Max Weber |
Le savant et le politique p 102 (téléchargeable) |
Nous en arrivons ainsi au problème décisif. Il est indispensable que nous nous rendions clairement compte du fait suivant : toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées. Elle peut s'orienter selon l'éthique de la responsabilité [verantwortungsethisch] on selon l'éthique de la conviction [gesinnungsethisch]. Cela ne veut pas dire que l'éthique de conviction est identique à l'absence de responsabilité et l'éthique de responsabilité à l'absence de conviction. Il n'en est évidemment pas question. Toutefois il y a une opposition abyssale entre l'attitude de celui qui agit selon les maximes de l'éthique de conviction – dans un langage religieux nous dirions : "Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l'action il s'en remet à Dieu" –, et l'attitude de celui qui agit selon l'éthique de responsabilité qui dit : "Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes". in Le savant et le Politique, Plon, coll. 10-18, Paris, 1993, p. 172 |
Le temps est précieux, infiniment, car chaque heure perdue
est soustraite au travail qui concourt à la gloire divine. Aussi la
contemplation inactive, en elle-même dénuée de valeur, est-elle directement
répréhensible lorsqu'elle survient aux dépens de la vie quotidienne. Car
elle plaît moins à Dieu que l'accomplissement de sa volonté dans un métier.
Le dimanche n'est-il pas là d'ailleurs pour la contemplation? […] |
L'éthique
protestante et l'esprit du capitalisme (
téléchargeable)
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