Elysées 2012

Bayrou le 15/08/11
Nouvel Observateur (1)

"Produire en France" et rendre au pays "la meilleure éducation au monde" : telles sont les "deux questions d'urgence nationale" que le troisième homme de la présidentielle de 2007, François Bayrou, défend dans un livre à paraître le 18 août et intitulé "2012 Etat d'urgence".

"C'est une guerre que nous avons à livrer", écrit ainsi l'ancien candidat à l'Elysée qui résume en quelques mots son idée pour 2012 : "c'est notre liberté, notre dignité, et que vaille la peine la vie de nos enfants" qui sont en jeu.

Pour gagner cette guerre, le patron du MoDem, engagé en politique depuis 20 ans, appelle ainsi "à se concentrer sur l'essentiel". "Si nous ne retrouvons pas, en même temps que les équilibres financiers, la capacité de créer des ressources nouvelles (...) tout le reste des efforts sera vain. C'est de retrouver notre force de production qui nous sauvera", déclare-t-il.

Sur l'école, l'ancien ministre de l'Education (il le fut de 1993 à 1997) juge que "jamais depuis cent ans au moins", elle "ne s'est sentie à ce point incomprise". Il déplore que la France, qui a eu "la meilleure éducation du monde", se classe aujourd'hui "au 25e rang des pays développés". "Au point où en sont arrivées les choses, (cet) échec entrave la marche du pays", observe-t-il.

"La France va s'en sortir"

"L'urgence impose d'agir juste, d'agir vite. Nous avons choisi une ligne de conduite, nous dirons la vérité", promet le député béarnais qui se veut malgré tout optimiste : "les mauvais jours finiront. La France va s'en sortir".

Sur le bilan de l'ère Sarkozy, son jugement est sans appel : "Je ne connais aucun domaine de la vie du pays où l'on puisse (...) constater d'une manière ou d'une autre que la situation s'est améliorée". Quant à ses rapports avec le chef de l'Etat, il les résume ainsi : "tout ce que j'aimais, il le méprisait, tout ce que je trouvais secondaire et vain, il l'adorait".

Mais, "aujourd'hui, ce n'est même plus Sarkozy la question. Ce que nous avons devant nous, c'est le chantier politique le plus impressionnant du siècle". Et dans cette perspective, "nous avons des atouts qu'aucun des pays en difficulté qui nous entoure n'a au même degré que nous", argue-t-il, en évoquant notamment la haute technologie.

"L'Allemagne aujourd'hui si prospère était au fond du trou économique il y a à peine sept ans. Donc le chemin pour qu'un peuple s'en sorte est accessible", constate-t-il en soulignant la proximité des économies française et allemande.

La nécessité d'une nouvelle majorité

Pour y arriver, François Bayrou propose de "favoriser l'offre plutôt que la demande". Il souhaite notamment la création d'une "Agence de développement de la production", "refonder la confiance sociale", soutenir les PME et travailler l'image de marque du pays, avec la création d'un "label produit en France".

Mais, pour le leader centriste, rien ne sera possible sans l'émergence d'une "majorité nouvelle". "Aucune des deux majorités (droite et gauche) ne pourra gouverner en prenant les décisions courageuses qu'impose l'état d'urgence du pays" car "le combat camp contre camp fait le lit de la démagogie, de la surenchère des promesses", fait-il valoir.

Selon lui, seule une majorité centrale peut être "assez large" et cohérente pour répondre à un projet "de mobilisation générale".


 

1) Le Nouvel Observateur - AFP

voir aussi ITv du Figaro et celle de l'Express