La Ve République

Présidence de Gaulle 1 (1959-1965)

Georges Pompidou

Agrégé de lettres, maître des requêtes honoraire au Conseil d'État et ancien directeur général de la Banque Rothschild, il occupe, durant la présidence de Charles de Gaulle, les fonctions de Premier ministre du 14 avril 1962 au 10 juillet 1968, ce qui constitue à ce jour un record de durée à ce poste. Il est ensuite le 19e président de la République française, du 20 juin 1969 à sa mort le 2 avril 1974.

Lors du retour au pouvoir du général de Gaulle, en 1958, il sort de l'ombre en devenant son directeur de cabinet : de Gaulle l'invite à s'installer à ses côtés dans la voiture présidentielle lors de son investiture. Il est nommé, en mars 1959, au Conseil constitutionnel, où il siège jusqu'en 1962. Il entre en contact avec le FLN lors de discussions qui ont lieu à Neuchâtel et à Lucerne, en Suisse, préparant ainsi les accords d'Évian.Après le référendum d'avril 1962 approuvant les accords d'Évian, il est nommé Premier ministre le 14 avril 1962. C'est un quasi-inconnu que nomme le général de Gaulle pour succéder à Michel Debré. Sa carrière faillit s'interrompre quand à l'été 1962, il mit sa démission en jeu pour obtenir du Général de Gaulle la grâce du général Jouhaud, l'un des putschistes d'Alger, qui aurait dû être fusillé après sa condamnation à mort. Malgré quelques secousses (grèves des mineurs en 1963, dissolutions et référendum), Pompidou exerce en pleine période des Trente Glorieuses, caractérisée par une croissance économique forte, et restera, aux yeux d'une partie des Français, le symbole du renouveau et de la modernisation de la France des années 1960. Cinq gouvernements se succèdent de 1962 à 1968.

Cabinet Pompidou (1)

Ce gouvernement est le premier (et à ce jour le seul) à avoir été censuré par l'Assemblée Nationale.

L’Assemblée nationale ayant voté une motion de censure le 5 octobre 1962, le Premier ministre, en vertu de l’article 50 de la Constitution, remit aussitôt la démission du gouvernement au président de la République. Toutefois, celui-ci la refusa et choisit de dissoudre l’Assemblée nationale le 10 octobre. La démission est acceptée le 28 novembre 1962 (Journal officiel du 29 novembre 1962). Il faut remarquer que, dans les faits, le gouvernement s’est comporté, pendant la période électorale, comme un cabinet « expédiant les affaires courantes », ainsi qu’en témoigne l’ajout intérimaire du portefeuille de l’Éducation nationale aux compétences de Louis Joxe.

du 14 avril 1962 au 28 novembre 1962

Premier Ministre, Georges Pompidou

Ministre d'État, chargé des Affaires culturelles : André Malraux

Ministre d'État, chargé de la Coopération : Pierre Pflimlin (MRP)

Ministre d'État, chargé des Départements et territoires d'Outre-mer : Louis Jacquinot

Ministre d'État, chargé des Affaires algériennes : Louis Joxe

Ministre d'État, chargé de la Recherche scientifique, Questions atomiques et spatiales : Gaston Palewski

Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement : Roger Dusseaulx (UNR)

Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l'Aménagement du Territoire : Maurice Schumann (MRP)

Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Jean Foyer

Ministre des Affaires étrangères : Maurice Couve de Murville

Ministre de l'Intérieur : Roger Frey

Ministre des Armées : Pierre Messmer

Ministre des Finances et des Affaires économiques : Valéry Giscard d'Estaing

Ministre de l'Éducation nationale : Pierre Sudreau

Ministre de l'Industrie : Michel Maurice-Bokanowski

Ministre des Travaux publics et des Transports : Robert Buron

Ministre de l'Agriculture : Edgard Pisani

Ministre du Travail : Paul Bacon

Ministre de la Santé publique et de la Population : Joseph Fontanet

Ministre de la Construction : Jacques Maziol (UNR)

Ministre des Anciens Combattants et Victimes de guerre : Raymond Triboulet

Ministre des Postes et Télécommunications : Jacques Marette (UNR)

Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'Information : Alain Peyrefitte (UNR)

Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique : Jean de Broglie

Secrétaires d'État :

Affaires étrangères : Georges Gorse

Rapatriés : Robert Boulin

Commerce intérieur : François Missoffe

Commerce extérieur : Gilbert Grandval (UDT)

Travaux publics : Pierre Dumas (UNR)

Remaniement ministériel (15 mai 1962)

Démission de cinq ministres issus du MRP, à la suite de la conférence de presse du général de Gaulle rejetant l'« Europe intégrée » : Paul Bacon, Robert Buron, Joseph Fontanet, Pierre Pflimlin et Maurice Schumann.

Ministre de la Santé publique et de la Population : Raymond Marcellin

Ministre du Travail : Gilbert Grandval

Ministre de la Coopération : Georges Gorse

Ministre des Travaux publics et des Transports : Roger Dusseaulx

Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement : Pierre Dumas


1) Le texte de la constitution de la Ve République est accessible sur le site de l'Assemblée Nationale

 

 

 

 

 

Conférence de presse du 15 mai

 

ITV de Pompidou du 24 octobre 62