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Le retour de la morale

Elle semble désormais fonctionner comme un retour du refoulé ! Après l'assimilation,  hâtive, de la morale à la pensée petite bourgeoise qu'opéra ce qu'on appellera plus tard la pensée 68 , il semble bien qu'elle revienne à l'ordre, ou au goût, du jour.

Nostalgie d'une période, les trente glorieuses, où par illusion récurrente, tout semblait aller sinon bien en tout cas de mieux en mieux, et voici le désir de réinstaller, notamment, à l'école, les bonnes vieilles méthodes - on appelle désormais ceci les fondamentaux -  ou nécessité d'une époque bousculée entre les crises et les mutations qu'elle peine à comprendre autant qu'à maîtriser ? Toujours est-il que la morale est de retour. Qu'en tout cas, il n'est plus honteux de poser, aussi, les problèmes en terme de morale et qu'il n'est plus nécessaire de se draper derrière déontologie ou éthique pour faire de la morale sans en avoir l'air.

Toute la question, s'agissant de la communication , reste encore de ne pas se tromper de cible. Ne pas en rester au discours fichtrement moralisateur d'un Platon qui voue aisément aux gémonies écriture, poètes et rhéteurs pour ceci même qu'ils ne chercheraient pas la vérité, propageraient l'illusion, bref nous replongeraient dans cette caverne dont nous peinons tant à sortir ! Mais à l'autre extrême, ne pas réduire non plus la communication à une simple technique se justifiant par la seule logique de l'efficacité.

3 raisons pour penser cette morale

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une attitude finalement très manichéenne de poser le problème. Celle très pentecôtiste 2 consistant à attendre des développements techniques de la communication, solution à tous nos maux  ( de l'éducation à la politique) celle plutôt babélienne qui a propension inverse à y considérer la source de tous nos maux !
Ces deux positions extrêmes indisposent tout autant car jamais les mutations culturelles ne se firent à partir des seuls développements techniques et l'on voit mal pourquoi ce serait aujourd'hui le cas; car, manifestement la communication ne mérite ni cet excès d'honneur ni cet assaut d'indignités !
Eloge du vice à la vertu ?

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c'est à l'inverse plutôt le développement technique, parce que plus radical et plus rapide qu'autrefois, qui incite à se poser la question en terme éthique.

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la question sans cesse serinée, qui fonctionne parfois comme discours opposable, de la valeur. Passe déjà mal qu'on la retrouve brocardée dans le discours politique (valeurs républicaines etc ) ne passe pas du tout qu'elle soit utilisée dans le discours publicitaire pour vanter, par exemple, telle charcuterie sarthoise3 !

On doit à Kant d'avoir compris que tout code moral supposait la liberté . Tu dois donc tu peux ! C'est assez dire que tout code, quand bien même il viserait à nier ou étouffer la liberté individuelle, la suppose néanmoins et donc, en même temps la responsabilité.

C'est à l'envers aussi qu'il faut poser la formule, et, cette fois-ci, sous forme de question :
tu peux donc  dois-tu ? L'explosion des moyens scientifiques et techniques mis à notre disposition - ne pensons qu'à la génétique -  que l'on retrouve jusque et y compris dans la communication ( images numériques, possibilités infinies de trucage de l'image, révolution internet et notamment de ce que l'on nomme web 2 ) oblige évidemment à se poser la question dans ces termes. Ce que l'évolution technique  m'offre de possibilités nouvelles, dois-je le saisir !

La question n'est depuis longtemps plus, doit-on tout dire ? mais l'effet que je puis escompter de ma communication, le désiré-je vraiment? mais reste-t-il, surtout, dans le cadre des valeurs que je défends !

Où philosophie et communication se peuvent rejoindre

 

1)témoin de cette tendance la parution récente de
Axel Kahn , L'homme, le bien, le mal

 

 

 

 

 

 

 

2) voir notamment
 

 

3) comment oublier cet inénarrable Nous n'avons pas les mêmes valeurs, M l'huissier !