Histoire du quinquennat

Nazisme des intellectuels

 

En lisant ce texte de JP Faye, comment ne pas songer à ce passage de l'ITV d'Arendt en 62 ?

 

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C'est peut-être le plus grand des traumatismes que de reconnaître combien jamais ni la culture, ni l'intelligence ne prémunirent jamais contre la veulerie ou l'horreur. Le modèle, si nécessaire par ailleurs, d'une raison prudente et méthodique qu'avec Descartes, l'âge classique nous avait légué ; ces Lumières qui firent tant pour accoucher du monde moderne qui nous firent croire que les souffrances, injustices et autres servitudes étaient toutes liées à une raison bridée par les superstitions et qu'il eût suffi qu'on en appellât à la liberté de la conscience pour qu'une société plus juste et harmonieuse pût s'établir. L'histoire depuis aura montré jusqu'au dégoût que ce n'est pas possible.

Bien sûr, on peut toujours arguer que dans la cité c'est d'abord l'homme pris dans l'étau de ses intérêts et de sa position, qui intervient et parle, plutôt que l'homme de raison, le philosophe et Arendt n'a pas tout à fait tort en affirmant qu'en politique ce n'est jamais l'humanité qui parle à travers le philosophe ... mais l'homme, mais l'individu, concret. Pour autant que de lâchetés, que d'erreurs, que de violence aussi, promues, voulues et perpétrées.

Il en va de la raison comme de Dieu : que de crimes aura-t-on commis, ou justifiés, en leur nom !

Ne pas penser ? Impossible ! Penser ? mais tellement dangereux ! Si tragique il y a, c'est ici qu'il réside ! dans ce sentier sinueux entre ravin et montagne, où la chute toujours guette ; où retour en arrière est impossible ; dans la nécessité de l'avant ! Comment penser sans offenser ces cadavres laissés derrière soi ?

Peut-être faut-il relire mieux l'interdit initial de l'arbre : notre exil s'y entend !