas tout; le Seigneur a poussé plus loin ses enseignements. Supposant donc que nous lui demandons comment il nous a aimés pour apprendre par là comment à notre tour nous devons aimer : « Il n'y a pas de plus grand amour, dit-il , que de donner sa vie pour ses amis (1) ». Aimez-vous donc les uns les autres jusqu'à être prêts à donner chacun votre vie pour autrui. C'est effectivement ce qu'ont fait les martyrs, conformément à ces paroles de saint Jean l'évangéliste

 

1. Jean, XV, 12, 13.

 

dans son épître : « De même que pour nous le Christ a donné sa vie, ainsi nous devons donner la nôtre pour nos frères (1)».

Vous vous approchez d'une grande table; vous savez, fidèles, quelle est cette table. Eh bien ! rappelez-vous ces mots de l'Ecriture : «En  t'approchant de la table d'un prince, sache que tu dois te disposer à rendre ce que tu reçois (2)». Quel est ce prince qui t'invite à sa table? C'est Celui qui se donne à toi lui-même et non des aliments préparés avec art; c'est le Christ qui t'invite à t'asseoir à sa table, à te nourrir de lui. Approche et rassasie-toi. Sois pauvre et tu seras rassasié. « Les pauvres mangeront et se rassasieront (3)». — « Sache que tu dois te préparer à rendre ce que tu reçois ». Pour comprendre ces mots, écoute l'explication de saint Jean. Peut-être ignorais-tu ce que signifie : « En approchant de la table d'un prince, tu dois te disposer à rendre ce que tu reçois »; écoute le commentateur : « Si le Christ a donné pour nous sa vie, nous devons nous préparer » à en faire autant. A en faire autant? qu'est-ce à dire? « à donner notre vie pour nos frères ».

3. Mais tu étais, pauvre quand tu t'es mis à table : comment te disposer à traiter à ton tour? A Celui-là même qui t'a invité, demande de quoi le recevoir. S'il ne te donne, tu ne le pourras. Mais tu as déjà quelque peu de charité ? Ne te l'attribue pas : « Qu'as-tu, en effet, que tu n'aies reçu (4) ? » Tu as déjà quelque charité ? Demande à Dieu de l'augmenter, demande-lui de la perfectionner en toi, jusqu'à pouvoir prendre part à ce banquet qui n'a rien de préférable sur la terre. « Il n'y a

 

1. I Jean, III, 16. — 2. Prov. XXIII, 1, 2. — 3. Ps. XXI, 27. — 4. I Cor. IV, 7.

 

571

 

pas de charité plus grande que de donner sa vie pour ses amis ». Tu es venu pauvre, tu retournes riche; ou plutôt tu ne retournes pas, tu restes riche en demeurant. C'est au Seigneur que les martyrs sont redevables d'avoir souffert pour lui, croyez-moi, c'est à lui qu'ils en sont redevables; le Père de famille leur a donné moyen de le recevoir. Puisqu'il est également notre Père, demandons-lui aussi. Ne méritons-nous pas d'être exaucés ? demandons par l'entremise de ses amis, de ceux qui lui doivent d'avoir pu le traiter.. Ah ! qu'ils le prient de nous donner aussi. Il n'y a, en effet, que le ciel qui, puisse nous accorder plus que nous n'avons. Ecoute ce que dit Jean le précurseur : « L'homme ne peut recevoir que ce qui lui est donné du ciel (1) ». Du ciel donc aussi nous tenons ce que nous avons, et pour avoir davantage, c'est du ciel encore que nous.devons recevoir.....

4. Telle est la cité qui descend du ciel, et pour y entrer voilà ce que nous devons être.. Vous venez de voir, en effet, quels sont ceux qu'on y admet, et quels sont ceux qu'on en exclut. Ah ! ne ressemblez pas à ceux qu'on vient de vous faire voir comme n'y devant pas entrer ; ne ressemblez pas surtout aux fornicateurs.

En désignant ceux qui n'y seront pas admis, l'Ecriture a nommé les homicides: vous n'avez pas eu peur ; elle a nommé les fornicateurs (2); je vous ai entendus vous frapper la poitrine, Oui, je vous ai entendus, je vous ai entendus, je vous ai vus ; ce que je n'ai pas vu sur vos couches, je l'ai compris au bruit que vous avez fait, , e l'ai vu dans vos cœurs, lorsque vous vous êtes frappé la poitrine. Ah ! bannissez-en le péché, car se frapper la poitrine sans se corriger, ce n'est que s'endurcir dans l'iniquité. O mes frères, mes enfants, soyez chastes, aimez la chasteté, embrassez la chasteté, .chérissez la pureté ; l'auteur même de toute pureté, Dieu la cherche dans son temple, et ce temple c'est vous ; de ce temple bannissez

 

1. Jean, III, 27. — 2. Gal. VI, 19-21.

 

tout ce qui est immonde. Contentez-vous de vos épouses, puisque vous voulez qu'elles se contentent de vous. Tu veux qu'elle ne fasse rien sans toi: ne fais rien sans elle. Il est vrai, tu es le maître, elle, la servante ; mais Dieu vous a formés tous deux. « Sara, dit l'Ecriture, obéissait à Abraham, qu'elle appelait son seigneur (1) ». Le fait est incontestable, l'évêque a souscrit à ce contrat ; vos épouses sont vos servantes, vous en êtes les maîtres. Mais s'agit-il de l'oeuvre conjugale ? « La femme n'a pas puissance sur son corps, c'est le mari ». Tu tressailles, tu te redresses, tu fais le fier. L'Apôtre à bien dit, ce Vase d'élection a dit merveilleusement : « La femme n'a pas puissance sur son corps, c'est le mari ». — Je suis donc le maître ? — Tu as applaudi, écoute ce qui suit, écoute ce dont tu ne veux pas et que je te prie de vouloir. Qu'est-ce ? Ecoute : « Le mari de même » ; le mari, le maître de tout à l'heure ; « le mari de même n'a pas puissance sur son corps, c'est la femme (2) ». Ecoute cela volontiers. C'est le vice qu'on. t'interdit, ce n'est pas l'autorité ; on t'interdit l'adultère, on n'élève pas ta femme au-dessus de toi.

Tu es le mari, vir, montre-le; car vir vient de vertu, ou vertu de vir. Tu as de la vertu ? Dompte en toi la volupté. « L'homme, dit encore l'Ecriture, est-le chef de la femme (3) ». Si tu es son chef, mène-la et qu'elle te suive; mais observe où tu la conduis. Tu es son chef, mène-la où elle peut te suivre, et garde-toi d'aller où tu ne veux pas qu'elle t'accompagne. Ne tombe point dans le précipice , marche dans la droite voie.

Voilà comment vous devez vous préparer à approcher de cette nouvelle épouse, de cette épouse embellie et ornée, pour charmer son mari, non pas de pierres précieuses, mais de vertus. Car si polir approcher d'elle vous êtes bons, saints et chastes, vous aussi vous serez des membres de cette épouse nouvelle , de cette heureuse et glorieuse Jérusalem du ciel.

 

1. I Pierre, III, 6. — 2. I Cor. VII, 4. — 3. I Cor. XI, 3.

 

 

Haut du document

 

 


Précédente Accueil Remonter Suivante