Clivage

Pérennité du clivage

Toute la question est évidemment de savoir si ce clivage subsiste, sous des formes modernes ou si - au contraire - il est à ranger dans les oubliettes de l'histoire. Pour le comprendre sans doute faut-il, et ce sera encore un autre signe de ce clivage persistant - s'appuyer sur la notion même de philosophie de l'histoire. C'est-à-dire s'appuyer sur la notion même de contradiction. Faut-il la considérer comme un scandale pour la raison et tenter donc de l'éliminer ou, au contraire, considérer qu'elle est le fait même de l'être et par là même le moteur de l'histoire et tenter alors d'en dénicher le dépassement possible, la synthèse?

Sous la question du clivage se posent ainsi deux questions parallèles qui peuvent aider à comprendre ce que gauche et droite signifient:

a) la question du réel et le rapport que nous devons, pouvons entretenir avec lui. S'y soumettre comme l'irrécusable indépassable ou au contraire tâcher de le forger à notre dessein?  1

b) la question de l'histoire et de sa signification 2

Choisir de penser la gauche à partir de la perspective dialectique qu'offre une philosophie de l'histoire n'est donc pas anodin : ceci vous signale déjà d'un bord ! Mais ceci n'est pas le plus important parce qu'après tout si l'on était de droite, nous n'aurions qu'à nous réjouir de la mort imminente de ce cadavre gigotant à peine !

La penser de manière dialectique c'est surtout vouloir confronter la gauche actuelle à la représentation qu'elle nourrit d'elle-même, et la représentation du réel qu'elle propose.


1) voir ce que dit G Bataille du rapport au réel

2) voir Hegel