Il y a 100 ans ....

Jaurès Septembre 1907
Le prolétariat et la guerre
après le congrès de Stuttgart

Qu’a dit, citoyens, qu’a proclamé le Congrès international de Stuttgart ? Il a proclamé deux choses : il a proclamé d’abord l’indépendance de toutes les nations, que la liberté de toutes les patries était inviolable et que partout les prolétaires devaient s’organiser pour défendre contre toute violence et toute agression l’indépendance nécessaire des nationalités, et, en même temps qu’il proclamait cette inviolabilité, cette intangibilité des nations, le Congrès international affirmait le devoir des prolétaires de tous les pays de s’organiser pour maintenir la paix. Maintenir la paix pour mettre précisément les nations à l’abri des surprises et des coups de force, maintenir la paix pour empêcher les diversions sanglantes des despotes et des privilégiés… maintenir la paix pour sauver le prolétariat universel de l’horrible épreuve et de l’horrible crime d’une guerre mettant aux prises les frères de travail et de misère du monde entier.

Le Congrès international a donc proclamé deux vérités indivisibles, deux vérités indissolubles : la première, c’est que les nations autonomes avaient le droit et le devoir de maintenir énergiquement leur autonomie ; la seconde, c’est que pour empêcher les chocs funestes, pour empêcher les rencontres sanglantes où saigneraient, plus que les veines, la conscience du prolétariat, le devoir des travailleurs était d’empêcher les guerres, et non pas, vous m’entendez bien, par de simples malédictions de paroles, non pas par des gémissements stériles, non pas par des anathèmes impuissants : l’Internationale a dit aux prolétaires qu’ils n’avaient pas le droit, qu’ayant grandi, ils n’avaient pas le droit d’assister, gémissants et inertes, aux guets-apens des despotes et des capitalistes contre la paix, mais qu’ils devaient, par toute l’énergie de leur action – action parlementaire ou action révolutionnaire – écraser dans leur germe les guerres funestes.

[...]

Oui, il est impossible aux prolétaires de se désintéresser de l’indépendance des nations dans l’état présent du monde. L’unité humaine se réaliserait dans la servitude si elle résultait de l’absorption de toutes les nations vaincues par une nation dominatrice ; l’unité humaine ne peut se créer dans la liberté que par la fédération des nations autonomes.

Hervé dit — il l’a répété ces jours-ci — que toutes les patries, au moins celles qui sont arrivées à peu près au même moment de l’évolution, se valent… C’est possible ; mais c’est précisément parce qu’elles se valent qu’aucune n’a le droit d’asservir les autres… Les anciens disaient : Plaignez l’esclave, car il n’a que la moitié de son âme… Eh bien ! il en est ainsi des nations esclaves, des nations serves : leur âme est mutilée, leur génie est incomplet et nous avons besoin, pour la grande œuvre de libération ouvrière et d’organisation humaine, que tous les cerveaux aient leur force originale, leur génie et leur faculté propre de développement.

[...]

Et en même temps le socialisme, socialisme français, socialisme international, se préoccupait de mettre au service de la liberté des nations des moyens de défense conformes au génie de peuples libres : plus d’armée de métier, plus d’armée de caste, plus de corps d’officiers aristocratiquement ou bourgeoisement recrutés et élevés à part dans des écoles closes : le peuple lui-même, le peuple en armes, le peuple organisé, le peuple formant ses milices, le peuple choisissant ses chefs, et ces chefs eux-mêmes pénétrés de science, pénétrés de démocratie, mêlés à la vie moderne. Voilà, en attendant l’heure du désarmement général, la forme de l’appareil militaire que l’internationale prescrit pour sauver l’indépendance des nations de toute agression extérieure, tout en empêchant les agressions et la domination de classe sur le peuple asservi.

Telle est, exprimée d’une façon claire et solide, la doctrine socialiste dans la question nationale. Le socialisme ne veut pas de nations esclaves, de nations mutilées, asservies ou même humiliées et mortifiées. Le socialisme, ennemi irréductible de l’exploitation de l’homme par l’homme, est par cela même ennemi non moins irréductible de l’exploitation politique et économique d’une nation par une autre nation. Toute domination universelle, toute hégémonie dans le monde est un obstacle à la réalisation de l’idéal socialiste : unité humaine par la fédération des nations autonomes. Et, comme garantie de la réconciliation de ces deux termes du problème : la paix et l’indépendance, le socialisme propose un système démocratique de défense nationale : les milices populaires. Une armée vraiment démocratique servira à la nation de bouclier, jamais de moyen d’agression contre l’indépendance d’une autre nation.

Mais que devons-nous faire en face des menaces de guerre ? D’abord, le socialisme international proclame que dès maintenant, — dès maintenant, vous m’entendez — même dans le chaos capitaliste, il est possible aux prolétaires, s’ils le veulent bien, de prévenir et d’empêcher la guerre.

Oh ! sans doute, la résolution de Stuttgart rappelle que la guerre est de l’essence du capitalisme et que la racine de la guerre ne sera arrachée que lorsque le capitalisme lui-même aura été déraciné. Oui, c’est la vérité socialiste. Oui, dans le monde capitaliste, il y a guerre permanente, éternelle, universelle, c’est la guerre de tous contre tous, des individus contre les individus dans une classe, des classes contre les classes dans une nation, des nations contre les nations, des races contre les races dans l’humanité. Le capitalisme, c’est le désordre, c’est la haine, c’est la convoitise sans frein, c’est la ruée d’un troupeau qui se précipite vers le profit et qui piétine des multitudes pour y parvenir.

Oui, le capitalisme et la guerre sont liés, mais l’Internationale ne veut pas que nous attendions passivement, endormis à moitié sur un oreiller doctrinal, la chute du capitalisme pour combattre la guerre. Et la résolution de Stuttgart, après avoir dit que la guerre étant de l’essence du capitalisme, ne périra substantiellement qu’avec le capitalisme même, ajoute [...] «Ou lorsque le fardeau en hommes et en argent que la guerre impose aux peuples leur aura paru si écrasant que les peuples secoueront ce fardeau.» Ainsi, si vous le voulez, ouvriers et prolétaires de tous les pays, si vous avez conscience et de votre devoir et de votre force, si vous savez être unis, si, aux crises décisives de l’histoire, vous savez jeter dans les événements l’héroïsme par lequel vos pères ont conquis les premières libertés, — alors, même aujourd’hui, même dans le monde du capital et du désordre, même dans le monde des rois, des empereurs, des états-majors et des grands bourgeois, vous pouvez empêcher la guerre.

Oui, elle jaillit du capitalisme. Mais le capitalisme, il essaie aussi d’exploiter au maximum les ouvriers ; il tente de pousser le plus loin possible la durée de la journée de travail, d’avilir le plus possible les salaires. Et pourtant, pour réclamer des journées de travail plus courtes, pour réclamer des salaires plus hauts, vous n’attendez pas la fin, la chute du capitalisme, vous vous organisez dès maintenant contre le patronat. Et quand il emploie des jaunes, vous luttez pour empêcher l’action des jaunes, dans les grèves. De même, vous ne tolérerez pas, et l’Internationale proclame que dès aujourd’hui vous ne devez plus tolérer que la guerre vous dévore.

Vous pouvez, dès aujourd’hui, agir sur la marche des événements, sur les résolutions des hommes. Hors de vous, hors du prolétariat, les intérêts, — s’ils ont entre eu un lien de classe — sont divisés cependant, car l’effet du capitalisme, ce n’est pas simplement de diviser les sociétés, c’est de diviser les capitalistes eux-mêmes. Il est rare que tous les bourgeois, tous les capitalistes, tous les possédants grands ou petits, aient à la même heure le même intérêt précis. Au moment où je vous parle, il y a des flibustiers, il y a des journalistes de proie, il y a des banquiers d’audace, il y a des capitalistes cyniques qui rêvent au Maroc une grande expédition fructueuse. Mais pendant que cette écume des hautes classes capitalistes va allègrement vers les rivages marocains, il y a, même dans la bourgeoisie moyenne, même dans la petite bourgeoisie, même dans la démocratie paysanne qui n’est pas encore venue au socialisme intégral, il y a des millions d’hommes qui ne veulent pas que l’or et le sang de la France coulent pour ces aventures stériles et coupables. Seulement toutes ces volontés de paix, elles sont dispersées, elles sont disséminées, elles sont flottantes…

Ah! comme elles deviendraient puissantes si elles trouvaient un centre organisé et clair de volonté pacifique ! Eh bien, ce centre de volonté pacifique, cette force de paix organisée, vigilante, c’est vous, prolétaires ouvriers, c’est vous salariés des cités industrielles, c’est vous, travailleurs socialistes, qui pouvez, qui devez le former. Et alors, c’est vous qui deviendrez les chefs du grand Parti de la paix et vous apparaîtrez au monde, non seulement comme les gardiens et les sauveurs de votre propre classe, mais comme les gardiens et les sauveurs de la civilisation elle-même.

 

(....)

 

Longtemps, le socialisme a tenu en défiance l’arbitrage international. Il avait ses raisons. Quand on a vu l’arbitrage et le désarmement proposés à la Conférence de la Haye par le tsar à la veille de la guerre contre le Japon et du massacre des ouvriers russes ; quand on voit combien de temps les plénipotentiaires réunis à la Haye emploient à ne pas aboutir et quand on constate que pendant qu’ils délibèrent au nom des Gouvernements sur les moyens d’assurer la paix, les obus pleuvent sur Casablanca ; que la flotte américaine passe de l’Atlantique dans le Pacifique, comme pour menacer le Japon ; quand les travailleurs voient tout cela, ils ont bien le droit de ne pas témoigner à l’arbitrage international, auquel s’essaie la bourgeoisie, un enthousiasme immodéré. [...]

Pourtant, citoyens, pourquoi donc les diplomates, pourquoi les délégués des gouvernements et les gouvernements eux-mêmes éprouvent-ils le besoin de donner au monde tous les trois ans cette représentation de la paix ? Si c’est un jeu, c’est un jeu dangereux pour les gouvernants ; car, à force de jouer sur un théâtre aussi en vue la comédie de la paix, ils donnent envie aux peuples de monter un peu eux-mêmes sur le théâtre pour jouer, eux aussi, la même pièce, mais plus sérieusement. [...]

C’est, citoyens, ce qui est arrivé à Stuttgart. Les socialistes se sont dit : Si les gouvernants se croient obligés de monter périodiquement et de jouer la pièce de l’arbitrage, c’est parce qu’ils savent que les peuples veulent la paix ; que les prolétaires de tous les pays commencent à s’organiser pour la demander d’abord, pour l’imposer ensuite. Et les gouvernants se sont dit qu’il valait mieux qu’ils se hâtent de fabriquer une bonne petite paix à leur façon… qui permettrait un certain nombre de guerres, pour dispenser le prolétariat de créer fortement la réalité de la paix. Mais les prolétaires se sont dit : C’est là malgré tout un premier effet de notre action, un premier signe de notre puissance. Si le moraliste a dit que l’hypocrisie était un hommage rendu par le vice à la vertu, l’hypocrisie de la paix gouvernementale est un hommage à la volonté profonde de paix qui est dans la classe ouvrière internationale.

Alors, l’habileté élémentaire, le devoir élémentaire des travailleurs de tous les pays, c’est de prendre au mot les diplomates et les gouvernements. Messieurs les ministres, messieurs les gouvernants, messieurs les diplomates chamarrés d’or et revêtus de belles intentions, si vous voulez l’arbitrage international, nous aussi. Mais nous en voulons la vérité et nous allons prendre dans notre forte main de prolétaires la cause que vous servez si mal et que vous trahissez en prétendant la servir. Désormais, vous ne pourrez plus, vous gouvernants, nous dire à nous socialistes qui vous proposerons la paix entre les peuples, que c’est une chimère, que c’est une utopie, puisque vous étudiez en ce moment à La Haye des règlements d’arbitrage obligatoire.

Eh bien, nous vous faisons l’honneur de vous croire. Oui, l’arbitrage international est possible, oui, la paix du monde est possible. Mais comme vous les gouvernants, vous êtes trop débiles pour l’établir, comme vous êtes sollicités entre le prolétariat qui veut la paix et des groupes de capitalistes qui ont intérêt à la guerre ce que vous ne pouvez pas faire, nous le faisons et nous vous signifions dès maintenant que c’est par la volonté de l’Internationale, que c’est par la volonté des ouvriers de tous les pays lassés de payer de leur sang vos rêves et vos crimes, que l’arbitrage international va s’établir.

Quand un litige commencera, nous dirons aux gouvernants : Entendez-vous par vos diplomates. Si vos diplomates n’y réussissent pas, allez devant les arbitres que vous avez désignés vous-mêmes, inclinez-vous devant eux ; pas de guerre, pas de sang versé : l’arbitrage de l’humanité, l’arbitrage de la raison. Et si vous ne le voulez pas, eh bien, vous êtes un gouvernement de scélérats, un gouvernement de bandits, un gouvernement de meurtriers. Et le devoir des prolétaires, c’est de se soulever contre vous, c’est de prendre, c’est de garder les fusils que vous leur mettez en mains, mais non pas… [Jaurès est interrompu par les applaudissements...]

Je dis qu’alors, avec cette règle, avec cette sommation d’arbitrage obligatoire que vient de formuler l’internationale réunie à Stuttgart, toutes les questions se simplifient. Il n’est plus nécessaire de rechercher dans la complication des événements et le mystère des gouvernements, quel est le gouvernement qui attaque, quel est le gouvernement qui est attaqué. L’agresseur, l’ennemi de la civilisation, l’ennemi du Prolétariat, ce sera le gouvernement qui refusera l’arbitrage et qui, en refusant l’arbitrage, acculera les hommes à des conflits sanglants. Et alors, l’Internationale vous dit que le droit, que le devoir des prolétaires, c’est de ne pas gaspiller leur énergie au service d’un gouvernement de crime, c’est de retenir le fusil dont les Gouvernements d’aventure auront armé le peuple et de s’en servir, non pas pour aller fusiller de l’autre côté de la frontière des ouvriers, des prolétaires, mais pour abattre révolutionnairement le gouvernement de crime.

Et qui pourra alors dans le pays s’insurger contre ce mouvement révolutionnaire ? Si nous dénonçons, si nous attaquons révolutionnairement le Gouvernement coupable de ne pas avoir accepté l’arbitrage, de n’avoir pas voulu aller à la Haye, que pourront nous dire les excellents conservateurs qui nous calomnient et les délicieux radicaux qui nous outragent ?

Aux conservateurs, nous dirons : Qui donc a envoyé à la Haye des plénipotentiaires pour négocier au nom de la France un arbitrage international ? Et quelle figure feront [ces plénipotentiaires], de retour de la Haye, si, après avoir essayé là-bas de faire accepter par les puissances l’arbitrage obligatoire, ils voient le peuple ouvrier de France tout entier se lever pour en faire une vérité ? C’est une révolution qui sortira non seulement du cœur du prolétariat révolté à la seule pensée de la guerre où on veut l’entraîner contre d’autres prolétaires ; cette révolution jaillira aussi de la conscience même du pays. Et alors le Prolétariat soulevé, usant de ses armes, non plus pour le crime, mais pour le salut et l’affranchissement, instituera un gouvernement populaire. Et ce gouvernement dira aux agresseurs massés à la frontière ou qui auront essayé de la franchir : «Vous voulez la paix ? Allons devant les arbitres». Et ce sera l’apaisement par la République sociale. Ou s’ils ne le veulent pas, s’ils continuent alors à mobiliser leurs bataillons, ce sera pour écraser le prolétariat et le prolétariat se défendra lui-même en défendant la patrie de la Révolution.

C’est cette politique d’action, sous des formes diverses mais toujours vigoureuses, que conseille la résolution de Stuttgart et vous voyez comme cette doctrine internationale est conséquente, comme elle est logique, comme elle est claire, comme elle est bien liée. Et pour que l’effort des prolétaires d’un pays soit secondé par l’effort des prolétaires des autres pays, l’Internationale a proclamé à Stuttgart que tous les prolétaires, que toutes les nations devaient développer le maximum d’efforts pour empêcher les guerres ou pour en châtier révolutionnairement les auteurs. Et il a chargé le Bureau Socialiste International, où siègent des délégués de tous les partis nationaux, de stimuler et de coordonner l’effort de tous les prolétaires, afin que ce ne soit pas un seul peuple, mais tous les peuples que leurs gouvernements veulent engager dans le conflit qui se soulèvent à la fois d’un effort concerté, d’un effort passionné, pour que la guerre soit prise entre deux feux. [...]

Citoyens, la force me manque pour entrer aujourd’hui dans l’examen précis des applications que nous devons faire ici, en France, dès maintenant, des règles d’action internationale posées à Stuttgart. J’y reviendrai avec vous. Il ne faut pas que les réunions soient des parades, mais des entrevues périodiques où nous arrêterons le plan de notre action. [...]

Tout à l’heure, des interrupteurs me disaient : Parlez-nous du Maroc. Eh ! que voulez-vous que je vous en dise, sinon que, malgré nos efforts, nous ne parviendrons pas à empêcher les flibustiers de faire leur coup. Pourquoi ? Parce que, derrière notre force parlementaire, il n’y a qu’un embryon de force ouvrière.

Ah ! si avec votre idéalisme révolutionnaire, si avec votre force d’élan, au lieu d’être comme vous en France 500,000 syndiqués sur 5 ou 6 millions de prolétaires, adhérents à la Confédération générale du Travail, si vous étiez comme les Syndicats allemands qui en quelques années, ont dépassé le premier million : si vous étiez comme ces Trade-Unions anglais dont le Congrès, réuni en ce moment-ci, représente exactement 1,700,000 ouvriers cotisants; si vous aviez cette force du nombre, avec votre passion, avec votre élan, il n’y a pas de Gouvernement, qu’il fût soutenu par le Matin, le Temps, les Débats, les autres journaux, qui pourrait faire avaler a ce pays une expédition coloniale dont il ne veut pas.

La première leçon de Stuttgart, c’est que, pour être capables de remplir le mandat que l’Internationale a donné à tous, il faut que nous nous organisions, il faut que nous développions, que nous accroissions nos forces. Nous le pourrons ; je sais que déjà à Paris, depuis quelques années, des corporations qui s’organisent ; je sais que le Bâtiment est beaucoup mieux organisé qu’il ne l’était il y a trois ans ; il dépend de vous de devenir véritablement une force. Et, en vérité, il est trop commode de maudire la patrie. Ce sont des mots. Il vaut mieux la conquérir. Il dépend de vous qu’elle soit à vous. Pourquoi est-elle la patrie des bourgeois ? Parce que vous êtes divisés, parce que vous êtes inertes. Vous êtes le nombre. Si vous aviez en même temps l’organisation et la volonté, vous socialiseriez la patrie, vous la feriez vôtre, vous en feriez le domaine, la chose du prolétariat. C’est cela que l’Internationale vous demande, c’est à ce but que nous irons avec nos camarades de tous les pays.