Histoire … philosophie politique

Cornelius Castoriadis
entretien avec Ch Marker

 

 

Pour des raisons de fluidité l'entretien a été découpé en plusieurs parties :

Castoriadis sur la démocratie
1 leçons de démocratie
2 création de la politique
3 la délation
4 de la représentation
5 le démos n'est pas omniscient
6 le libéralisme dégénérescende de la révolution
7 la philosophie comme condition de la liberté
8 la technique
9 de l'esclavage
10 le barbare
11 évolutions de la démocratie athénienne
12 réinterprétations ultérieures de la Grèce
13 Chaos et ananké
   

 

La transcription de cet entretien est accessible ici

 

C'était en 1989. La Sept (qui deviendra Arte-France) diffuse L'héritage de la chouette, douze films de quelque 25 minutes chacun signés Chris Marker, le réalisateur décédé le 29 juillet dernier.

Autour de douze mots (tragédie, philosophie, misogynie, musique, mythologie, mathématique, nostalgie, démocratie, olympisme et… la chouette, symbole d'Athèna, qui fait l'objet d'un film-hommage), Chris Marker s'empare d'une idée de Jean-Claude Carrière et s'attèle à définir l’identité occidentale, tout en s’interrogeant sur les valeurs de la Grèce antique et son héritage à travers les siècles

L'entretien initial avec Cornelius Castoriadis (1922-1997) a duré pas moins d'une heure un quart. C'est celui-là, en intégralité, que nous vous proposons ci-dessous. Nous avions déjà évoqué l'œuvre prophétique de Castoriadis à propos de l'actuelle crise grecque (c'est ici, sa notice Wikipédia est là et le site de l'Association Castoriadis est là).

À l'heure où la Grèce du XXIe siècle s'interroge sur le pouvoir de son État, sur la capacité de décision de son peuple, à l'heure où sa politique lui est imposée par d'autres puissances européennes, il est intéressant d'écouter le philosophe parler de la naissance de la démocratie athénienne, de ces cités « où il n'y a pas d'État », de la seule chose que les Grecs ont créé, « la liberté, liberté de penser, liberté d'agir ».

De l'écouter dénoncer l'avènement d'une société où la bureaucratie peut dire : « Taisez-vous, vous ne savez pas ! Nous, nous savons que si telle chose est faite, alors telle autre chose doit être faite ». De l'entendre réfléchir ces sociétés qu'il « n’appelle pas démocratiques, mais des oligarchies libérales ».

Tout en mettant en garde contre les projections et les mauvaises interprétations, cette grande leçon d'histoire antique pourrait, selon les termes de Castoriadis lui-même, « nous inspirer pour essayer de penser autrement notre relation à la loi, notre relation à la collectivité, notre relation au pouvoir ».