Il y a 100 ans ....

Vendredi 17 février 1871 –
Assemblée Nationale repliée à Bordeaux.
Protestation des députés alsaciens et lorrains

 

En uniforme d'Officier français, le Belfortain Emile Keller, député du Haut-Rhin, monte à la tribune de l’Assemblée Nationale et lit la protestation rédigée en accord avec les députés d'Alsace et de Lorraine par le député du Bas-Rhin Léon Gambetta.

 

 

 

 

Parmi les signataires :

Parmi les 27 députés protestataires, avaient été élus députés du département du Bas-Rhin :

M. Emile KUSS, maire de Strasbourg
M. Edouard TEUTSCH
M. ALBRECHT
M. MELSHEIM
M. BOELL
M. Charles-Auguste SCHNEEGANS, rédacteur en chef du “Courrier du Bas-Rhin”, écrivain et archiviste de la Ville de Strasbourg (sera ensuite député protestataire de Saverne [Zabern] au Reichstag)
M. Jacques KABLÉ, directeur d’assurances et homme politique, adjoint au maire de Strasbourg (sera ensuite député protestataire au Reichstag à Berlin)
M. Alphonse SAGLIO
M. Léon GAMBETTA (élu dans plusieurs départements, il choisit symboliquement de représenter le Bas-Rhin)
M. OSTERMANN
M. BOERSCH
M. Jules FAVRE


Avaient été élus députés du département du Haut-Rhin (comprenant Belfort) :
M. Emile KELLER
M. le colonel DENFERT-ROCHERAU, Gouverneur militaire de Belfort
M. GROSJEAN, préfet du Haut-Rhin à Colmar
M. A. TASCHARD
M. CHAUFFOUR
M. Léon GAMBETTA (qui choisit symboliquement de représenter le Bas-Rhin)
M. TITOT
M. Frédéric HARTMANN
M. RENCHER
M. Auguste SCHEURER-KESTNER, industriel (futur sénateur inamovible)
M. KOECHLIN
M. ANDRÉ

 

1e Mars 1871

 

 

 

E Keller :

« À l'heure qu'il est, je n'ai pas la prétention de changer les dispositions trop arrêtées dans un grand nombre d'esprits. Mais j'ai tenu, avant de quitter cette enceinte, à protester, comme Alsacien et comme Français, contre un traité qui est une injustice, un mensonge et un déshonneur. Et si l'Assemblée devait le ratifier, d'avance, j'en appelle à Dieu, vengeur des justes causes ; j'en appelle à la postérité qui nous jugera les uns et les autres ; j'en appelle à tous les peuples qui ne veulent pas indéfiniment se laisser vendre comme un vil bétail ; j'en appelle enfin à l'épée de tous les gens de coeur qui, le plus tôt possible, déchireront ce détestable traité ! »