palimpsesteA propos de la systémique

Rupture épistémologique ?

Etymologie L'aporie de l'individu concepts méthode le système suivant

Retour à la question du concept

Nous sommes loin, tellement loin de la question initiale qui était quand même celle de l'usage droitier de la notion de système et des biais utilisés pour transfigurer une démarche épistémologique féconde en une pratique politique et sociale dangereuse voire mortifère.

Derechef, parce qu'il n'est pas inutile d'y insister, le politique s'est toujours emparé des avancées scientifiques pour légitimer ses choix : si la jeune IIIe République dut beaucoup au scientisme comtien de ses fondateurs ( Gambetta, Ferry, Clemenceau mais aussi à sa façon Jaurès ) ; si les droites extrêmes, via ce qu'on a appelé le darwinisme social pillèrent les acquis de la biologie naissante, dès les années 90 pour justifier à la fois l'enracinement et la race, il apparaît bien que les sciences sont souvent à la fois le moteur et l'otage des projets politiques. lire

Trouver à désintriquer tout ceci passe invariablement par un travail conceptuel qui permette de comprendre où se trouve la rupture systémique - et, peut-être aussi - où elle ne se trouve pas.

A bien y regarder on peut résumer la systémique à partir de quelques unes de ses conséquences

Dans ce qui est une véritable révolution

La systémique révèle ainsi

Une téléologie

S'il est vrai qu'Aristote dans la première véritable théorie de la cause que représente la théorie des quatre causes avait intégré, à côté de la cause formelle, matérielle et efficiente, la cause finale, il n'empêche que cette approche trop directement inspirée de la technique se prêtait mal à une approche causale de la physique à quoi il est délicat de prêter des intentions, sauf à les prêter à un dieu créateur ce qui n'entre pas dans les vues d'Aristote et de toute manière ne fait que déplacer le problème à un niveau supérieur. Ce n'est donc pas étonnant que dans sa volonté d'achever l'échelle encyclopédique et donc d'assurer la scientificité des différentes disciplines, A Comte fasse précisément de ce finalisme le propre de l'état théologique puis métaphysique qui ne sont à ses yeux que des étapes intermédiaires devant amener l'esprit humain à l'état positif. Le fait même de prêter au monde, conçu comme un être ou comme une abstraction, des volontés et donc des intentions est le signe même d'une scientificité non achevée en ce qu'elle ne ferait que répéter le fétichisme initial qui consiste à prêter au monde ces intentions que nous seuls possédons. Ce ne saurait en conséquence être un hasard que Compte répudie comme non scientifique tout ce qui ne rentre pas dans le cadre d'une approche causale. Expliquer un phénomène, c'est en trouver la ou les causes ; certainement pas les justifier par quelque but que ce soit.

Ne nous payons pas de mots : la notion de but est ainsi une quasi-hérésie scientifique 1 , puisqu’elle semble revenir à prêter des états mentaux (des intentions) à des systèmes pourtant composés d’éléments qui en sont dépourvus. Elle fait de plus intervenir le temps, de devenir, qui n’est pas définition pas observable.

Pourtant, un système ne peut être correctement décrit sans prendre en compte le fait que son comportement est orienté, ne serait-ce que vers sa propre survie. Dans une approche cybernétique, les systèmes seront décrits comme fondamentalement « conservateurs de quelque chose ». Ils ont d’ailleurs été conçus pour cela. D’une certaine manière, le but réside dans la volonté du concepteur du système en question (exemple : régulateur de température domestique, qui mobilise pour le décrire la notion de feed-back négatif, c'est-à-dire de régulation réductrice). En revanche, dans le cas des systèmes observables dans la nature, il devient plus délicat d’affirmer que le but qu’ils poursuivent est redevable de leur concepteur… Pourtant, les systèmes naturels semblent capables eux aussi d’adaptation, de se transformer, de sélectionner dans leur environnement certaines choses et d’en rejeter d’autres… à l’apparent service d’un but minimal : le maintien de leur identité.

On pourrait bien entendu en revenir à la notion bien connue de conatus chez Spinoza ( la tendance pour un être à persévérer dans son être ) mais ici encore ceci revient à prêter intention, désir, c'est-à-dire une psychologie à des choses - ce qui est évidemment absurde.

On retrouve la célèbre formule de Levi-Strauss issue de l'Anthropologie structurale :

Dire qu'une société fonctionne est un truisme : mais dire que tout dans une société fonctionne est un truisme. 2

Autrement dit, s'il est évident que tel ou tel élément d'un système peut avoir une fonction il est impossible d'expliquer tout par cette fonction et ceci pour deux raisons : d'une part, ceci reviendrait à expliquer ce qui est par ce qui n'est pas encore et d'autre part, surtout, reviendrait à supposer que le système ne comporterait aucun aléatoire, contradiction, aléas voire désordre, ce qui est évidemment contraire à ce qui est observable et équivaut ni plus ni moins qu'à restaurer l'argument téléologique de l'existence de Dieu qui ne peut expliquer la parfaite organisation et harmonie du monde que par la toute puissance de la volonté créatrice.

On peut sans doute sortir de l'aporie en avançant ceci : se refuser à expliquer un phénomène par les finalités ne signifie pas pour autant que celui-ci n'en ait pas, a fortiori quand il s'agit de système créés par l'homme ; ne signifie pas non plus que le système ne semble pas obéir à une finalité sans pour autant se réduire à elle. Mais ce serait assez vite évacuer le danger logique que représente la finalité et ce dans la mesure exacte où les droites extrêmes, en tout lieu et tout temps, usèrent toujours de la finalité pour justifier leurs visées et leurs pratiques.

La finalité est donc la borne quil faudra repérer où se jouent les dérives droitières.

 

Une dynamique : une théorie des flux

La seconde caractéristique essentielle de la systémique est bien d'envisager son objet non pas comme un donné mais comme un construit - et ceci de deux manières bien différentes :

- le phénomène envisagé est toujours/déjà un phénomène construit, modélisé par un sujet pensant et, quand il s'agit de l'homme par un homo faber. C'est assez dire, pour reprendre les catégories kantiennes que l'on n'a jamais affaire qu'à des phénomènes, pas à des choses en soi. Ou, pour reprendre la formule bachelardienne que le phénomène n'est ni évident, ni donné, mais construit. Sauf à considérer qu'à l'envers de la démarche expérimentale où l'on tente d'isoler tel ou tel aspect dans le réel du laboratoire, ici, on trouvera l'objet globalement, construit dans la réalité.

- le phénomène n'est jamais statique et ce qui intéresse la systémique c'est l'échange, la communication entre les éléments du système, entre les systèmes. L'objet à étudier est non pas une masse brute donnée, mais une abstraction. La chose est d'autant plus intéressante qu'elle illustre ce qui est en train de se passer dans le champ du savoir c'est-à-dire une explosion de la frontière que d'aucuns croyaient étanche entre les sciences dures et les sciences dites humaines ou sociales. En réalité - on retrouve ici Héraclite - il n'est peut-être d'objet que pour une conscience qui cherche à le saisir et donc l'arrête à un instant t : tout fuit, tout passe et l'on a tout lieu de supposer que c'est l'acte même de la saisie qui produit cette fuite, ce flux. En réalité, tout se joue dans le flux, dans la communication, dans l'échange et s'il devait y avoir une ontologie à réinventer ce serait bien celle-ci : l'être comme flux, comme porosité, comme infinie déclinaison.

Rapportée à la théorie des systèmes, un environnement peut être défini comme l’ensemble des éléments, extérieurs au système identifié, et avec lequel ont lieu des échanges, qu’il s’agisse d’information, de matière ou encore d’énergie. En ce sens, le système considéré et son environnement sont à considérer comme interdépendants.

Pointons au passage le fait qu’une telle définition exige un observateur, qui détermine, ne serait-ce que provisoirement une frontière entre ce qui va être tenu pour « le système » considéré et son « environnement ».

Notons aussi que le système est dépendant de son environnement, singulièrement pour y puiser des éléments nécessaires à sa simple survie, voire à son développement.

Ces quantités de matière, d’énergie ou d’information, circulant entre les différents éléments d’un système, constituent des flux, plus ou moins réguliers. Les organes sont dédiés au contrôle de ces flux. Pour l’analyse, ces échanges entre le système considéré et son environnement peuvent être caractérisés selon différents critères et selon les cas : leur nature, leur direction, leur débit, leur fréquence, leur durée, …

La description structurelle d’un système mettra en évidence les canaux, les réservoirs, les vannes,… qui permettent le transit des flux en question ; la description fonctionnelle d’un système mettra en évidence le contrôle de ces flux, leur régulation, les temps nécessaires à leur « écoulement ».

Une transdisciplinarité

Elle est une conséquence de l'approche du réel à la fois comme flux et comme globalité. Implique ainsi un nouveau rapport au savoir et sans doute une nouvelle approche du diptyque analyse/synthèse. Nous vivons encore, jusque et y compris dans le découpage des sections universitaires, sous le règle rigide de l'échelle encyclopédique des sciences telle qu'un A Comte avait pu la concevoir. Nous vivons surtout, encore et toujours sur le règle de la spécialisation qui exige plus ou moins que l'on ne saurait être qualifié que dans un seul domaine précis, à l'exclusion de tous les autres. Or, tout dans la systémique, de la globalité au flux, incite à envisager un phénomène sous l'aune d'une complexité à étages englobant toutes les facettes du réel. Si Comte avait envisagé la nécessité d'une synthèse globale, la confiant d'abord à la philosophie, spécialiste de la généralité, puis à la Religion de l'Humanité, force est de constater qu'il n'avait pas vu l'intriquation systématique des différents ordres de phénomènes, ni pu donc prévoir en réalisant son découpage, que ce serait toujours à l'intersection des objets scientifiques que les innovations seraient les plus fortes, et non en leur centre.

Ce qui change tout, et pas seulement dans le mode de transmission des savoirs ; et pas seulement dans la conduite de la recherche scientifique. On peut regretter qu'en France, après 68, on eut jugé bon de classer la philosophie dans le giron des sciences humaines et de la littérature : ceci l'aura disqualifié depuis à assurer cette synthèse si nécessaire. Mais ceci implique en tout cas, autant pour le chercheur que pour l'expert, autant pour l'ingénieur que pour le technicien, de ne plus pouvoir demeurer sur son Aventin et borner les limites de son quant-à-soi théorique. La clôture sera toujours synonyme de neutralisation avec tous les dangers que ceci suppose.

Une approche du sujet

Toute la démarche scientifique aura toujours consisté d'abord à séparer le sujet de la connaissance de l'objet. A ce titre, l'invention de l'éprouvette aura constitué une avancée décisive en permettant d'éviter que le sujet n'influe en quoi que ce soit sur l'objet étudié. Pour autant, l'expérimentation aura déjà écorné ce noble principe en admettant l'idée que le problème scientifique ne se posait pas de soi seul - qu'il résultait d'une contradiction que seuls les efforts, l'attention et l'interrogation du chercheur pouvaient dégager. Le laboratoire est le lieu emblématique de cette réquisition du réel à se présenter aux yeux du chercheur en raison même des interrogations qui sont les siennes.

Kant lui-même, dès la Critique de la Raison Pure, avait posé les limites d'une phénoménologie : parce que nous n'atteignons jamais la chose en soi mais seulement à travers le prisme des formes a priori de l'espace et du temps - pour la sensibilité, et celui des catégories - pour la raison ; qu'en conséquence nulle savoir absolu ni définitif ne saurait être jamais accessible, il ne pouvait y avoir donc de connaissance que pour moi, hic et nunc qui sans pour autant sombrer dans le relativisme absolu, ne saurait non plus tenir pour rien le point de vue du sujet.

Ce que révèlent la modélisation mais aussi le langage graphique que se donne la systémique n'est ni plus ni moins que la réintroduction du sujet dans le processus de a connaissance. Parce que le sujet est lui-même un système dans un système plus vaste que lui, qu'il ne saurait pas plus s'entendre indépendamment de son environnement que l'objet même qu'il étudie, on se retrouve ainsi sur cette frontière ténue, cette ligne fragile, où sciences dures voisinent avec sciences molles, où il pourrait bien sembler que la communication a pris toute sa place, où la philosophie ferait bien de reprendre la sienne ; où, qu'on le veuille ou non, il s'avère qu'il n'est pas de connaissance en soi, mais toujours seulement approche d'un objet par un sujet, où peut-être la sagesse peut prendre son sens ancien, si vite perdu.

Où l'on retrouve, sinon l'individu, en tout cas l'ego. Moins substance que relation, le moins que l'on puisse écrire est que ce dernier a changé : nous savons désormais que ce qu'il pouvait y sembler de permanence n'est jamais que le fruit d'une incessante variation, et combien il faut d'énergie, pour seulement tâcher de demeurer identique à soi tout en s'adaptant. Que ce moi ne dispose plus aujourd'hui de ce retrait et de ce silence qui constituait l'opportunité pour lui de se déployer est évident. Qu'il ne vive plus dans le même temps est assuré tant celui-ci est désormais bousculé par le bruit et la fureur d'un monde ouvert qui ne connaît que les trépidations violentes d'une mutation qu'il ne maîtrise pas. 3

Où pointe la modernité réside ici : ce sujet ne se peut penser et ne peut penser qu'avec et en relation constante avec l'environnement qui le traverse et le mue. Approche globale ? oui sans doute quoiqu'elle ne soit jamais suffisante tant demeure le cri lointain d'un christianisme qui en appelait à la responsabilité et à l'engagement de l'ego.

C'est bien ici toute l'aporie de la systématique : la relation précède l'existence, mais comment penser celle-là sans écraser celle-ci ?

C'est sans doute, encore, du côté de Morin qu'il faut trouver quelques éléments de réponse : la trajectoire réductionniste est tout aussi insuffisante qu'un holisme dogmatique. Vouloir impérativement que le sens se trouve du côté du tout, en délaissant volontairement les parties ne revient-il pas, ici encore à une sorte de paradoxal réductionnisme en se contentant simplement de de déplacer le champ d'application d'un déterminisme que l'on continuera à concevoir comme global et universel ? Rappeler que la partie est plus que la partie c'est ainsi redorer le blason de l'élément, qui ne saurait compter pour rien dans l'analyse, et qui ne prend son sens que dans l'inessant va et vient entre le global et le local.

Mais c'est avouer qu'il nous faut bien une philosophie de l'ego !

Une méta-logique

Dernier item et non des moindres que celui qui, après la logique aristotélicienne et la dialectique nous renvoie à un autre mode de pensée.

Toute vertigineuse qu'elle paraisse en ce qu'elle permet enfin d'envisager l'étude d'objets qui fluctuent - et ce fut bien le cas à la fois pour le vivant et pour la société, la dialectique hegélienne ne faisait en réalité que prolonger, sur le mode ternaire, qui semble être celui de la réconciliation, une logique linéaire qui du principe de contradiction, identité et tiers -exclu, en passant pat la causation déterministe, file un chemin unilatéral. Le troisième terme hegélien, sur le mode de la confrontation, produit une configuration qui dépasse les deux premières : forme enjolivée de la théorie du mal nécessaire elle a seulement le mérite de ne pas jeter l'opprobre sur le négatif en en reconnaissant le travail, de ne pas l'exclure comme un accident de parcours ou l'effet de la malignité morale, mais au contraire de l'intégrer comme un moment du processus, moment normal, necessaire.

Or, ce n'est absolument pas cela que supposent les boucles de rétro-action que pose la systémique - ce qui fait Morin choisir le terme de dialogique plus que de dialectique : ici, par l'effet qui rejaillit sur la cause dans un jeu incessant de va et vient que l'image de la spirale rend assez bien, on assiste à la fois à la réintroduction du temps et donc de son irréversibilité et à l'impossibilité même de dénicher un quelconque sens - ou direction - au processus en cours. Sans compter la mise à mal du principe de contradiction qui fait l'observateur, selon le point de vue qu'il adopte, considérer le phénomène tour à tour comme effet et comme cause, on se retrouve bien ici dans une perspective où la connaissance elle-même devra être considérée comme une énergie dont le coût n'est pas négligeable : application inédite du principe d'indétermination d'Heisenberg, toute information obtenue ici, se paiera d'indétermination ailleurs, comme si le chemin du global au local ne cessait d'être obstrué.

Cette perspective dia-logique qui interdit qu'on puisse jamais penser un point de départ radical, non plus qu'un point d'arrivée tente alors de se maintenir à équidistance du réductionnisme et du holisme. Ce qui signifie :

- le Tout n'est pas tout : le tout est hégémonique sur les parties, certes, mais sur les relations entre celles-ci. Parce qu’il est sur-détermination, il faut bien l’envisager comme ne se réduisant pas à lui-même : l’irrépressible émergence provoquera toujours cette nouveauté qui empêchera que de manière simple on puisse conclure du tout aux parties. En conséquence le tout est incertain et l’est d’autant plus qu’il est ouvert et plus complexe. Ainsi individu et société peuvent alternativement être conçus comme tout ou partie face à l’autre selon le point de vue envisagé : l’un est la fin de l’autre en une boucle qui constitue précisément le système , à la fois antagoniques et inséparables

- on ne peut simplement passer du système aux relations : c’est l’organisation qui lie, transforme les éléments en système. De ce point de vue l’organisation maintient la permanence du système dans ses forme, existence et identité. Mais en même temps, l’organisation est transformation du désordre en ordre : la relation ordre/organisation est circulaire puisque l’ordre produit par l’organisation est ceci même qui maintient l’organisation ; en conséquence l’organisation coproduit l’organisation.

- tout système pour se maintenir se ferme d’une certaine manière sans pour autant pouvoir le faire totalement : il cherche à lutter contre l’entropie en tentant de préserver la néguentropie initiale. En quelque sorte les systèmes ouverts, se nourrissent des relations avec leur environnement pour se reconstituer : il s’ouvrent pour se fermer ; et se ferment en s’ouvrant.

Le système, ou unité complexe organisée, apparaît comme un concept pilote résultant des interactions entre un observateur concepteur et l’univers phénoménal ; il permet de représenter et de concevoir des unités complexes, constituées d’interrelations organisationnelles entre des éléments, des actions ou d’autres unités complexes ; l’organisation qui lie, maintient, forme, transforme le système, comporte ses règles, ses principes, contraintes et effets propres ; l’effet le plus remarquable est la constitution d’une forme globale rétroagissant sur les parties, et la production de qualités émergentes, tant au niveau global qu’à celui des parties ; la notion de système n’est ni simple, ni absolue ; elle comporte, dans son unité, relativité, dualité, multiplicité, scission, antagonisme ; le problème de son intelligibilité ouvre la problématique de la complexité. (Morin, la méthode I)

C'est assez dire, que le système n'est pas, ne saurait être la réponse ultime faute de sombrer dans un holisme qui croirait avoir dépassé les limites du réductionnisme en y sombrant lui-même : faire du système l'élément premier n'est jamais que déplacer le problème sans le résoudre.

Alors oui, c'est dans ce jeu de va et vient entre le local et le global qu'il faut chercher une réponse en n'oubliant jamais qu'elle ne saurait être qu'une question de perspective, du point de vue que l'observateur voudra bien prendre.

Du sujet, de l'individu ; de l'ego ou de l'atome

 


1) on sait par ailleurs, ce que Vidal-Naquet a parfaitement illustré à propos du révisionnisme que l'argument par les fins est le mécanisme souvent des pires horreurs idéologiques, des plus sombres paralogismes.

2) p 17

Un texte de Levi-Strauss est accessible ici

3) on lira avec intérêt ce long passage de Serres, Hominescence