S Royal à Toulon
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N Sarkozy au congrès d'investiture
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Ils étaient
jeunes, pour la plupart, ces soldats de l’An II. Mal équipés, pauvrement
habillés, mais portés par une immense espérance. Les puissances coalisées de
l’Ancien Régime et leurs troupes mercenaires pensaient leur passer aisément
sur le corps. Mais c’est à lui, le peuple en armes, qu’alla la victoire.
« Quand la lutte s’engage d'ailleurs
entre le peuple et la Bastille, c’est toujours la Bastille qui finit par
avoir tort ». |
Ils avaient toujours été en avance sur leur temps.
Il m’ont appris, parce qu'ils le savaient mieux que
quiconque, ce qu'était le gaullisme : non une doctrine que le Général de
Gaulle n'avait jamais voulu mais une exigence morale, l'exercice du pouvoir
comme un don de soi, la conviction que la France n’est forte que lorsqu’elle
est rassemblée, la certitude que rien n'est jamais perdu tant que la flamme
de la résistance continue de brûler dans le cœur d’un seul homme, le refus
du renoncement, la rupture avec les idées reçues et l’ordre établi quand ils
entraînent la France vers le déclin. |
Et je vous le
dis ici, non seulement je revendique d'être la candidate de la morale de
l'action, mais je suis parce que j'écoute les Français, que je prends ce
temps et que je le prendrais comme je l'ai décidé, je suis aussi la
candidate de la vérité de la parole, parce que cette parole, c'est la vôtre. |
J'ai changé parce que le pouvoir m'a changé. Parce qu'il
m'a fait ressentir l'écrasante responsabilité morale de la politique. Le mot
"morale" ne me fait pas peur.
Je veux être le Président qui va remettre la morale au cœur
de la politique. |
Et Léon
Gambetta, ce jeune avocat, qui avait fait trembler le Second Empire, avait
dit cette phrase extraordinaire, c'est la nôtre, ne l'oublions pas, je vous
la propose comme feuille de route. "Ce qui constitue une vraie démocratie,
ce n'est pas de reconnaître des égaux, mais d'en faire réellement". |
Elle a 32 ans et le visage d'un émigré italien naturalisé
français, quand Gambetta quitte en ballon Paris assiégé pour organiser la
résistance aux Prussiens. |
François
Mitterrand avait raison de le dire : « quand la France rencontre une grande
idée, alors elles font ensemble le tour du monde ». |
Tout paraissait possible aux hommes de la Renaissance. Tout
paraissait possible à ceux des Lumières, à ceux de la Révolution, à ceux des
30 Glorieuses |
Je suis venu
vous dire ici à Toulon les raisons auxquelles je tiens, celles pour
lesquelles nous avons envie de croire en la France. Je la sais capable notre
France de puiser dans ses valeurs, dans son histoire, dans sa passion de
l'égalité, dans ses talents, l’énergie du redressement que tous les Français
appellent de leurs vœux, et qu'ils attendent, parfois désespérément. |
Je veux être le président d’une France qui incarnera
l’audace, l’intelligence et la création.
Je veux être le président d’une France qui ne s’enfermera pas dans son
histoire pour échapper à l’avenir, qui ne sera pas un musée, mais qui saura
s’adosser à son histoire pour s’élancer vers le futur. |
Réhabiliter la valeur travail, ce
n’est pas offrir comme seule perspective toujours plus d’heures
supplémentaires exonérées et toujours plus de flexibilité sans filet de
sécurité. Dans un monde où les entreprises doivent s’adapter en permanence,
la France doit être capable d’anticiper les mutations en investissant
massivement dans la qualification des salariés, dans la sécurisation des
parcours professionnels pour accompagner efficacement les transitions d’un
emploi à un autre. |
Le travail c’est la liberté, c’est l’égalité des chances,
c’est la promotion sociale. Le travail c’est le respect, c’est la dignité,
c’est la citoyenneté réelle. Avec la crise de la valeur travail, c’est
l’espérance qui disparaît. Comment espérer encore si le travail ne permet
plus de se mettre à l’abri de la précarité, de s’en sortir, de progresser ?
Le travailleur qui voit l’assisté s’en tirer mieux que lui pour boucler ses
fins de mois sans rien faire ou le patron qui a conduit son entreprise au
bord de la faillite partir avec un parachute en or finit par se dire qu’il
n’a aucune raison de se donner autant de mal.
Le travail est dévalorisé, la France qui travaille est démoralisée.
Le problème c’est que la France travaille moins quand les autres travaillent
plus. Le plein emploi est possible chez les autres. Il l'est aussi chez
nous. Il faut aimer le travail et pas le détester. |
Aimer la France et son histoire, y
puiser de fortes références pour les combats d’aujourd’hui, ce n’est pas non
plus tout confondre : l’Ancien Régime et la Révolution ce n'est pas pareil,
les Croisades et Valmy non plus.
La morale de l’histoire, ce n’est pas que tout se vaut et s’équivaut, c’est
qu’il faut accepter « la loi du choix, du parti pris ». Sans sectarisme mais
dans la clarté et la fidélité à nos valeurs. Et ne pas tomber dans des
synthèses molles qui permettent tous les renoncements et tous les
opportunismes. |
La République de Jules Ferry n’était pas celle de Danton.
Celle du Général De Gaulle n’était pas celle de Jules Ferry. Mais c’était
toujours le même idéal poursuivi par des moyens différents. La République
n’est pas une religion. La République n’est pas un dogme. La République est
un projet toujours inachevé.
Si nous voulons que la République redevienne un projet partagé, il nous faut
passer de la République virtuelle à la République réelle.
La République réelle, c’est la République qui ne se contente pas d’inscrire
la liberté, l’égalité et la fraternité sur ses monuments, mais qui les
inscrit dans la réalité de la vie quotidienne. |
Et bien moi je pense tout le
contraire, je crois que la France mérite beaucoup mieux que ce qu'elle a
aujourd'hui. Il est temps, en particulier, de redonner au travail toute sa
valeur. Car, exactement, c'est nous le travail. Car ce qui a détruit la
valeur travail c'est la droite par la précarité généralisée, la vie chère,
qui ronge le quotidien, c'est le manque de revalorisation des salaires, ce
sont les discriminations à l’embauche, ce sont les inégalités persistantes
entre les hommes et les femmes, c'est tout cela qui dévalorise la valeur du
travail dans l’entreprise. |
Je veux être le Président d’une France qui remettra le
travailleur au cœur de la société. Je veux proposer aux Français une
politique dont le but sera la revalorisation du travail. |
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