Le dernier des trois à disparaître, le plus discret assurément, celui aussi qui semblait peser le moins, otage des deux cyclopes, prompts à s'entredévorer, prêts à s'embrasser.

Une autre époque:

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formellement plus démocratique pour ce qu'on se présentât devant les électeurs avec un programme. A l'opposé de 2006, où, manifestement l'on candidate d'abord et  attend ensuite du blog, nouveau self-service de la pensée, qu'il définisse pour vous non plus un programme, mais des propositions.

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fondamentalement aussi peu respectueux tant il est vrai que nul n'imaginait qu'on l'appliquât jamais! Même pas Marchais!

Le temps, bien lointain déjà, d'une gauche désespérant de conjurer la malédiction d'une Ve République qui semblait la condamner au seul ministère de la parole! Mais le temps où la gauche, frémissante, sentait monter la vague d'un changement souhaité. Le temps aussi où il semblait exorbitant de revendiquer un SMIC à 1000 FR quand il est aujourd'hui à presque 1000 € sans que pour autant le peuple (on dit les gens aujourd'hui) en soit plus riche! Le temps encore des espérances politiques (ultime ressac sans doute de 68) parce qu'il n'était pas possible que ces trente glorieuses, qu'on ne savait pas être déjà achevées, n'offrissent pas la promesse collective de temps meilleurs!

 Le temps des paradoxes aussi: billard à trois bandes où Mitterrand ne s'alliait au PC que pour mieux l'affaiblir; où la victoire ne serait promise qu'une fois achevé le programme commun; où les radicaux de gauche s'époumonaient à justifier un radicalisme que toute leur histoire récente démentait!

Mais le temps des espérances quand même. Ce programme fut la première phases de longs préliminaires conduisant à l'épectase du 10 Mai! On pouvait alors espérer! Nous ne pouvons désormais plus que mimer les grimaces de cette espérance.

Le pouvoir est passé par là!

Mais quand même! Quelle épopée! Borgia face à Machiavel! çà vous avait quand même une autre gueule!

Hegel avait raison: nous ne tirons jamais aucune leçon de l'histoire! Sans doute est-ce pour ceci qu'elle se répète parfois sous la forme ironique du théâtre de boulevard!