Elysées 2012

Ecole : Bilan

 

60 000 postes de moins dans les écoles, une formation initiale à bac + 5, certes, mais qui envoie dans les classes des enseignants non formés à la gestion des groupes ou à la pédagogie. Vu de loin le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy semble se résumer à ces deux changements majeurs.

Et pourtant, en sourdine ou presque, bien d'autres choses ont bougé dans l'école depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée en 2007. Sur ce sujet, le chef de l'Etat a un vrai projet. Pas encore très lisible, parce que ses deux ministres successifs, Xavier Darcos et Luc Chatel, ont avancé les pions un à un sans dévoiler l'architecture globale. Celle qui se dessinera vite, dès 2012, si l'actuel chef de l'Etat est réélu pour un second mandat.

La première décision en matière scolaire a été l'augmentation de la liberté de choix de l'établissement. Vendue comme un moyen de donner un coup de fouet aux établissements boudés, l'affaire est restée en friche parce que le système entier a été déstabilisé et que les collèges les plus fragiles ont très vite été ghettoïsés. En fait, cette liberté de choix, ne prenait son sens que dans une métamorphose plus large du système. Changement engagé, mais non achevé. Dans la tête de ceux qui ont élaboré ce modèle, l'ouverture de la carte scolaire ne prenait son sens que si, en parallèle, une marge de liberté était réellement donnée à chaque établissement pour qu'il définisse son projet éducatif. Et si une évaluation des élèves de ces établissements était rendue publique, pour que le choix des parents s'appuie sur des chiffres et des notes, plutôt que sur des rumeurs.

Toutes ces demandes figuraient dans la lettre de mission reçue par Xavier Darcos, en juillet 2007. Mais la volonté politique s'est heurtée à la résistance du système. Les enseignants, qui ne voulaient pas se retrouver avec un palmarès des écoles du secteur à la une de leur journal régional, sont montés au créneau contre les évaluations nationales du primaire. Ces évaluations qui devaient être un moyen de pilotage du système se sont retrouvées discréditées dans l'esprit des enseignants qui les ont parfois boycottées ou qui ont fait bachoter leurs élèves de peur d'être eux-mêmes mal notés en cas de mauvais résultats. L'autonomie qui devait être instillée dans la gestion des établissements s'est fait attendre à cause des restrictions budgétaires.

A cette rentrée, une autre autonomie s'installe. Quelque 298 collèges s'inscrivent dans l'opération Eclair (Ecoles, collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite). Ils sont les têtes de pont de ce qui pourrait être le modèle de l'après- 2012. Dans ces établissements, les principaux choisissent leurs enseignants et développent un projet particulier. Si l'on s'arrête à la lettre de mission 2007, cela devait aller bien plus vite et l'école Sarkozy aurait dû être installée avant 2012.

Maryline Baumard