Histoire du quinquennat

Les délices du cilice ....

Ah que j'aime ces litanies de vieillards insanes maugréant à perte de fiel devant ces temps trop faciles qui ne savent que jouir et refusent de souffir.

Alors qu'au XIXe siècle les gens qui s'élevaient avaient une vie très dure, un contexte très difficile pour réussir, ils savaient qu'il fallait affronter une vie et un travail difficiles. Dans les années 1970, une contre-culture est aussi née sur les campus américains et l'éthique du travail a été défiée. Gagner de l'argent a été décrié, le business a été haï, etc. *

Ah ces braves gens qui acceptaient de souffrir, de suer sang et eau pour un gain improbable et lointain.

Je comprends mieux la dilection de ces vieillards séniles pour les pays émergents dont ils nous rebattent les oreilles : ils évoquent tant ce capitalisme sauvage du XIXe qui était l'âge d'or des fortunes de quelque uns .... N'est-ce pas une autre manière d'avouer que la logique du système n'a jamais été que celle, piétiste et rigoriste, de la souffrance et du sacrifice pour le bénéfice de quelques uns ?

C'est vrai, on ne peut pas ne pas penser à ce Vous souffrez et vous souffrirez encore du Maréchal 1 :

Il faut décidément écouter les vieillards qui finissent toujours par détecter le nerf enfoui : cette haine de la vie me laissera toujours pantois


1) Pétain Discours du 25 juin 1940

« Les conditions auxquelles nous avons dû souscrire sont sévères. Une grande partie de notre territoire va être temporairement occupée. Dans tout le Nord, et dans tout l'Ouest de notre pays, depuis le lac de Genève jusqu'à Tours, puis, le long de la côte, de Tours aux Pyrénées, l'Allemagne tiendra garnison. Nos armées devront être démobilisées, notre matériel remis à l'adversaire, nos fortifications rasées, notre flotte désarmée dans nos ports. En Méditerranée, des bases navales seront démilitarisées. Du moins l'honneur est-il sauf. Nul ne fera usage de nos avions et de notre flotte. Nous gardons les unités navales et terrestres nécessaires au maintien de l'ordre dans la métropole et dans nos colonies ; le gouvernement reste libre, la France ne sera administrée que par des Français. »

« Vous étiez prêts à continuer la lutte. Je le savais. La guerre était perdue dans la métropole. Fallait-il la prolonger dans les colonies ? »

« Je ne serais pas digne de rester à votre tête si j'avais accepté de répandre le sang des français pour prolonger le rêve de quelques Français mal instruits des conditions de la lutte. »

« Je n'ai placé hors du sol de France ni ma personne ni mon espoir. Je n'ai jamais été moins soucieux de nos colonies que de la métropole. L'armistice sauvegarde le lien qui l'unit à elles ; la France a le droit de compter sur leur loyauté. »

« C'est vers l'avenir que désormais nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence. »

« Vous serez bientôt rendus à vos foyers. Certains auront à les reconstruire. Vous avez souffert, vous souffrirez encore. Beaucoup d'entre vous ne retrouveront pas leur métier ou leur maison. Votre vie sera dure. »

« Ce n'est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c'est une portion de France qui meurt. Une jachère à nouveau emblavée, c'est une portion de la France qui renaît. »

« N'espérez pas trop de l'État. Il ne peut donner que ce qu'il reçoit. Comptez, pour le présent, sur vous mêmes et, pour l'avenir, sur vos enfants que vous aurez élevés dans le sentiment du devoir. »

« Nous avons à restaurer la France. Montrez-la au monde qui l'observe, à l'adversaire qui l'occupe, dans tout son calme, tout son labeur et toute sa dignité. Notre défaite est venue de nos relâchements. L'esprit de jouissance détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié. C'est à un redressement intellectuel et moral que, d'abord, je vous convie. Français, vous l'accomplirez et vous verrez, je vous le jure, une France neuve sortir de votre ferveur. »