Les gouvernements de la IIIe

Sous la présidence Mac-Mahon

Il participe à la guerre franco-allemande de 1870, essuie plusieurs défaites en Alsace et lors de la bataille de Sedan où il est blessé dès le début des combats. Il est fait prisonnier lors de la capitulation de Sedan. En 1871, il est nommé à la tête de l'armée dite « versaillaise » qui réprime sévèrement la Commune de Paris en tuant 30 000 personnes, emprisonnant 38 000 et déportant au bagne 7 000 autres.

Porté par sa popularité, il est élu président de la République après la chute d'Adolphe Thiers le 24 mai 1873. Après avoir limogé le président du Conseil Jules Dufaure, il le remplace par le duc Albert de Broglie un monarchiste, projetant ainsi une restauration de la monarchie. Mais l'échec de cette restauration le conduit à voter le septennat présidentiel.

Avec le duc de Broglie comme président du Conseil, il prend une série de mesures d'« ordre moral ». L'Assemblée ayant, le 9 novembre 1873, fixé son mandat à sept ans, il déclare, le 4 février 1874, qu'il saurait pendant sept ans faire respecter l'ordre légalement établi. Préférant rester « au-dessus des partis », il assiste plutôt qu'il n'y prend part aux procédures qui, en janvier et février 1875, aboutissent aux lois fondamentales qui établissent finalement la République comme le gouvernement légal de la France (voir l'amendement du député Wallon du 30/01/1875).

Avec réticence, il consent en 1876 à la formation des cabinets Dufaure et Jules Simon, dominés par les républicains. Quand les mandements épiscopaux des évêques de Poitiers, Nîmes et Nevers, recommandant à la sympathie du gouvernement français le cas du pape captif Pie IX, sont suivis d'une résolution de la Chambre proposée par la gauche et demandant au Gouvernement de « réprimer les manifestations ultramontaines » (4 mai 1877), Mac Mahon, douze jours plus tard, demande à Jules Simon de démissionner, et constitue un ministère conservateur sous la direction du duc de Broglie ; il convainc le Sénat de dissoudre la Chambre, et fait un voyage à travers le pays pour assurer le succès des Conservateurs aux élections, tout en protestant qu'il ne désire pas renverser la République.

C'est ce qu'on a appelé « le coup du 16 mai ». Cependant, les élections suivantes du 14 octobre donnent à la gauche une majorité de 120 sièges, et le ministère de Broglie démissionne le 19 novembre. Mac Mahon tente d'abord de former un gouvernement de fonctionnaires dirigé par le général de Rochebouët, mais la Chambre ayant refusé d'entrer en contact avec lui, Rochebouët démissionne dès le lendemain, et le président se voit contraint de rappeler Dufaure à la tête d'un ministère de gauche. Les élections sénatoriales du 5 janvier 1879 ayant livré cette assemblée à la gauche, Mac Mahon, qui ne dispose plus d'aucun soutien parlementaire, préfère démissionner le 30 janvier 1879. Le républicain Jules Grévy lui succède huit heures plus tard.

Albert de Broglie 2

Secrétaire d'ambassade à Madrid et à Rome sous le règne de Louis-Philippe Ier, il quitte son poste en 1848 et s'abstient de toute activité politique sous le Second Empire. Député de l'Eure en 1871, il est nommé ambassadeur à Londres. Il est aussi l'une des figures du catholicisme libéral. Chef du gouvernement de l'« ordre moral » en 1873-1874, puis en 1877, il s'efforce vainement de préserver les droits dynastiques des Orléans. Il défend une conception aristocratique du bicaméralisme, proposant le 15 mai 1874 un « Grand Conseil des Notables », qui « mêlait membres nommés à vie par le président de la République, membres de droit éminents et membres élus par les capacités » 1. Repoussé par les républicains et les bonapartistes, ce projet est également contesté au sein de son courant, l'orléanisme 1. Il est sénateur de l'Eure de 1876 à 1885. Membre de l'Académie française, comme son père, et de l'Académie des sciences morales et politiques, il laisse des Mémoires et d'importantes études historiques. Il est président du Conseil pendant la crise du 16 mai 1877 et fait les frais du « Manifeste des 363 » qui entraînera la dissolution de l'Assemblée et la fin de son conseil.

du 26 novembre 1873 au 18 mai 1874

 

Affaires étrangères Louis Decazes Duc, royaliste

Instruction publique cultes et beaux arts Marie François Fourtou Juge de paix, conservateur

Justice Octave Depeyre Avocat

Intérieur Albert de Broglie Duc, Orléaniste

Finances Pierre Magne Avocat conservateur monarchiste

Guerre François du Barail Général

Marine et colonies Charles Dompierre d'Hornoy Amiral

Travaux publics Baron de Larcy

Agriculture et Commerce Alfred Deseilligny