Histoire du quinquennat

Présidentielles 2012
Discours de Toulouse 29 avril
(vidéo et texte)

 

 

 

 

Mes chers amis, je salue Toulouse ! Je salue Metz, je salue Lyon, je salue Marcq-en-Barœul, je salue Orléans, je salue Rennes, je salue Limoges, je salue le peuple de France !

Mes chers amis, dans une semaine, le peuple français choisira son destin. Ce sera un choix historique, historique parce que les circonstances sont historiques. Notre pays n’a pas traversé une période semblable à celle d’aujourd’hui depuis sans doute l’après-guerre. Je veux parler de l’un de ces moments de l’Histoire où tout se décide maintenant, en quelques jours pour les décennies à venir. Je veux parler de ces moments de l’Histoire où après un temps de grand désordre arrive le moment où il faut reconstruire un ordre mondial, un nouveau modèle économique, une nouvelle Europe, cher Claude ALLEGRE, un moment où le monde a besoin rien moins que d’une nouvelle renaissance. La France ne peut pas manquer son rendez-vous avec l’Histoire ; la France n’a pas le droit à l’erreur.

Mes chers compatriotes, mes chers compatriotes, la France n’a pas le droit à l’erreur parce que l’erreur se paiera pendant des décennies. La France n’a pas le droit à l’erreur parce que la France ne peut pas dilapider l’héritage de vingt siècles de travail, de vingt siècles d’efforts, de vingt siècles de civilisation. Un héritage, l’héritage de la chrétienté, l’héritage des Lumières, l’héritage de la Révolution et l’héritage de la Résistance. Nous ne voulons pas sacrifier tout cela. La question …

Vous êtes vraiment « ininfluençables », « indécourageables » ! Vous êtes extraordinaires, qu’est-ce que je voulais que je vous dise ? Vous êtes le peuple de France mais regardez-les, tous les observateurs regardent le peuple de France. Voilà ce qu’il veut, voilà ce qu’il dit, voilà sa confiance, voilà son idéal !

Les experts, les experts, les experts, ceux qui savent tout et ne connaissent rien avaient dit que les Français n’iraient pas voter et 80% de citoyens se sont déplacés pour faire un choix, celui de la citoyenneté, celui du civisme parce que 80% de Français ont compris que cette élection était un choix historique. Alors, à tous les Français qui sont allés voter, et à tous ceux qui hésitent à voter pour le deuxième tour, je veux dire que cette élection est sans doute la première véritable élection présidentielle du XXIe car ce dont il s’agit entre nous, c’est bien du monde nouveau qui va naître des crises actuelles. Ceux qui ne voteront pas voteront contre eux et surtout ils laisseront à d’autres le soin d’écrire leur histoire à leur place. S’abstenir, c’est laisser d’autres écrire pour vous votre histoire et celle de votre pays. A tous les Français qui tiennent le destin de la France entre leurs mains car vous tenez mes chers compatriotes, chacun individuellement dans chaque famille, le destin de la France entre vos mains. Je veux dire qu’au moment où vous allez choisir, souvenez-vous d’une chose, de la grande Histoire de France, de la grande civilisation dont nous sommes les héritiers. Souvenez-vous, au moment de choisir, de tout ce que les Français ont accompli d’immense dans le passé et représentez-vous avec cette image ce que les Français pourront accomplir de plus grand encore pour l’avenir. Notre avenir, il doit être à l’image du glorieux passé que nous ont laissé et légué nos parents et nos grands-parents. Nous ne sommes pas nés de nulle part. Nous ne sommes pas une plage blanche ; nous sommes le pays de Victor HUGO ; nous sommes le pays de VOLTAIRE ; nous sommes le pays de MAUPASSANT. Oui, nous sommes le pays de Jeanne d’ARC, du général de GAULLE, de la Résistance, de la Renaissance, nous sommes le peuple de France et notre avenir ne peut pas être un avenir écrit avec de petites ambitions.

Je veux dire ici en cette journée de déportation, dans cette ville de Toulouse où vous lisez, cher Jean-Luc, chaque année les noms des 76 000 hommes et femmes, enfants, Juifs déportés dans les camps de la mort. C’est la journée du Souvenir. Je veux vous dire de vous souvenir quelle que soit votre histoire personnelle, mais nous sommes tous les enfants d’une seule et même Nation dont l’âme reste blessée par la douleur indicible qui fut infligée à tous les déportés. Quand un Juif de France est menacé, ce n’est pas le problème de la communauté juive ; c’est le problème de la communauté nationale dans son ensemble.

En ce jour de mémoire de cette ville de Toulouse qui résista avec autant d’héroïsme à la pire entreprise totalitaire de tous les temps, j’appelle tous les Français à ne jamais oublier où peut conduire la haine de l’autre et le reniement de nos valeurs humanistes. La haine de l’autre, vous à Toulouse, vous à Montauban, vous l’avez vue il y a quelques semaines, vous l’avez vécue ici la haine de l’autre, et vous avez vu, chère Brigitte, à quelle monstruosité la haine de l’autre pouvait conduire. Eh bien, moi, je veux rendre hommage à Toulouse et à Montauban, villes meurtries par ces crimes atroces qui ont bouleversé toute la France. Je veux vous rendre hommage, je veux vous rendre hommage et je veux dire que nous tous les Français, nous sommes fiers des habitants de ces deux villes meurtries qui ont refusé tout amalgame avec nos compatriotes musulmans qui n’étaient pour rien dans la monstruosité qui a été infligée à Montauban et à Toulouse.

Oui, mes chers amis, nous croyons, nous, à la démocratie, nous croyons aux Droits de l’Homme, nous croyons à l’ouverture aux autres. Au fond, la France est une Nation universaliste. Nous croyons à la grande cause de l’humanité ; nous, les Français, nous nous sentons citoyens du monde. C’est notre histoire, c’est notre culture, c’est notre identité. Mais je voudrais solennellement poser une question. N’avons-nous pas depuis trente ou quarante ans commis une erreur en opposant ces valeurs à l’idée de Nation ? N’avons-nous pas rendu la Nation responsable de tragédies qui avaient bien d’autres causes ? Depuis trente ans, l’Europe, accablée par le souvenir de ses malheurs passés, a trop laissé s’affaiblir la Nation alors que partout ailleurs, les nationalités s’affirmaient ; les pays qui gagnent dans le monde entier aujourd’hui, c’est les pays qui croient dans l’esprit national. Je veux aller plus loin : depuis trente ans, c’est ma conviction et je veux en vérité la faire partager aux Français, une partie des élites, la pensée unique, le système et notamment le système médiatique ont confondu le sentiment national qui est hautement respectable avec le nationalisme qui est une idée, une idéologie profondément dangereuse. Le sentiment national, les mêmes ont confondu l’amour de sa patrie qui est un sentiment noble avec la haine des autres qui est un sentiment détestable. Ils n’ont rien compris. Ils ont oublié peut-être la chose la plus importante à dire à nos enfants : la haine de soi débouche toujours sur la haine de l’autre. Quand on n’aime pas son pays, on ne peut pas tendre la main aux autres. Ils ont oublié les mêmes que le patriotisme, c’est l’amour de la patrie, que le nationalisme, c’est la haine de l’autre. C’est le général de GAULLE qui l’a dit : je n’ai rien à retirer au patriotisme. Ils ont oublié, je ne l’oublierai pas, que la Nation est le seul bien de ceux qui n’ont rien : eux les élites qui avaient tout pouvaient se permettre d’oublier la Nation mais le peuple français n’a jamais voulu oublier la Nation. Ils ont oublié que la Nation est un partage, qu’elle a toujours eu contre elle ceux qui ne croient qu’en la lutte des classes et ceux qui ne veulent rien partager. Les partisans de la lutte des classes ne comprennent rien à la Nation et ceux qui ne veulent rien partager ne comprennent rien à la Nation parce que la Nation, c’est d’abord le partage d’une identité collective et d’une identité commune. Ils ont oublié que la Nation a fait naître la République ; il n’y aurait pas de République sans Nation. Ils ont oublié ce que la souveraineté du peuple, la liberté, l’égalité doivent à la Nation. Où se trouve la souveraineté du peuple quand il y a la négation de la Nation ? Ils ont oublié combien comptent pour une femme, pour un homme, je le dis dans cette région, la vôtre, l’attachement à sa terre, sa terre natale, l’attachement viscéral au paysage dans lequel on a grandi, l’attachement viscéral à la culture dont on a été nourri par ses parents et par ses grands-parents. En croyant se prémunir contre les drames du passé, ils n’ont rien fait d’autre que préparer d’autres drames parce que quand on nie l’importance de la Nation, on ouvre la porte à la loi des communautés et à la loi des tribus. S’il y a du communautarisme et des tribus, c’est parce que l’on n’a pas assez défendu l’idée de la Nation.

Quand on ne défend plus la Nation, on ne défend plus le civisme, on ne parle plus dans le sens du devoir et la solidarité devient un vain mot car la solidarité ne peut s’exercer que dans le cadre de la Nation. En ouvrant, on a finalement nourri des craintes, créé des tensions et suscité des crispations. Ils nous ont conduits trop souvent à ne pas défendre nos intérêts, oui, au point de devenir trop faibles pour être capables de nous protéger. Quand on est fort, mes chers compatriotes, on n’a pas peur de s’ouvrir. Quand on est fort, on n’a pas peur d’aller vers les autres. Quand on est faible, l’ouverture est ressentie comme une menace. Quand on ne défend pas l’idée de Nation et la Nation française, on est faible. Je parle de la France forte ; la France forte s’ouvre au monde. La France est faible, se ferme au monde. Et comment la France pourrait-elle défendre ses intérêts ? Comment pourrait-elle mobiliser toutes ses forces pour affronter la concurrence des autres Nations ? Comment, osons le mot, la France pourrait elle protéger notre mode de vie si plus personne ne sait ce que veut dire être français au XXe siècle ? Cette question n’est pas anecdotique ; elle est centrale. Puis-je aller plus loin ? Comment ferons-nous si plus personne n’est fier d’être français ? Comment ferons-nous si être français ne veut plus rien dire, si on banalise tout, si on fait croire que tout se vaut ? Eh bien, dans les cinq années qui viennent, je ne veux pas laisser la France se diluer dans la mondialisation : voilà le message central des électeurs au premier tour, ne laissez pas la France se diluer dans la mondialisation. C’est le message. Dans les cinq ans qui viennent, je me battrai, je ne veux pas, je ne me résignerai jamais à l’aplatissement du monde, une seule langue, une seule culture, un seul mode de vie, une seule gastronomie, un seul territoire. « Tout se vaut, tout a disparu », je n’en veux pas. Je n’accepterai pas dans les cinq années qui viennent qu’il n’y ait plus aucune différence entre être français et ne pas l’être ; nous ne sommes pas supérieurs aux autres mais nous sommes différents des autres et nous voulons que l’on respecte cette différence.

Je veux dire une chose, je déteste le racisme. Je hais l’homophobie. Je déteste quand quelqu’un désigne l’autre à la vindicte. Je déteste les boucs-émissaires ; je déteste l’amalgame ; je déteste la violence qui est faite à toute personne mais je demande qu’on ne fasse pas cet amalgame, cette violence, ce racisme à l’endroit de ceux qui aiment la France et qui veulent garder la France telle qu’ils l’ont reçue de leurs parents. Et quand je vois cette gauche insupportable donnant des leçons de morale, comme il est confortable de donner des leçons de morale, quand on n’habite pas dans un quartier où l’on souffre et où l’on a peur, comme il est insupportable d’entendre donner des leçons de morale quand on ne met pas ses enfants dans une école devenue école ghetto, qu’on est protégé de tout et qu’on méprise le peuple. Je veux respecter le peuple dans sa diversité.

Dans les cinq années qui viennent, je n’accepterai pas qu’il n’y ait plus aucune différence donc entre être français et ne plus l’être mais parce que je ne veux pas que la France sorte de l’Histoire ; je ne veux pas que la France sorte de l’Histoire en tant que peuple et en tant que Nation. Et je n’accepterai pas car le problème se pose que nous disparaissions en tant que civilisation. Ceux qui m’ont reproché de parler de notre identité ne se rendent pas compte que notre identité est l’expression d’une forme particulière et différente de civilisation, que nous, nous voulons à aucun moment que cette civilisation, que ce mode de vie, que ces valeurs disparaissent au motif que le monde serait devenu un village ! La France a voulu l’Europe pour ne pas sortir de l’Histoire. La France le dit à ses partenaires. La France attend de l’Europe que l’Europe protège les peuples européens. La civilisation européenne si l’Europe ne le fait pas dans les cinq années qui viennent, la France le fera pour elle-même unilatéralement si les autres ne veulent pas comprendre le message de la France.

Mais je dois défendre une nouvelle idée dont on n’avait plus l’habitude de parler et ce fut une erreur. Sans frontières, il n’y a pas de Nation ; sans frontières, il n’y a pas d’Etat ; sans frontières, il n’y a pas de République et sans frontières, il n’y a pas de civilisation. Je veux affirmer l’importance cruciale des frontières dans la mondialisation et en Europe. Parce qu’on se méfiait de la Nation, on a voulu effacer toutes les frontières politiques ; on a eu tort. Parce que les capitaux voulaient circuler sans entrave, parce que les marchés, ne voulaient rencontrer aucun obstacle, on a voulu effacer les frontières économiques ; ce fut une erreur. Parce que la pensée unique voulait dominer le monde, on a voulu effacer les frontières ; ce fut une erreur. Parce qu’une idéologie libertaire voulait imposer la disparition de toute règle et de toute limite, on a voulu effacer les frontières morales ; ce fut une grave erreur. On a eu tort parce qu’on en a créé le désordre dans le monde et c’est le désordre du monde qui a engendré les crises que nous connaissons depuis quatre ans. On a eu tort parce que l’Europe est allée dans cette direction plus loin que n’importe quelle région du monde et que le résultat, ce fut l’affaiblissement de l’Europe. On a eu tort parce que quand il n’y a plus de frontières, il n’y a plus de politique et il n’y a plus de liberté.
 

Depuis trente ans, par facilité, on ne parle plus des frontières, on ne défend plus les frontières de l’Europe. On n’ose même plus prononcer le mot et voilà même qu’aujourd’hui, aujourd’hui, on voudrait séparer le droit de vote de la nationalité. C’est le contraire de l’idéal républicain.

Comment remettre de l’ordre dans le monde, dans l’économie, dans la société ? Comment permettre à des formes de civilisation de s’épanouir ? Comment, mes chers compatriotes, canaliser l’argent, la marchandise dans un monde sans frontières, sans limites, sans repères ? Car vous avez bien compris que je ne parle pas simplement de la frontière géographique ; je parle de la frontière entre le bien et le mal. Je parle d’une frontière entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Imaginons, il y a un philosophe, Régis DEBRAY, « la ville sans cadastre. » La frontière, c’est ce qui distingue le dedans du dehors, le chez soi et le chez les autres. La frontière, c’est ce qui permet que l’on puisse avoir un chez soi, que l’on puisse avoir un foyer, que l’on puisse avoir – écoutez-moi bien – un espace d’intimité dans lequel on est libre de choisir qui l’on fait entrer. Sans frontières, sans cadastre, il n’y a pas d’intimité, il n’y a pas de vie privée. Et si cet espace d’intimité vous est contesté, alors, vous vous repliez sur vous-même, vous n’échangez pas, vous ne partagez pas. La frontière, c’est l’affirmation que tout ne se vaut pas, qu’entre le dedans et le dehors, ce n’est pas la même chose, qu’entre nous et les autres, il y a une différence, qu’entre chez soi et dans la rue, ce n’est pas pareil, qu’on ne se comporte pas de la même façon. Tracer une frontière entre les cultures, tracer une frontière entre le vrai et le faux, tracer une frontière entre le bien et le mal, tracer une frontière entre la beauté et la laideur, vous savez ce que c’est ? C’est rien d’autre que le long travail de la civilisation. La civilisation sert à cela.

Oui, c’est cela et ce n’est pas parce que le beau et le laid, c’est subjectif, qu’on n’a pas le droit de parler du beau et du laid. Et c’est n’est pas parce que je parle de morale que je milite naturellement pour un ordre moral. Je dis simplement que la civilisation nous conduit à cela. Le mur de la vie privée si bafoué par la vulgarité actuelle, c’est une frontière. La laïcité, c’est une frontière qui protège les enfants, qui protège les femmes, qui protège les familles, qui protège la République. C’est une frontière ! Oui, je le crois, j’en suis même certain !

Puis-je dire une chose ? Moi, je suis rassuré parce qu’en écrivant ce discours, je me suis dit « c’est tellement personnel, est-ce qu’ils vont être d’accord avec moi ? » Parce que je pense que dans une campagne, il faut dire les choses que l’on sent au plus profond de soi-même, pas débiter à longueur de temps les mêmes idées, les mêmes slogans, pas passer son temps à attaquer ou à critiquer, dire ce que l’on a dans l’âme, dire ce que l’on a dans le cœur, dire ce que l’on pense avec son expérience, avec sa raison, avec son intelligence. Voilà ce que je suis venu vous faire partager.

Alors, j’entends bien que bon, la frontière, la frontière, la nationalité, la nationalité doit être respectée parce qu’elle est une frontière. La frontière, voyez-vous, mes chers amis, ce n’est pas un enfermement, ce n’est pas un repliement, ce n’est pas un rejet. La frontière, c’est une limite, c’est un repère, c’est – oserais-je le dire – une clarification. La frontière, c’est la démocratie, c’est la citoyenneté, c’est la souveraineté, c’est le droit pour un peuple de choisir un destin. La frontière, c’est la protection, c’est la solidarité. La frontière, ce n’est pas une tension ; ce n’est pas un affrontement. C’est au contraire ce qui permet de régler par le droit les rapports entre les peuples qui ne doivent jamais plus se régler par la force. C’est parce qu’il y a une frontière que le droit prime sur la force.

Je vais être encore plus clair. La frontière, ce n’est pas un encouragement à la volonté de puissance. C’est une limite à la volonté de puissance. La frontière, ce n’est pas un appel à la conquête. C’est une reconnaissance du droit de vivre en paix chez soi. Alors, la frontière, elle est au cœur de tant de problèmes de la société française : elle est au cœur de l’immigration ; elle est au cœur du problème économique ; elle est au cœur du problème de la réciprocité ; elle est au cœur de la lutte contre tous les dumpings ; elle est au cœur de la lutte contre les trafics, contre le terrorisme, contre les mafias. Effacer les frontières, je vous demande de me croire, et c’est aussitôt une multitude de petites frontières beaucoup plus dangereuses, beaucoup plus étouffantes qui les remplacent, des frontières sociales, des frontières ethniques inacceptables et des frontières religieuses dont nous ne voulons pas.

A l’abri des frontières de la France, il n’y aura pas de frontières ethniques, il n’y aura pas de frontières religieuses. Faites sauter la frontière de la citoyenneté et de la République et vous verrez les tribus et les communautés imposer aux membres des tribus et des communautés des comportements dont nous ne voulons pas sur le sol de la République française ! Effacer les frontières, ce que je ne veux pas, et l’on ne pourra plus garantir les droits et respecter les devoirs ni faire respecter la loi car on ne peut pas faire respecter la loi quand la loi ne connaît pas de frontières. Effacer les frontières, et nous perdrons notre protection sociale, vous savez pourquoi ? Parce qu’elle fera faillite. Effacer les frontières et nous perdrons notre langue, notre identité, notre façon de vivre. Je n’en veux pas. Nous avons trop cédé pendant trente ans à cette idéologie de la pensée unique qui est une pensée fausse ! Ca ne me gêne pas de le dire. L’Europe a trop cédé mais je prends mes responsabilités. L’Europe a trop cédé à la religion du libre-échange et de la déréglementation au nom de l’abaissement des frontières. L’Europe a trop cédé à tous ceux qui voulaient que les peuples n’aient plus voix au chapitre. Au fond, l’Europe a trop cédé à une conception que l’on a trop entendue à la fin des années 70 d’un monde sans Etat, d’un monde sans politique, où les techniciens, les bureaucrates, les technocrates avaient raison sur tout, avec leur calculette et leur code. Voilà le résultat de trente ans de démission du politique !

Alors, en 1995, cher Michel, lors de la campagne électorale, le grand sujet, ça a été la fracture sociale. En 2007 pour ma première campagne électorale présidentielle, le grand sujet, c’était le travail. Eh bien, en 2012, le sujet majeur, c’est la question des frontières, et mon projet, c’est de remettre les frontières au centre du débat et de la question politique. C’est un enjeu majeur ! Et grâce à cela, grâce à cela parce que j’imagine immédiatement le procès en sorcellerie de tous ceux qui n’ayant rien entendu ou ayant entendu et n’ayant pas tout compris prennent un mot, engagent un procès, ce sont les staliniens du XXIe siècle. Ils n’ont plus de rêve ; ils n’ont plus d’idéal ; ils n’ont gardé que les défauts. Pourquoi je dis cela ? Pourquoi je veux mettre, Rama, pourquoi …Comme vous êtes cruels pour la Corrèze ! Si je veux mettre la frontière au cœur de la problématique de cette présidentielle, c’est que la France doit rester un pays ouvert. Je n’accepterai pas de diriger, de conduire, d’incarner une France fermée. Je ne veux pas que la France s’abandonne au protectionnisme parce que ce serait suicidaire. Je ne veux pas – je prends mes responsabilités – que la France n’accueille plus personne sur son territoire. J’ai toujours refusé la fermeture et considéré que l’immigration zéro n’avait aucun sens. Je ne veux pas que la France s’isole, s’isole du monde ; je ne veux pas que la France s’isole en Europe alors que la France a vocation à mener l’Europe mais je veux des frontières respectées, des frontières défendues, des frontières qui permettent d’assurer la maîtrise de l’immigration, de faire respecter la réciprocité dans les échanges commerciaux et de lutter contre l’évasion fiscale que nous ne supportons plus.

Alors, on va aller encore plus loin. Je n’accepte pas que nos grandes entreprises que je respecte et qui sont la force de la France ne se sentent françaises que quand elles ont besoin de l’Etat ! Oh, je me souviens encore, toutes les grandes entreprises du monde étaient soi-disant – quelle bêtise ! –devenues transnationales ; dans le grand bain du capitalisme financier, elles avaient, disait-on, perdu leur nationalité. Mais au moment où le vent mauvais de la crise a soufflé, aucune ne s’est trompée de guichet : toutes sont revenues à la maison, personne ne s’est trompé d’adresse. Ils avaient gardé la mémoire de leur nationalité ! Et je les ai vus défiler les uns après les autres, les dirigeants de ces grandes entreprises monde, eh bien, je vais vous dire, on ne peut pas être français que pendant les crises et uniquement lorsque l’on a besoin d’aide. On ne peut pas avoir droit et aucun devoir ! Et ce n’est pas valable seulement pour les bénéficiaires du RSA, pour les chômeurs ; c’est valable aussi pour les grandes entreprises et pour tous ceux qui sont en haut de l’échelle. Et c’est valable aussi pour l’exilé fiscal qui prétend garder la nationalité sans payer d’impôts en France. Je veux que l’impôt et la nationalité soient liés afin que les exilés fiscaux payent les impôts en France. Et nous, dans nos réunions, nous ne donnons pas la parole à des exilés fiscaux qui font la morale à tous ceux qui continuent à travailler et à payer leurs impôts en France.

Je veux que les grandes entreprises payent un impôt minimum assis sur leur bénéfice mondial pour mettre fin au scandale des grands groupes français qui ne payent aucun impôt sur les bénéfices en France. C’est cela remettre les frontières au cœur de la politique. Je veux que celui qui vient s’installer en France parle le français avant de s’installer en France, connaisse les valeurs de la République avant de s’installer en France parce que notre système d’intégration ne fonctionne plus, parce que la République n’assimile plus, parce qu’une mère qui ne parle pas français est coupée de la société, coupée de ses enfants. Pour que l’assimilation redevienne possible, je me fixe comme objectif que nous accueillons bien ceux que nous accueillerons mais que nous diviserons par deux ceux que nous accueillerons pour que le système d’intégration français recommence à fonctionner.

Claude ALLEGRE a raison : l’Europe a tout ouvert, tout ouvert sans contrepartie tandis que les autres n’ont presque rien ouvert. Eh bien, si l’Europe n’obtient pas de réciprocité, je déciderai unilatéralement avant un an de réserver nos marchés publics locaux, départementaux, régionaux, nationaux aux seules entreprises qui produiront et qui créeront des emplois en Europe. C’est cela remettre la frontière au cœur de la politique.

Eduquer nos enfants, la chose la plus difficile au monde, l’éducation, éduquer ses enfants c’est poser des limites, c’est tracer une frontière ; éduquer ses enfants s’est donner au maître l’autorité suffisante pour inculquer ses limites et ses frontières. L’école de la République… bien sûr qu’on se construit en transgressant, mais, à la minute où il n’y a plus de règle, quelle transgression est-elle possible ? L’école de la République c’est l’école des limites et des frontières, l’école où on apprend que tout ne se vaut pas, que tout n’est pas permis et que l’enfant n’est pas l’égal du maître, que le maître a la légitimité du savoir… La responsabilité c’est une affaire de limite, c’est une question de frontière, moraliser le capitalisme peut remettre en question cette idée folle que pour faire du profit la fin justifierait tous les moyens, que l’appât du gain échapperait à tout jugement moral, eh bien c’est poser des limites et tracer des frontières. Quant à la tête de notre pays je me suis battu contre les paradis fiscaux, ce n’était pas une frontière fiscale, c’était une frontière morale entre ce qu’on peut faire et ce qu’on ne doit pas faire.

Mes chers compatriotes ! Nous avons le droit de choisir, de choisir ce que nous mangeons, la traçabilité est un droit, l’étiquetage est une liberté et c’est sur la frontière que se gagne cette liberté et ce droit ; Nous avons le droit de choisir qui nous accueillons chez nous, c’est un droit que personne ne peut nous contester ; Nous avons le droit de défendre nos coutumes, nos pratiques, nos traditions, notre identité, ce n’est pas une maladie que d’avoir une identité. Je voudrais rappeler que, pour échanger avec les autres, il vaut mieux avoir quelque chose à échanger, que pour vanter la diversité peut-être qu’il faut accepter la pluralité des identités, car, le jour où il n’y a plus d’identité, qu’est-ce qu’on partage, qu’est-ce qu’on échange, qu’est-ce qu’on construit ? On ne gagne jamais en cherchant à imiter les autres. Nous n’avons pas le choix, il nous faut tirer le meilleur parti de nous-mêmes, de nos ressources, de notre culture, de nos institutions, il nous faut organiser une multitude de résistances (petites et grandes) pour conserver ce qui nous fait être différents des autres.

Je veux être la cohérence, le catalysateur (sic) de cette multitude de résistances qui fait qu’on gardera nos modes de vie, nos territoires, nos valeurs, notre morale, notre culture, notre langue, notre cinéma, c’est par cette multitude de résistances que nous resterons ce que nous sommes, un peuple libre, un peuple pudique, un peuple fier, un peuple que personne ne peut contrôler et à qui personne ne peut interdire de prendre la parole. Je vais même dire autre chose - je sais que ça fera parler, mais tant mieux, après tout il vaut mieux faire des discours qu’on commente plutôt que des discours tellement creux que personne n’en parle - je ne vise personne, mais, si vous pensez à quelqu’un, je ne peux pas vous donner tort… Et pour que l’Europe avance, il nous faut… pour que l’Europe avance, il nous faut à la fois converger et diverger, c’est une idée qui me tient à cœur, converger et diverger, je veux le dire à tous les Français à quelques jours de ce scrutin historique, oui en Europe il nous faudra diverger, diverger sur la langue, il n’y a pas que l’anglais en Europe, il y a le français… diverger sur l’art, sur la littérature, sur la musique, sur la culture, je ne veux pas d’une Europe où il n’y aurait qu’une seule culture ; Je ne veux pas de la marchandisation de la culture, je veux que nous gardions comme un trésor le fait que la France est sans doute le seul pays où je peux m’adresser à 120.000 personnes sur la place de La Concorde en citant Victor HUGO et PEGUY et en rajoutant MALAPARTE, c’est la France, et peu m’importe que nous passions pour étrange pour les autres, c’est la France et en France la littérature, le livre, le cinéma, la musique, le théâtre ça fait partie… ça fait partie… Eh oui ! Parce que nos idées sont les seules que veulent entendre le peuple de France bien sûr.

Mes chers amis ! Diverger et converger, mais en même temps je le conduirai à la convergence sur la fiscalité pour qu’il n’y ait plus de dumping sur le droit des affaires, sur la discipline budgétaire, sur la politique économique. Alors c’est encore une question de frontière et j’espère vous avoir convaincus de cela, que c’est un sujet essentiel. Mais où la tracer cette frontière ? Entre la fermeture (dont je ne veux pas) et la dilution (dont je ne veux pas), je vous propose de trouver la ligne de la raison et la raison c’est une identité française. Si nous faisons cela, alors nous ferons reculer la peur de l’avenir, alors nous engagerons la ré-industrialisation, alors nous renouerons avec la croissance. La croissance à venir va dépendre de notre décision le 6 mai, on ne créera pas la croissance en embauchant 60.000 fonctionnaires, en augmentation les allocations, en réduisant la durée du travail, en augmentant les dépenses de fonctionnement, en alourdissant le coût du travail, la remise en cause de la réforme des retraites, le doublement de la prime de rentrée scolaire, les embauches de fonctionnaires, la hausse du SMIC, ça fait plaisir au moment où on l’annonce mais cela prépare mes chers compatriotes – chacun est placé devant ses responsabilités – à un matraquage fiscal sans précédent des classes moyennes sur lequel repose l’avenir de la France.

Ce programme là, ce n’est pas un problème… ce n’est pas un programme de croissance, c’est un programme de récession. La croissance, dans les circonstances actuelles, nous allons la construire en exigeant la réciprocité, parce que nos entreprises, nos agriculteurs, nos producteurs, ne peuvent pas être mis en concurrence avec des pays dont les entreprises, les producteurs, les agriculteurs ne respectent aucune des règles que nous imposons en Europe, ça ne peut plus durer, je mettrai un terme à cette folie. Je demanderai également que nous débattions de la monnaie, parce que si l’Euro est trop fort - et ici on sait ce que pèse AIRBUS fabriqué en Zone Euro et vendu en Dollar – la monnaie… parce que si l’Euro est fort, aucun gain de productivité demandé à nos ouvriers ne sera jamais suffisant pour compenser le handicap d’une monnaie trop chère, nous ne pouvons pas être la seule région du monde où le débat sur le taux de change est considéré comme inconvenant alors que le Yuan pour les Chinois est un élément du développement économique, que le Dollar pour les Américains est un élément de l’agressivité économique, je ne veux pas d’une Europe qui constate que l’Euro est trop fort et qui reste les bras ballants, en disant : « dommage » à chaque fois qu’on perd des parts de compétitivité à cause de la valeur de la monnaie.

Mes chers amis ! Il n’y aura pas de renégociation de l’accord européen que j’ai négocié sans que la France respecte les règles de discipline budgétaires, je veux m’en expliquer une minute avec vous. La France c’est 1.700 milliards de dette, c’est un besoin de financement de 180 milliards d’euros par an, c’est 42 milliards d’euros d’intérêt de la dette par an, si nous voulons retrouver la maîtrise de notre destin nous devons rembourser nos dettes, nous devons réduire nos dépenses, nous devons diminuer notre endettement, ce n’est pas un choix, ce n’est pas une alternative, c’est la décision d’un pays souverain. Regardez le désastre de la Grèce où les salaires ont diminué de 22,5% ! Qui paie l’incurie de dirigeants qui n’ont pas voulu prendre les décisions qu’il fallait prendre ? Le peuple ! Oh ! Certes, quand j’affrontais seul les manifestants contre la réforme de la retraite, il n’y avait pas de manifestation en Grèce, mais, aujourd’hui, qui envie le sort de la Grèce ?

Et ici, je veux parler de nos amis espagnols, grand pays, avez-vous vu la situation où se trouve l’Espagne après 7 années d’un gouvernement socialiste qui n’a voulu faire aucun effort et prendre aucune décision ? C’est étrange, quand la campagne a commencé, monsieur HOLLANDE s’est précipité à Madrid pour rencontrer celui qui, à l’époque, était son modèle, monsieur ZAPATERO. J’aimerais savoir si monsieur HOLLANDE entend encore aujourd’hui poursuivre la même politique que celle qui a fait tant de succès en Espagne avec monsieur ZAPATERO. J’aimerais savoir si c’est le sort enviable que monsieur HOLLANDE nous promet, la Grèce ou l’Espagne ? Non merci. La croissance, bien sûr la France la souhaite, la France la veut, la France s’est battue pour sauver l’euro, pour sauver l’Europe, la France a toujours refusé la rigueur et l’austérité.
Je veux m’en expliquer devant vous, je n’ai jamais voulu prononcer le mot « rigueur », on me l’a reproché, j’ai même été attaqué, injurié, pourquoi ? Parce que les mots ont un sens. La rigueur ça veut dire diminuer les pensions de retraite, diminuer les salaires, diminuer les allocations. La rigueur je la connais, c’est la décision qu’a pris le gouvernement britannique de baisser de 25 % les bourses des étudiants. La rigueur, c’est la décision que vient de prendre le gouvernement portugais de diminuer de 5 % les pensions de retraite. La rigueur, c’est la décision que vient de prendre le gouvernement espagnol de baisser les salaires des fonctionnaires. J’ai voulu vous protéger de ce risque, je veux qu’on diminue nos dépenses, qu’on rembourse nos dettes mais que vous ne soyez pas obligés de rogner sur votre pouvoir d’achat. Je peux aujourd’hui parler à chacun d’entre vous, oh ! Je n’ai pas tout réussi et bien des critiques sont légitimes à mon endroit, mais pas un seul d’entre vous n’a perdu 1 centime d’épargne quand le système bancaire mondial s’est effondré, parce que je vous ai défendus.

Oh ! On peut me reprocher bien des choses, mais pas un seul des 15 millions et demi de retraités, non seulement n’a vu sa pension diminuer mais j’ai veillé chaque année de la crise, vous m’entendez, chaque année de la crise que vos pensions puissent être actualisées, puissent être actualisées. Parce que je n’accepte pas qu’un homme ou une femme qui a travaillé toute sa vie, soit obligé à la retraite de tendre la main pour demander à ses enfants de l’aider. Voilà pourquoi j’ai refusé cela, c’était une question de morale, c’est une question de dignité. Et quand les syndicalistes refusaient d’assumer leur responsabilité au moment de la réforme des retraites, ils étaient des millions à défiler dans la rue, et j’étais seul à être conspué. Mais à l’arrivée, je me disais : il y a 15 millions de retraités qui ont leur retraite payée, qui n’auront pas à tendre la main. Et si cette réforme, je ne l’avais pas voulue il y a 2 ans, dans quelle situation serions-nous aujourd’hui ? Ça c’est la vérité, elle n’est pas de gauche, elle n’est pas de droite, elle n’est pas du centre, elle est la vérité.

Et imaginez, imaginez, imaginez que dans la tourmente que nous avons connue pendant 4 ans, imaginez qu’au lieu du gouvernement conduit par François FILLON, imaginez que ce fut le triumvirat étrange HOLLANDE – MELENCHON – JOLY, imaginez. Mais mes chers amis, le problème n’est pas moi, la question n’est pas celle de mon avenir, de ma situation, de ma fonction, le problème c’est vous car c’est toujours le peuple qui paie la lâcheté, la démission et l’hypocrisie de ceux qui dirigent.

Alors voilà, je veux lever – je l’ai fait devant vous – le tabou des frontières. J’ai levé ce tabou non pour tourner le dos au monde, moi qui aime tant le monde, qui ai tant aimé parcourir le monde. Mais pour pouvoir le regarder sans crainte ce monde, j’ai levé le tabou des frontières non pour refuser l’avenir mais bien au contraire, pour nous y préparer. J’ai levé ce tabou non pour opposer la France du oui et celle du non, mais pour les réconcilier dans une conception ouverte et protectrice de la nation. Je veux mettre les frontières au cœur de la politique parce que je veux une Europe qui protège et non une Europe qui expose. Je veux des frontières parce qu’elles sont la condition, la condition du nouveau modèle français que je vous propose. Un nouveau modèle français qui repose sur le travail, le droit à la formation, le droit à un nouveau départ pour ceux qui auront subi un accident de la vie, l’investissement, l’innovation, la recherche, la régulation des échanges, l’autorité, la responsabilité.

Je veux un nouveau modèle de croissance que je bâtirai sur la cohésion sociale, parce que j’affirme que la question nationale et que la question sociale sont absolument indissociables. Je veux rééditer au 21ème siècle l’exploit qu’ont réalisé les hommes de l’après-guerre, en mobilisant toutes les forces vives de la nation pour faire les 30 glorieuses, Pour construire les 30 glorieuses du 21ème siècle, il nous faut des frontières qui rassemblent et qui unissent. Il nous faut resserrer la trame sociale qui lie entre eux les hommes et les territoires, parce que cette trame sociale qui lie entre les hommes et les territoires, ça permet de faire une seule et même nation, une seule et même France. Je veux remettre les frontières au cœur de la politique, parce que je ne veux pas d’un monde où tout se vaut, parce que je ne veux pas d’un monde où il n’y a pas de limites, parce que je ne veux pas d’un monde où il n’y a plus de repères, parce que je veux un monde où il y a une hiérarchie des valeurs. Je veux remettre les frontières au cœur de la politique parce que je veux que l’Europe s’affirme, je veux que la France agisse, qu’elle puisse peser dans les affaires du monde. Je veux que par-delà ses frontières, la France parle au monde, je veux que la France accomplisse en toutes les révolutions… incarne aux yeux du monde la nouvelle frontière de la civilisation du 21ème siècle.

Alors nous ne serons pas forts et nous ne relèverons pas les défis du 21ème siècle en nous divisant en camps et en factions. Il ne s’agit pas de faire gagner la droite, absurde, il ne s’agit pas de faire gagner la gauche, dérisoire, il s’agit le 6 mai de faire gagner la France et la France c’est tous les Français, quels que soient leurs engagements politiques. C’est pour ça que moi je vais vous dire, je suis heureux de voir au premier rang Claude ALLEGRE à qui je veux dire combien j’apprécie son courage. C’est pour ça que je suis heureux d’avoir Jean-Marie BOCQUEL, que tu sois là chère Rama YADE, ici avec nous, c’est ta place. Je suis heureux d’avoir une porte-parole comme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, je suis heureux Michèle ALLIOT-MARIE, Christine BOUTIN que vous soyez là avec moi. Je suis heureux de voir tous les élus de la région, Bernard, tous…Brigitte, pardon, Jean-Luc, tous ceux qui sont ici, ne m’en veuillez pas. Mais peu m’importe que parmi vous il y ait des radicaux, des centristes, des UMP, des non-inscrits, des gauches modernes, peu m’importe, pour moi vous êtes des Français qui placez l’intérêt général au-dessus de tout, qui aimez votre territoire, vos villes, votre région, qui aimez la France. Et c’est ensemble que nous allons construire le rassemblement immense du 6 mai.

Peuple de France, un vieux monde s’éteint, un autre est en train de naître, prends ton avenir en main, invente ce monde nouveau. Et avant le 6 mai, il y aura le 1er mai, le 1er mai n’appartient à personne, le 1er mai c’est la fête de tous ceux qui travaillent et qui ont travaillé toute leur vie. Je vous attends peuple de France, le 1er mai sur l’esplanade des Droits de l’homme et sur la place du Trocadéro, parce que le 1er mai il y aura une différence entre François HOLLANDE et moi. François HOLLANDE défilera derrière les drapeaux rouges de la CGT, François HOLLANDE défilera à ce moment-là avec ceux qui divisent la France, et moi je parlerai à vous devant une marée de drapeaux tricolores, parce que le bleu, le blanc et le rouge c’est vive la République et vive la France.