Histoire du quinquennat

Effets de com, com à la c...

 

Encore une histoire de serpent qui se mort la queue : l'AFP place sur son fil une photo de Hollande puis la retire, la jugeant ridicule. Mal lui en prit : effet ravageur de la toile, cette photo qui autrement fût sans doute passée inaperçue rebondit de plus belle sur twitter et ailleurs. On nomme cela l'effet Streisand, après la tentative qu'elle fit qu'on interdît la publication d'une photo aérienne de sa propriété qui aboutit au même effet : le buzz !

En soi l'affaire est sans importance ! Qui a pris une photo dans sa vie sait qu'il est aisé en bombardant quelqu'un d'obtenir sur le lot une face involontairement grimaçante, une allure débile, une impression ridicule. Qu'un organe de presse choisisse au milieu de toute une série, la photo qui lui semble la plus évocatrice d'un moment, d'un événement, d'une personnalité, quoi de plus normal.

Ceci évoque simplement ce que tout le monde sait ou devrait ne jamais oublier : la photographie, a fortiori quand elle est d'actualité, est un regard, du photographe mais aussi du secrétaire de rédaction ; un regard qui doit dire l'événement ou la personnalité et donc être en cohérence avec eux. Sans quoi elle est parasite ou simplement ... inutile.

Voir par exemple sur le site de la BNF, cette ancienne exposition virtuelle autour de photos de l'AFP.

Non ce que cette petite histoire a de révélateur c'est combien la communication professionnelle se fait autophage. La photo ne compte pas ; c'est son retrait qui fait - non pas débat, ce serait au moins quelque chose - mais seulement bruit, écho. Dupliquée à l'infini elle apparait à la une des sites du Monde, de Libération et sans doute des autres. La non communication fait communication ; ne parle que d'elle-même.

Oublié le réel ; gommée la politique ; bafoué le sens.

Ce n'est même plus que la communication transfotme le politique en marchandise à consommer (lire Salmon) : elle a délaissé depuis longtemps les rives du réel pour ne plus qu'admirer son propre reflet !

Bourrasque d'absurde ; turgescence du vide !